Playoffs Revival : Reggie Miller tire plus vite que son ombre

Le 31 mars 2014 à 17:42 par David Carroz

Reggie Miller Playoffs revival
Source image : Youtube

La saison régulière, c’est sympa, les matchs se multiplient, mais on ne regarde plus que d’un œil discret ces rencontres sans véritable enjeu. Entre les joueurs mis au repos, les coaches qui testent des rotations et les équipes qui tankent, difficile de vibrer avec intensité. Pour vous aider à patienter, petits retours sur les grands moments de l’histoire des Playoffs. Parce que c’est à cette période de la saison que les légendes naissent et que les fauves sortent les crocs. 

En 1995, Reggie Miller va réussir l’une des performances les plus clutch de l’histoire de la ligue et rentrer dans la légende du Madison Square Garden. Malheureusement pour les fans des Knicks, du mauvais côté. Déjà peu apprécié à New York, l’arrière des Pacers sera haï après sa prestation qui donne la victoire à Indiana.

Le contexte – Reggie Miller veut encore faire taire le MSG

Cette année-là, les Knicks espèrent avoir leur revanche après avoir échoué en 7 matchs face à Houston lors de la finale précédente. Même si Michael Jordan est revenu pendant la saison régulière, les Bulls ne sont pas encore redevenus de vrais candidats au titre, et Big Apple croit toujours en ses chances, surtout avec le deuxième bilan à l’Est (55-27), juste derrière le Magic d’Orlando (57-25). Après un premier tour facile face aux Cavs (3-1), il retrouvent Indiana sur leur chemin. Une vieille connaissance et un rival. Depuis 1993, les rencontres entre les deux franchises sentent le soufre, et devoir affronter Reggie Miller et ses boys n’enchante guère New York. Espérons pour les Knicks que Spike Lee saura rester tranquille. Les Pacers ont fini la saison sur un bilan de 52 victoires pour 30 défaites et ont éliminé les Hawks en trois matchs secs lors du premier tour. Ils croient aussi en leurs chances pour le titre, même sans l’avantage du terrain face à N.Y. L’histoire a montré que le Madison Square Garden ne faisait pas peur à Reggie Miller.

La performance – combien de temps pour scorer 8 points ?

Fans des Knicks, ne lisez pas la suite, vous risquez de souffrir. Game 1 de la demi-finale de conférence. Il reste 18,7 secondes à jouer, les Knicks mènent donc chez eux 105-99. Une première victoire pour lancer la série. Certes accrochée, mais peu importe. Les Pacers effectuent la remise en jeu au milieu de terrain, Reggie Miller reçoit la balle et shoote. 3 points. Plus que 16,4 secondes à jouer, New York a la balle et toujours un avantage de 3 points. Le scénario est écrit, les joueurs d’Indiana vont faire faute sur la remise en jeu des Knicks, qui vont aller aux lancers francs et assurer la victoire sur la ligne.

Ou pas.

Byron Scott et Reggie Miller font prise à deux sur Greg Anthony, qui se casse la gueule. Flop ? Croche-patte d’un joueur des Pacers ?  Peu importe, Anthony Mason fait la remise en jeu. Horrible, juste dans les mains de Miller qui n’en demandait pas tant. Le shooteur recule au plus vite pour reprendre un tir à 3 points. Ficelle. Égalité. Reggie vient de score 6 points en 5,7 secondes. Facile. Incroyable. Assommant pour le Madison Square Garden. Cette fois-ci, les Pacers n’ont plus qu’à défendre pour les 13 dernières secondes pour aller en prolongation. Surtout que les Knicks n’ont plus de temps mort.

Mais finalement Indiana fait faute et envoie John Starks sur la ligne. Histoire d’avoir leur destin en main avec la dernière possession ? Greg Popovich n’approuve pas, mais là n’est pas la question. Et bien sûr, dans cette fin de match surréaliste, le numéro 3 new-yorkais craque et rate ses deux lancers francs. Pas grave, Ewing prend le rebond. Il tente un jump shot, contesté mais dans ses cordes. Échec, rebond… Reggie Miller. Les Knicks font faute. Après avoir toisé la foule du Garden et son ami Spike Lee, il rentre ses deux lancers. 7,5 secondes à jouer. Cette fois-ci, pas de faute. Indiana défend, Greg Anthony se casse une nouvelle fois la gueule et les Knicks ne peuvent pas prendre de dernier tir. Victoire des Pacers.

La suite – pas de Finales NBA pour les Pacers, mais une belle rivalité

Les Pacers remportent la série en 7 matchs, grâce à l’avantage récupéré lors de ce Game 1. Ils perdront ensuite face au Magic en finale de conférence, là aussi en 7 rencontres. Les Knicks devront se contenter de “si”. Et s’ils n’avaient pas subi la furie de Reggie Miller ? Seraient-ils allé en finale de conférence ? Auraient-ils eu battre le Magic ? Ils avaient l’expérience de ce genre de rendez-vous… Et s’ils avaient rejoint Houston pour un remake de la finale précédente?  Peut-être auraient-ils pu gagner ? Pat Riley ne serait donc pas parti à Miami… l’histoire aurait été bouleversée. Personne ne sait. Mais ces 9 secondes ont modifié la trajectoire des Knicks pour de longues années. Et c’est peut être ce que voulait Reggie Miller. Lorsqu’on lui demande des années plus tard pourquoi avoir choisi de prendre un second tir à 3 points plutôt que d’assurer le layup, il répond:

“Je voulais leur planter un poignard en plein cœur.” – Reggie Miller.

Il a réussi, et la blessure n’est toujours pas complètement cicatrisée.


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