Les Pacers ont-ils joué le match parfait face aux Spurs ? Victoire de la saison pour Indiana
Le 08 déc. 2013 à 13:46 par Bastien Fontanieu
Dans un sport collectif comme le basket-ball, il est évident que chaque joueur -professionnel ou non- souhaite un jour réaliser la partition idéale pour emporter son duel et atteindre ainsi le paradis de la balle orange. Hier soir à San Antonio, Vivaldi et Beethoven ont bel et bien reçu la visite exceptionnelle d’un orchestre au sommet de son art : les Pacers.
Avant même de commencer l’apologie de cette équipe et de sa performance générale, il convient de rappeler à nos lecteurs que le résultat final publié par la NBA ce matin ne reflète absolument pas la leçon reçue par les hôtes, et menée de main de maître par des visiteurs en quête de vengeance. Ce Samedi à San Antonio, les Spurs ont été les rares victimes d’un jeu auquel ils ont été les plus réguliers sur ces quinze dernières saisons : celui du rouleau-compresseur collectif.
Après un premier quart-temps pourtant optimiste du côté texan, grâce à un Manu Ginobili agressif et une défense de groupe solide sur Paul George, la bande à Parker s’est transformée en petit garçon fautif devant le paternel de l’Indiana qui lui donnera la fessée sur les 36 minutes suivantes. Partage de balle, exécution patiente et mécanique, défense ultra-solide et un banc qui envoie la même intensité que son cinq majeur, ne seraient-ce pas là les termes les plus souvent utilisés quand on tente de décrire les victoires de 10-20-30 points déployés par ces Spurs à la maison depuis des années et qui n’avaient pas perdu face aux Pacers depuis 2002 ? En ayant simplement trottiné à Mexico cette semaine avant de rentrer au bercail pour cause de barbecue imprévu, les hommes de Gregg Popovich avaient tout leur temps pour aborder ce duel au sommet, à la fois mentalement et physiquement. L’équation BetClic est pourtant simple : Spurs, à la maison, après avoir mangé face aux Rockets et Thunder, en s’étant échappés de justesse contre les Hawks, avec pratiquement une semaine de repos et un possible adversaire du mois de Juin prochain en visite unique ?
“Vous croyez que Tim Duncan et les autres n’ont pas joué ce match à fond ? C’est stupide. Ils ont tout simplement mieux joué que nous ce soir, ce n’est pas une question d’effort.” Gregg Popovich
Indiana n’aura fait que ce qu’Indiana fait depuis le début de saison, c’est-à-dire démolir la concurrence avec ce barbarisme digne de Brock Lesnar, et cette régularité presque robotique. Un match parfait, comme chaque coach aimerait pouvoir déployer au moins une fois dans sa vie : 54% au tir, 7 joueurs à plus de 12 points, 48% à distance, domination au rebond, sans faire de fautes, 67 à 37 pour les Pacers quand on combine les scores des troisièmes et quatrièmes quart-temps. Plus qu’une histoire de chiffres, c’est surtout dans la manière, dans cette capacité à transformer le AT&T Center en cathédrale, que cette victoire est un niveau au-dessus de toutes les autres cette saison. Oui, les Spurs ont déjà mangé une défaite de trente points à la maison, pas plus tard que l’an passé face aux Blazers. Mais aucune équipe n’avait vraiment su jouer le rôle du bourreau avec une telle dureté depuis des années. Une défaite dans tous les registres, défensivement comme physiquement, offensivement comme mentalement. Le genre d’exécution en place publique que les Cavs ont connu encore récemment à San Antonio, et qui rappelait une nouvelle fois que cette équipe -toujours plus vieille, toujours moins forte que sa saison passée- avait de quoi retrouver les Finales en Juin 2014.
Les mots nous manquent pour décrire ce qui s’est passé dans le Texas hier soir. Dans une ligue où Gregg Popovich tente de défier chaque tendance en proposant un jeu ultra-collectif, patient et peu athlétique, la légende a eu droit à une dictée privée de la part de Frank Vogel, et ce dans son propre bureau. Une gifle monumentale qui ne doit imposer que deux sentiments envers ces Pacers qui possèdent le meilleur bilan de la NBA : l’admiration, et le respect.