Clippers – Warriors, Analyse du Game 2 : Lob City sort la machine à découper
Le 22 avr. 2014 à 08:07 par Kevin
Sortez le dictionnaire des synonymes, imaginez tous les superlatifs que vous souhaitez, cette nuit Los Angeles a donné la leçon à Golden State (138-98). Les joueurs de Doc Rivers, couteau entre les dents, Blake Griffin en tête, n’ont jamais été inquiété par de pâles Warriors. En opération portes ouvertes, Stephen Curry et les siens ont vécu un véritable calvaire défensif. Une orgie appréciée par le Staples Center qui replace Lob City à égalité avec leurs meilleurs ennemis californiens. Mais attention, l’Oracle attend de pied ferme les Angelinos.
Ce qui se devait passer
Teinté d’amertume et de déception, Doc Rivers avait pointé du doigt les manquements arbitrales du Game 1. En cause, une faute non sifflée sur Chris Paul en fin de rencontre, et l’expulsion de Blake Griffin. Voilà pourquoi on attendait des referees une attitude plus conciliante avec les hôtes, mais surtout une réaction de ces derniers, après la perte de leur avantage du terrain, Blake Ops en tête. Dans l’idée, Lob City devait sonner la révolte pour préparer au mieux son déplacement à l’Oracle. À l’inverse, Golden State pouvait tenter de faire germer davantage de doute et de frustration dans l’esprit de CP3 & co…
Ce qui s’est vraiment passé
Guilleret, Mark Jackson ne donne pas le sentiment d’être totalement impliqué dans ce Game 2 en préambule de cette opposition. Tout l’inverse des Clippers, appliqués à désarçonner comme il se doit tout espoir de victoire pour Golden State ! Le premier quart-temps donne le la et contraste avec celui du Game 1. Blake Griffin servi par Chris Paul, donne le tournis au pauvre David Lee, et compte déjà 14 points en un quart-temps, sans avoir même commis une seule faute. Blake Ops ne sera même jamais réprimandé par les hommes de pouvoir cette nuit. Pas plus que ses coéquipiers. La différence de traitement est palpable. 19 fautes pour Golden State contre 9 pour Los Angeles à la mi-temps. Si le message est clair, inutile de pointer du doigt les arbitres pour justifier le non-match total des visiteurs. Les Warriors se sont sabordés tout seuls, se parodiant à l’extrême. Alors qu’ils ont pris l’eau de toute part (12/25 à 3 points pour les Clippers, 57% aux tirs), les joueurs de Mark Jackson n’ont pas donné le sentiment de vouloir faire face à la hargne angelinos. Qu’il s’agisse du banc ou du cinq majeur, celui-ci, il est vrai, contraint à moins d’enthousiasme en raison des fautes (Jermaine O’Neal, 3 fautes après seulement 9 minutes sur le parquet, Thompson idem dans le 1er quart).
Pire, le banc des Clippers a parfaitement su plonger dans le gouffre grand ouvert des Warriors. Le quator Jamal Crawford (9 points) – Danny Granger (15 points) – Darren Collison (12 points) et Hedo Turkoglu (13 points) dézingue à tout va. Sans même forcer. Les trois points s’enfilent comme des perles. À+26 (67-41) à la mi-temps, soit le match est plié, soit Golden State doit créer l’exploit. Il n’en sera rien. Si David Lee (11 points, 4 rebonds) tente de profiter des offrandes de Curry, il ne peut lutter. Griffin, Jordan (11 points, 9 rebonds) ou CP3 (12 points, 10 passes, 6 rebonds) veillent au grain, tout en profitant de la maladresse des visiteurs (4-19 aà 3 points). Le show Curry, 20 points dans le 3ème quart-temps, n’est qu’un leurre, l’écart oscillant toujours aux alentours des 30 points. 105-73, début du garbage time, enfin du quatrième quart-temps. Deux enseignements pour cet ultime acte: après avoir subi la grinta défensive de Michel Arceau, Hilton Armstrong se prend un 3 points sur la tête de Hedo Turkoglu. Jordan Crawford tamponne Daren Collison pour le plaisir. À quelques secondes du terme. C’est crétin, mais ça envoie un message fort aux troupes du Doc : on vous attends à l’Oracle.
Il a assuré : Blake Griffin
On l’attendait au tournant Blake Ops après son premier acte manqué ! Il n’a pas déçu. Avec 35 points à 13/17 aux tirs, le rouquin préféré des Etats-Unis signe même son meilleur total en PlayOffs en carrière. Entre ses prises de position au poste, ses tirs à mi-distance, et son leadership naissant, le numéro 34 des Clippers a mis tout le monde d’accord. Ça demande confirmation, mais David Lee va sûrement faire des cauchemars de son adversaire jusqu’à leurs retrouvailles. Curry aussi, qui dans le foutoir défensif des Warriors s’est retrouvé par deux fois à défendre sur lui au poste… Drôle de rencontre.
Il a abusé : Stephen Curry
Après 17 minutes au Game 1, Baby Face n’avait pas inscrit le moindre point. Bis repetita cette nuit, ou presque. Après 16 minutes, le chouchou de l’Oracle n’avait inscrit que deux points. Gestionnaire, Curry en a perdu son adresse, ou avait-il déjà la tête ailleurs ? Le système défensif du Doc a t-il trouver le remède miracle pour empêcher le grand frère des Splash Brothers de prendre feu ? Beaucoup de questions, peu de réponses. Le 3ème quart-temps qui a vu le meneur des Warriors inscrire 20 points à 8/10 aux tirs n’est même pas un début de renouveau. Peut-être un échauffement pour la suite. Il termine ce Game 2 à 24 points et 8 passes, mais à l’Oracle, Golden State aura besoin de son Franchise Player dès l’entame du match, à la passe… et au scoring.
La citation du match
“Après 82 matches, nous avons pris la 6ème place. Nous sommes venus ici, et nous avons gagné l’avantage du terrain. Nous ne réagirons pas de manière excessive”
Mark Jackson, qui ne cache pas que l’objectif est rempli malgré cette parodie de basket.
Et maintenant ?
Véritable match à sens unique, cette rencontre ne donne pour autant que peu de clés sur le reste de la série et son issue. Elle rassure les uns, quand elle inquiète les autres. Pourtant, de ces deux oppositions au Staples Center, Golden State sort vainqueur. En reprenant l’avantage du terrain, les Warriors n’ont plus qu’à “faire le boulot”. Avec ou sans Andrew Bogut, dont la présence future s’inscrit toujours en pointillé. Orphelin de son pilier défensif, Golden State se fait violer à l’intérieur. Draymond Green n’a pour le moment pas l’impact qu’il a pu avoir l’an passé. Et Blake Ops a su se ressaisir pour gagner en confiance, au bon moment.
L’Oracle attend de pied ferme sa véritable franchise jeudi, à la même heure (4h30 heure française). On vous avait promis monts et merveilles de cette série, le Game 2 vous a sûrement rebuté, pour les plus courageux l’ayant vu jusqu’à son terme, mais ce troisième acte, impossible de le louper. Stephen Curry, Andre Iguodala, Klay Thompson et David Lee ont un affront à laver. 138 points encaissés en PlayOffs, record offensif des Clippers, ça secoue même les égos les plus écrasés !
Source image : NBA.com