Les Timberwolves, sont de loin cette saison, l’équipe la plus polarisante de la ligue, 8 victoires de 20pts ou plus, 0-10 dans les matches se décidant par 4pts ou moins, et 0-8 dans les matches qui pouvaient leur permettre de repasser au dessus des 50% de victoires. Un joueur parfaitement à l’image de l’équipe, Ricky Rubio, désormais dans sa troisième saison, pire pourcentage de la ligue au tir, pour les joueurs éligibles à la stat, avec 34,7%, et pourtant 2ème meilleur intercepteur, 6ème meilleur passeur, et 6ème meilleur rebondeur parmi les guards
Sous pression médiatique constante, depuis à peu près ses débuts incroyablement précoces, à 14 ans en Liga ACB, Ricky l’est tout autant depuis son arrivée en NBA, où la magie de sa saison rookie, dévastée par une terrible blessure au genou, a laissé place aux interrogations sur sa capacité à être un shooter respectable, à finir avec réussite près du panier, et à prendre les bonnes décisions dans les fins de matches serrées.
Concernant le dernier point, c’est clairement là que le bas blesse pour Ricky, avec une stat à faire frémir toute personne ayant ne serait-ce qu’une connaissance minime du basket. Lors de 19 matches, où les Wolves se sont retrouvés devant ou derrière de 5pts, avec 5 minutes à jouer, Rubio présente une moyenne de 0,6pts à 12,5% dans ces 5 dernières minutes, une stat qui expose au grand jour son rejet pour le scoring, alors que son équipe en a vraiment besoin dans ces périodes, et qui le démarque de la plupart des bons meneurs NBA, qui sont tous des scoreurs au dessus de la moyenne, dont certains sont mêmes mortels dans les 5 dernières minutes.
Le GM des Wolves, Flip Saunders, préconise pour le moment la patience concernant le développement offensif de Ricky, préférant mettre l’accent sur ses autres qualités:
“Il faut garder en perspective qu’il n’a que 23 ans, et n’a joué que 135 matches en NBA, il est encore jeune. Il shoote certainement mal maintenant, et a certainement pris de mauvaises décisions en fin de match, c’est indéniable. Mais il y a des choses qu’on ne peut pas enseigner, et son instinct offensif et sa qualité de passe en font partie.”
“Il va devoir apprendre à être une menace à mi-distance, et à finir au panier, c’est ce qui fera la différence entre un bon meneur, et un meneur All Star, mais je peux vous dire qu’il y travaille autant que n’importe qui d’autre, en espérant qu’un jour il y aura un déclic.”
A titre de comparaison, comme meneurs ayant eu des problèmes au shoot tôt dans leur carrière, Flip Saunders, lance des noms, et pas des moindres:
“Cela me rappelle John Wall quand je le coachais à Washington, on l’encourageait à shooter, et c’était horrible au début au niveau des pourcentages, et maintenant il est à plus de 20pts par match, et va être All Star.”
“Je peux dire aussi qu’à cause de ça, Steve Nash a failli disparaître de la ligue (7,9pts à 36% en 1998-1999), Dallas était prêt à l’abandonner, et quelques années plus tard c’est le MVP de la ligue, et un des meilleurs shooters. Je ne dis absolument pas que Ricky va se transformer de cette manière, mais il mérite au moins notre patience.”
A un an et demi de la fin de son contrat, Ricky Rubio a encore une tonne de travail pour devenir un meneur respecté pour son jeu offensif dans la ligue, et surtout pour prouver qu’il mérite l’extension de contrat à la John Wall que les Wolves gardent dans les cartons, et qu’ils n’ont pas donné à Kevin Love la saison dernière. Le temps et la patience jouent encore pour lui, mais vont se faire de plus en plus rare au fur et à mesure qu’il continue de se montrer aussi craintif et saccadé quand il s’agit de marquer des points, sa franchise est en tout cas derrière lui pour le moment.
Source: Startribune.com
Image: USA today