David Stern: Dans 3 semaines, le comish’ rentre à la niche

Le 05 janv. 2014 à 19:42 par Giovanni Marriette

Le 1er février, David Stern, 71 printemps dont 30 à la tête de la Grande Ligue, quittera officiellement les bureaux de la NBA pour couler une retraite méritée, remplacé dans les hautes sphères du système par Adam Silver, son bras droit attitré depuis plus de 10 ans. L’occasion de revenir sur trois décennies de controverses, de magouilles, mais surtout d’innovation et d’explosion médiatique. Focus sur le très long mandat de celui qui a fait de la NBA ce qu’elle est aujourd’hui…

Une chose est sure, quand ce bon Dave laissera sa place dans 3 petites semaines, il laissera derrière lui un public partagé. Partagé entre l’admiration pour un bonhomme de moins d’1m75 qui aura révolutionné la NBA durant 30 ans et la joie de voir partir un homme d’affaires capable de faire de la Ligue son joujou, quitte à lui faire perdre ses valeurs…

Parce que Stern c’est ça en fait, une histoire de paradoxe. Le tout est de savoir de quel coté on se place. Quand Stern a récupéré la direction de la Ligue en 1984, la cote du basket cain-ri était au moins aussi élevée que celle des Bleus du foot un jour de sortie en bus en 2010… La NBA était terre de drogués, de bad-boys, les salles se vidaient inexorablement et l’audimat suivait le même chemin…

Le coup de pouce “Jordan”

Mais un soir de Juin 1984, un évènement va changer à jamais la trajectoire de Stern, un évènement qui va aussi placer la NBA très haut sur l’échelle de la popularité. L’Amérique et le monde entier voient débarquer sur l’estrade Michael Jordan (et accessoirement Hakeem Olajuwon, Charles Barkley et John Stockton…), celui-là même qui va grandement participer à la mégalomanie du commissionner… Du néant dans lequel se trouvait la Ligue, David Stern va en faire petit à petit une vitrine exceptionnelle, tirant profit tour à tour de la présence de MJ, de l’avènement de la Dream Team en 1992 et de l’intérêt nouveau de grandes puissances comme la Chine. Stern transforme les All Star Game en évènements interplanétaires, Stern exporte sa NBA partout dans le monde, Stern fait sortir de sa manche plusieurs franchises (Miami, Orlando, Vancouver, Toronto, Memphis, Charlotte), bref Stern a tout de l’homme d’affaires le plus performant du siècle, n’en déplaise à Steve Jobs ou Jérome Kerviel…

Oui mais voilà, comme tout bon businessman, Dave traine aussi son lot de casseroles, un service à faire rougir toutes les ménagères des States. Des soupçons autour de la (pseudo?) retraite de Jordan à l’accusation de fraude concernant la draft de Patou Ewing par ses Knicks chéris, en passant par le dress-code imposé à Allen Iverson et son crew de gangstas bien trop mal sapés pour faire honneur à la sacro-ligue, Stern a traversé un paquet de tempêtes mais s’est toujours relevé, tel un roseau, toujours plié mais jamais rompu. Comme lors de ces 2 lock-outs traversés avec poigne, sans jamais fléchir d’un millimètre, comme pour rappeler à ces milliardaires de joueurs qu’il tenait les rênes, et plutôt deux fois qu’une… Il laissera également le souvenir d’un mec prêt à tout pour renflouer les caisses de son assoc’, taxant ça et là les mal-fagotés, les Trashtalkers, les habitués du flop ou encore les petits et grands fauteurs de trouble…

On vous le disait en préambule, David Stern est, selon l’angle de vue, soit un génie, soit un emmerdeur fini. Une chose restera pourtant écrite, c’est que sans lui nous ne serions probablement pas là pour en parler, tant il a participé à faire de la NBA un spectacle mondial. Rien que pour ça, on le remercie et on est un peu flippé de la suite des évènements… On sait ce qu’on perd mais on ne sait pas ce qu’on retrouve alors on inspire un grand coup en espérant que Mister Silver n’attaquera pas son mandat en dictateur, tout fan de Stern qu’il est.  Réponse à partir du 1er février, Messieurs les joueurs, préparez les larfeuilles, il parait que le fils a décidé de tuer le père…


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