Le Bilan “sans matière grasse” des Nuggets : une saison passée sous perfusion

Le 28 avr. 2014 à 16:05 par Nathan

A la fin de la saison dernière (57-25) et sous la coupe de George Karl, les Nuggets promettaient beaucoup. Belle et jeune équipe très sympa à voir jouer, Denver allait devoir faire avec un coach rookie (Brian Shaw) réputé pour son amour de la discipline. C’est-à-dire, au final, un dosage équilibré alléchant entre les Lawson, McGee, Faried, Robinson, Fournier et compagnie : ça, c’était sur le papier. Un petit Bilan s’impose donc pour voir si tout s’est déroulé comme prévu – mais on peut déjà le dire : la réponse est non.

Ce que TrashTalk avait annoncé 

Quelques jours avant le début de la saison, lors de notre preview de la division Northwest, on annonçait les Nuggets avec un bilan tout juste positif. Même en comptant les départs de George Karl et de Andre Iguodala ainsi que la grosse blessure de Danilo Gallinari, on pouvait espérer une belle surprise de la part d’une équipe au potentiel énorme. Des jeunes joueurs entourés de vieux briscards comme Andre Miller, coachés par un jeune assistant réputé “old school” : ça donnait envie. Les matches au Pepsi Center s’annonçaient électriques – les déplacements allaient s’avérer compliqués.  On s’est à moitié trompé.

Ce qui s’est vraiment passé

Vous connaissez le syndrome “Portland/Minnesota” ? Mais si vous savez, cet état de malchance, de poisse, lors duquel des trucs vous tombent sur la gueule au plus mauvais moment -tout ça après avoir bien dormi et s’être fait de beaux espoirs sur le déroulé de la journée (ou de la saison). Eh bien c’est un peu ce qu’a vécu Denver cette saison. Déjà Gallinari était forfait pour le début de l’année. Puis on a appris qu’il ne pourrait pas revenir cette saison. Après cela, c’est McGee qui a rejoint l’hosto pour l’année. Quelques jours plus tard, c’est Nate Robinson qui fait les frais de Mme Malchance : saison terminée. Attendez ce n’est pas fini : ajoutez à cela les multiples pépins physiques de Ty Lawson, mélangez avec le départ assez polémique de Andre Miller, enfin rajoutez la cerise sur le gâteau (la blessure de J.J. Hickson en plein rush pour accrocher les PlayOffs) et vous obtenez le cake le plus poisseux de la saison. Résultat ? un bilan comptable négatif (36-46), bien évidemment trop court pour aller chercher une qualification en PlayOffs. Alors en effet, les matches au Pepsi Center ont révélé leurs lots de highlights grâce aux Lawson, Faried ou encore Hickson – mais ce n’était qu’un voile qui cachait de criantes lacunes dans le secteur extérieur et un manque d’intensité en défense. 

 L’image de la saison

 

Le 11 avril dernier face aux Warriors, Timofey Mozgov a sorti sa meilleure perf’ en carrière et le plus gros total de rebond sur un match cette saison : 23 points et 29 rebonds. Sauf qu’à partir de là, les équipes de TNT se sont emballées. “Wilt Chamberlov”  (Source : brobible.com)

 On ne l’attendait pas autant, il a assuré

Timofey Mozgov justement. Le pivot russe, célèbre pour s’être fait sauter par Blake Griffin (au sens propre comme au sens figuré si vous voulez), a impressionné Brian Shaw cette saison et en particulier les deux derniers mois. Très gros bosseur, discipliné et rigoureux, l’intérieur de 27 ans a fini la saison en trombe avec plusieurs matches de suite à 20 points/10 rebonds (et en moyenne à 9 points, 7 rebonds et 1 contre). Pas mal du tout pour quelqu’un en qui personne n’avait confiance et qui était jeté dans le grand bain après la blessure de JaVale McGee. Mozgov a su saisir sa chance après des mois de boulot, et ça se voit. Il est devenu plus athlétique, plus mobile et plus lucide sur le parquet : un bon pivot quoi.

On l’attendait au taquet, il a abusé

Eh oui, sans transition encore : JaVale McGee. On peut sans aucun doute se dire qu’il s’est blessé rapidement et que ce n’est pas très juste de lui taper sur les doigts alors qu’il n’a rien pu prouver. Ce à quoi nous répondrons que McGee a fait une saison blanche alors qu’on attendait de lui qu’il explose cette année avec le potentiel physique et technique dont il fait preuve. 5 matches, 20 minutes de jeu en moyenne, 7 points et 4 rebonds: c’est un peu court et on attendra la saison prochaine pour voir en lui autre chose qu’un habitué du Shaq’tin A Fool. En revanche nul doute que, s’il joue sérieusement, cette grande tige peut faire très très mal.

La vidéo de la saison

 

Impossible d’oublier Evan Fournier dans ce Bilan. Après une première saison prometteuse, l’ancien joueur du Poitiers Basket a confirmé les espoirs placés en lui. Très talentueux offensivement, Fournier joue crânement sa chance à chaque sortie et s’est fait agréablement remarqué par Brian Shaw qui lui a donné une place relativement stable dans la rotation. En atteste, par exemple et en vidéo, son record en carrière avec 27 points et 5 passes dans la défaite contre les Kings fin février.

Ce qui va bientôt se passer

Les Nuggets vont encore être gros d’espoirs en la saison prochaine. S’ils récupèrent JaVale McGee et Danilo Gallinari avec Nate Robinson en slasher et Ty Lawson en meneur, on pourrait bien observer l’un des poils à gratter de la conférence Ouest. Est-ce que les Nuggets vont bouger sur le marché des transferts ? Rien n’est moins sûr : déjà complète sur le papier, l’équipe n’a pas de contrat mirobolant à la Rudy Gay à assumer. Tout ce qu’il s’agit de faire, c’est 1/ renvoyer le staff médical et le remplacer par des gens compétents ; et 2/ construire un collectif soudé autour de la colonne Lawson – Gallinari – McGee. Évidemment, si le premier point peut foutre en l’air une saison, c’est en revanche le deuxième qui se révèle toujours le plus important, et donc le plus dur. 

Source photo | AP Photo/David Zalubowski

 


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