Le champion en titre doit vraiment se réveiller : le Heat perd et pleure dans l’Indiana, 84 à 83 !
Le 27 mars 2014 à 13:16 par Bastien Fontanieu
Au-delà du score. Bien au-delà de ce que ce match pouvait représenter en terme d’intensité, de rivalité ou d’affaires à reprendre entre joueurs qui se détestent depuis des années, ce duel entre Heat et Pacers aura servi d’excellente leçon. Pour nous, et on l’espère surtout pour le Heat.
Le match, on l’a vu. Revu, et même une troisième fois pour être sûr de bien comprendre chaque angle et chaque action. Des décisions d’arbitrage limites ? Ce fût évident. Aidés à de nombreuses reprises, les Pacers ont pu profiter du doux statut de numéro 1 à l’Est pour obtenir le corps arbitral dans leur poche. Non pas pendant la totalité du match, mais sur une partie majoritaire. Ce qui nous a poussé immédiatement à poser cette question : comment le Heat et certains de ses fans peuvent critiquer les hommes aux sifflets suite à cette rencontre, quand on sait les histoires qui ont eu lieu et qui continuent d’avoir lieu lors de multiples match en Floride, ainsi que la couverture qui leur a été réservée pendant des années de la part de Stern et ses potes ? Oui, Miami s’est fait avoir à son propre jeu hier soir. Celui de l’équipe favorisée à domicile et qui a le sentiment de jouer ‘à 8 contre 5’. Et si ça fait mal au boule, c’est comme ça.
C’est le dur challenge que doit affronter LeBron et ses potes. Que la route vers un troisième titre est parsemée d’embûches, et quand on croit en avoir enlevé 8, il en ressort 20. Que les habitudes des années passées ne reviennent pas forcément, et que la hype de la NBA se retourne souvent contre vous pour aller taquiner un autre bolide à la mode. Les Pacers, fort de leur belle saison régulière, ont donc obtenu hier ce que le Heat a souvent eu à la maison, et ce n’était que justice. Du coup, quelles étranges réactions en sortie de match, quand James et Bosh notamment ont sorti les violons pour se plaindre de leur traitement. Seulement, cette fois-ci, c’en était vraiment trop.
“Entre moi et Blake Griffin, on en prend souvent plein la gueule ouais. C’est frustrant, très frustrant, car en tant que joueur vous essayez de jouer au basket de la bonne façon et les choses ne vont pas dans votre sens.”
“Sérieusement, nos mecs se prennent des poings dans la face… On se prend des droites et des cordes à linge et on obtient deux lancers. De l’autre côté on prend un rebond offensif et c’est une faute flagrante. Je crois qu’on devrait vraiment redéfinir ce qu’est une flagrante, parce que je ne crois pas qu’ils jouaient la balle. Si vous venez et mettez une corde à linge à quelqu’un, la chasse est ouverte quoi. LeBron en a eu et s’est pris des coups de poings.”
L’heure est donc au silence. Dans les lycées américains, ou même en NCAA, on appelle ça fermer sa gueule et regarder ses godasses. Le Heat, comme l’a justement fait remarquer LeBron il y a quelques jours, cherche trop d’excuses. Le champion en titre doit se réveiller, maintenant. Janvier, terminé. Février ? Passé. Mars, on arrive presque au bout. Les PlayOffs sont au coin de la rue et Miami continue à pointer les autres du doigt au lieu de se regarder dans la glace. Moins d’effort défensif, moins de cohésion en attaque. Davantage de blabla sur comme en dehors des terrains, et des distractions qui les empêchent de se concentrer. Oui, réaliser un triplé est une tâche surhumaine, mais ils en sont larrgement capables. Quand le Heat se ramène à Oklahoma City il y a quelques semaines et réalise son meilleur match de la saison en fermant sa bouche, c’est de cette équipe dont on parle pour inquiéter les Pacers. Quand LeBron se fait exploser le nez mais termine son action sans chouiner sur Serge Ibaka, c’est de ce cyborg là dont on a tous peur. Quand l’adversaire entame une remontée fantastique et que tout le monde se serre les coudes, c’est ce Heat-là qui a su tenir face aux Spurs pour finalement l’emporter en Juin dernier. Actuellement, la fatigue d’une possible quatrième Finale disputée en autant de saisons se fait ressentir. Mais après la défaite d’hier soir, tout ce qu’on devrait entendre en sortie de vestiaire ressemblerait à ça : le silence.
Le silence d’avoir mal terminé son match, de ne pas avoir su défendre sur Roy Hibbert dans le premier quart, d’avoir regardé les arbitres en vain sans continuer à jouer, d’avoir cherché des excuses en fin de rencontre au lieu de se regarder dans la glace. Le champion doit vraiment se réveiller, maintenant, et revenir à ses sources. Celles qui l’ont couronné deux saisons d’affilée, en jouant un basket défensif et solidaire. Sinon, l’affrontement qui semble inévitable entre ces deux équipes dans deux mois tournera à la faveur d’Indiana, qu’ils se plaignent ou non.
Source image : ESPN