LA PALETTE TRASHTALK – EPISODE 4 : Paul George, à la tête d’une formidable armada.

Le 13 déc. 2013 à 16:09 par Sony

Chaque semaine, nous effectuerons une analyse pour bien comprendre le rôle d’un joueur, ou pour mettre en valeur le travail des coaches par le biais des systèmes qu’ils utilisent. Si les exploits des plus grands joueurs de ce sport ont fait lever les foules, le basket est avant tout un sport collectif. Si Ray Allen est devenu le meilleur shooteur de l’histoire, c’est qu’on lui a posé des écrans pour se démarquer et dégainer. Si Karl Malone est le deuxième meilleur scoreur de l’histoire, ses Pick&Roll avec John Stockton n’y sont pas étrangers. C’est parti.

Aujourd’hui nous allons nous pencher sérieusement sur le cas des Pacers. Après leur probante victoire contre Miami mardi soir ( 90-84), les joueurs de l’Indiana ont frappé un grand coup dans la conférence Est. Pleine de promesse l’an passé, la franchise d’Indianapolis continue d’impressionner tout son monde à l’image de sa star, Paul George. En l’espace de quelques saisons, l’ailier des Pacers est devenu l’une des stars de la Ligue poussant même les dirigeants à faire passer Danny Granger, l’ancienne gloire locale, pour un sixième homme de luxe. Et le résultat fait mal aux yeux, 25.1 pts de moyenne, 5.8 rebonds et plus de 3 passes décisives depuis le débuts de saison. A tel point que l’ancien joueur des Bulldogs de Fresno State redistribue les cartes pour le titre de MVP. Si nous en sommes qu’au début de saison, il est en ce moment le meilleur joueur de la meilleure équipe l’une des très très bonnes équipes de la ligue. N’en déplaise à Kevin Durant, nous sommes obliger de nous pencher sur son cas, tant il a de l’influence sur le jeu des Pacers. Mais comme souvent en basket, le rôle de ses coéquipiers n’est pas étranger à cette explosion. Explication.

Pour illustrer ses propos, replongeons nous dans le match entre les Pacers et San Antonio ( victoire des Pacers 111-100 ). Nous sommes en début de match. George Hill-Lance Stephenson-Paul George-David West-Roy Hibbert, le cinq majeur d’Indiana est sur le parquet. George Hill annonce un système des plus simples. David West vient poser un simple écran pour permettre à Paul George de se démarquer et ainsi créer une situation en attaque, un shoot ou une passe.

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Défendre contre Indiana est une tache bien difficile. Kawhi Leonard et Boris Diaw sont devant un véritable dilemme. En sortie d’écran il ne faut pas laisser trop d’espace à Paul George car ce dernier se délecterait de sanctionner le moindre espace disponible. Dans ce cas là, Boris Diaw doit couvrir un éventuelle shoot ou une pénétration de l’ailier des Pacers et donc faire l’effort de monter sur “Paulo”, quant à Leonard il doit contenir Paul George, mais également avoir un oeil sur David West. Au lieu de ça les joueurs de Gregg Popovich vont effectuer une prise à deux sur Paul George.

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Kawhi Leonard commet là une petite erreur. Il devrait avoir les mains actives pour couper toutes lignes de passes entre Paul George et David West. Boris Diaw défend bien sur cette situation, car comme nous vous le disions, il doit laisser un minimum d’espace à Paul George. Tim Duncan contrôle quant à lui la raquette, anticipant toute pénétration de mister George. Le problème dans tout ça, c’est David West. A l’image du rôle de LaMarcus Aldridge à Portland, le shoot à mi-distance est l’arme favorite de l’ancien Hornets. Le duo West-George est une arme de destruction massive. Contre les Spurs, l’intérieur des Pacers à jouer son rôle à la perfection, rendant une partition quasi parfaite : 20 pts à 9/12 et 8 rebonds et 4 passes. Depuis le début de saison, David West à été servi à 26 reprises par George Hill, meneur titulaire, cela semble normal me direz vous. Et par Paul George alors ? 22 passes décisives. La relation entre les deux hommes fait beaucoup de mal aux équipes adverses. Contre les Spurs, David West a réalisé un impeccable 7-9 à mi-distance. Alors oui ce n’est pas une science exacte. L’année dernière le duo Tony Parker-Tim Duncan, adepte de ce jeu à deux, avait été plutôt bien muselé en playoffs par Golden State. Le tir à mi-distance étant l’arme la moins fiable du basket moderne. Mais cette année, peu d’équipe semble en mesure d’arrêter les Pacers. Ajouté à cela un pivot défensif, avec de bonnes mains en la personne de Roy Hibbert et vous avez là une équipe parfaitement équilibré.

Après les talents de créateur de Paul George, impossible de passer sous silence sa capacité à scorer. Paul George est une machine à marquer des points, et de n’importe quel endroit du terrain, et ce dans n’importe quel position.

Rien de très compliqué chez les Pacers. Un premier écran de David West pour permettre à Paul George de se retrouver dans l’axe du panier.

PG 1

Roy Hibbert, pivot au physique surdimensionné  va alors venir posé un deuxième écran et ce dans un but bien précis. Offrir un match-up favorable à son ailier.

PG 2

Et c’est le grand Tim qui est recherché par Paul George. Bien plus rapide, et plus agile que l’intérieur des Spurs il va s’amuser avec ce pauvre Timmy. Et un step-back plus tard, le ballon tombe dans le cercle, le filet étant à peine effleuré.

PG 3

PG 4

Paul George est assurément un futur grand. Il sait absolument tout faire sur un terrain, et on a même pu voir en playoffs qu’il était capable de sortir des shoots ultra clutch. Avec un tel joueur, Indiana fait figure de favoris de la conférence Est avec le Heat de Miami. Comme le faisait remarquer Tony Parker, lundi soir dans son émission sur RMC, Indiana est très compliquer à jouer :

“Indiana est la meilleur équipe NBA en ce moment, Paul George est très très bon dans le système des Pacers, mais il est très bien entouré avec un pivot qui prend de la place, ( Roy Hibbert ) et David West est un 4 shooteur, il est donc difficile de venir en aide, ce qui laisse beaucoup de place à Paul George pour ses un contre un”

Lors de leur victoire contre Miami, les Pacers se sont appuyés sur une raquette solide qui a martyrisé les intérieurs du Heat tout au long de la partie. Roy Hibbert ( 24 pts, 5 rebonds) et David West ( 17 pts 9 rebonds ) ont permis aux Pacers de survivent lors de la première mi-temps, avant de constituer un formidable Big Three avec Paul George en seconde période pour remporter ce match et ainsi montrer à toute la NBA, que les Pacers se positionnaient comme un candidat très sérieux au trophée Larry O’Brien. Si ils continuent de réciter un basket aussi collectif, ils n’en seront assurément pas loin au printemps prochain.