La Palette TrashTalk – Episode 6 : Kawhi Leonard, l’homme à tout faire des Spurs
Le 13 mars 2014 à 16:07 par Sony
La Palette TrashTalk, c’est l’occasion d’effectuer une analyse pour bien comprendre le rôle d’un joueur, ou pour mettre en valeur le travail des coaches par le biais des systèmes qu’ils utilisent. Si les exploits des plus grands joueurs de ce sport ont fait lever les foules, le basket est avant tout un sport collectif. Si Ray Allen est devenu le meilleur shooteur de l’histoire, c’est qu’on lui a posé des écrans pour se démarquer et dégainer. Si Karl Malone est le deuxième meilleur scoreur de l’histoire, ses Pick&Roll avec John Stockton n’y sont pas étrangers. C’est parti.
Depuis qu’il est revenu de blessure, les Spurs restent sur 8 victoires de suite. Il est l’homme à tout faire de San Antonio. Il est le joueur parfait pour Gregg Popovich. J’ai nommé Kawhi Leonard. Revenu le 26 février contre Détroit il a illustré dès son retour les qualités qui en font un joueur indispensable pour les Spurs. 15 points à 5-9 aux tirs, 6 rebonds, 4 passes, 2 interceptions, 2 contres et 2 pertes de balles. Une feuille de statistiques bien remplie qui traduit son hyper-activité des deux cotés du terrains. Très propre en attaque, il ne prend que très rarement plus de 10 tirs dans un match : 5 fois sur ses 20 derniers matchs. Mais comme il laisse le jeu venir à lui, ça ne l’empêche pas d’apporter sa contribution au scoring : 12 points , 16 à 6-12 contre Chicago, 17 à 5-6 et 6-7 aux lancers francs contre Orlando. Hier soir , contre Portland, il n’a pris que 8 tirs pour 6 marqués. Son secret : ne rien forcer, prendre les shoots ouverts, être en mouvement , ou trouver le coéquipier en mouvement. Avoir un gros QI bas
Sur cette action, il reste toujours concentré, scrutant l’espace créé par Tim Duncan au poste en anticipant une éventuelle prise à deux orchestré par Nicolas Batum. Il va donc couper au cercle dans l’espoir de recevoir le ballon. Mais sur l’action ci-dessus, Duncan va jouer LaMarcus Aldridge au poste. Comme il est coutumier du faite, à l’image d’un Avery Bradley qui aime ce genre de déplacement vers le panier, Kawhi Leonard va reproduire le même schéma ( vidéo ci-dessous ) . Cette fois ci la passe arrive dans ses mains, il n’a plus qu’à conclure et s’offrir deux points faciles. Être en mouvement et offrir une solution de passe à son coéquipier, ça c’est fait.
Deuxième étape. Prendre le bon shoot et dans bon le bon timing. Sur cette action on a le droit à un système “made in Spurs”. Ecran de Thiago Splitter pour Manu Ginobilli. A l’opposé on retrouve Kawhi Leonard qui sprint vers le corner bien aidé par l’écran de Tim Duncan. Et oui chez les Spurs tout le monde participe.
Une fois qu’il est seul en possession du ballon, son défenseur dans le vent après avoir tenté l’interception, il pourrait monter et prendre le shoot à trois points. Mais Kawhi n’est pas un véritable scoreur. Il va donc chercher l’espace disponible et prendre le jump-shoot à mi-distance. Simple et efficace comme une lame. Être lucide en attaque, ça c’est fait.
Et en défense me direz-vous ? Et bien Kawhi est aussi présent. Ailier ultra-physique il sait parfaitement utiliser son jump pour gober des rebonds, là encore ces dernières sorties parlent pour lui : 9 rebonds contre les Blazers, la même en couleur contre Chicago, et 7 contre Orlando. Et demander donc à Nicolas Batum si sa défense sur l’homme n’est pas des plus collantes. Un sale 4-11 pour Nico qui a eu du mal à se défaire de l’énergie et des longs bras de Kawhi Leonard.
Les Spurs enchaînent une 8ème victoire de suite et seront encore un candidat plus que sérieux au titre. Excellent en Playoffs l’année dernière, Kawhi Leonard devra confirmer s’il veut passer un cap. Passer le cap du fidèle capitaine de route indispensable à la conquête d’un titre ou pour devenir un franchise player assumé pour assurer la transition du duo Duncan-Parker ?