Tiens tiens, les Spurs se mettent à perdre, c’est grave docteur?
Le 02 déc. 2013 à 15:47 par Giovanni Marriette
Si les Spurs ont attaqué la saison tambour battant (13-1), on attendait surtout de les voir à l’œuvre face à des adversaires un peu plus solides que le maigre menu qui leur avait été proposé jusque là. Avec 2 chocs coup sur coup face à OKC puis Houston, on devait savoir si la machine Texane était aussi bien rodée qu’elle pouvait paraitre. Avec 2 défaites au compteur, les voyants sont toutefois loin d’être au rouge. Explications.
Il y a une semaine les Spurs enchainaient une 9ème victoire consécutive et on commençait (déjà) sérieusement à s’inquiéter pour les opposants aux Texans dans la lutte vers le titre. Aujourd’hui le constat est un peu plus nuancé et le squad de Tony Parker est semble t’il retombé à une échelle un peu plus humaine. C’est d’abord le Thunder d’un Serge Ibaka impeccable des 2 cotés du terrain qui est venu stopper la belle série des Spurs. En panne d’adresse pour la 1ère fois de la saison et plombés par le culot des jeunes Reggie Jackson et Jeremy Lamb notamment, les hommes de Gregg Popovich ont laissés la feuille à leur adversaire pour la première fois depuis le 6 novembre face aux Blazers, ce qui constituait jusque là leur seul faux pas de la saison. Après un intermède géré tranquillement face à un petit Magic, 2nde déconvenue, plus cruelle cette fois, face à Houston et à domicile qui plus est, dans un match décrit par beaucoup comme le plus intense de ce début de saison. Un débours de 19 pts comblé avant de se coucher face aux frappes chirurgicales de Chandler Parsons et James Harden, aka les nouveaux Batman et Robin des Rockets. Avec un bilan de 14-3, Los Spurs pointent toujours à la 1ère place à l’Ouest (à égalité avec les étonnants Blazers!), mais sont maintenant distancés en tête de la Ligue par des Pacers qui dégomment tout sur leur passage. Si le bilan chiffré de la semaine est négatif, SA demeure néanmoins loin de la sinistrose (demandez donc aux Knicks…). On sait depuis des lustres les Spurs peu intéressés par les bilans immaculés de la saison régulière et pour Pop, seules les victoires du mois de Juin ont vraiment un sens… Arguons même que ces 2 défaites replacent SA dans un rôle qu’ils affectionnent, celui du contender avançant sans bruit, mais toujours bien accroché au podium à l’Ouest… Les défaites ne portant pas le sceau d’une vraie faiblesse, mais plus d’un jour sans en attaque (OKC) ou du génie de l’adversaire d’un soir (Houston), l’heure n’est évidemment pas à tirer la sonnette d’alarme…
Le problème Boris Diaw
Seule véritable ombre au tableau, la blessure du couteau Suisse officiel de l’équipe. A cause d’une luxation au pouce et de douleurs récurrentes au dos, , Babac manquera vraisemblablement quelques sorties ou du moins semble amoindri ces derniers temps. Du coup la raquette des Spurs se retrouve trop souvent privée de son facilitateur et Popovich devra pianoter dans son effectif pour compenser cette carence d’apport (et de kilos…). Sans doute décalera t’il, par séquences, Kawhi Leonard au poste 4 pour présenter un 5 small ball comme il l’avait fait l’an passé avec succès notamment lors des PO. Quoiqu’il en soit, c’est tout le collectif qui patit de la méforme de l’un de ses points d’ancrage essentiels. Pour pallier en partie cette absence, Pop a rappelé de sa réserve Indienne Malcolm Thomas (35pts, 15 rbds de moyenne sur 2 matches!), même s’il n’est pas certain cependant qu’il voie de très près le parquet de l’ATT Center… Dans ce cas là, c’est ce bon vieux rouquin de Matt Bonner qui a de grandes chances de grappiller des minutes au poste 4 pour apporter sa défense, son vice et ses banderilles longue distance.
le coaching psychologique de Pop
Malcolm Thomas a sans doute croisé à la gare de Fort Alamo Aaron Baines et Nando De Colo… Dans le but de piquer l’orgueil de ses deux benchers et de leur donner des minutes, Gregg Popovich a demandé gentiment (ou pas…) à ses 12 et 13èmes hommes d’aller se dégourdir les papattes avec les Austin Toros. Bien lui en a pris puisque pour leurs débuts avec la réserve Texane, Aaron Baines a rendu 24 pts et 10 rebonds alors que Nando a tout simplement explosé les compteurs avec 28 points, 8 rebonds, 8 assists et 6 interceptions! (soit plus qu’en 9 matches avec les Spurs…). L’expérience D-League, aussi frustrante soit-elle, avait boosté l’ancien Choletais l’année passée, espérons pour lui que l’histoire se répète…
En clair, San Antonio est peut être rentré dans le rang au niveau du bilan, mais depuis le début de la saison, Pop peut se targuer de gérér son effectif de main de maitre, économisant ses stars et responsabilisant tout le monde chaque soir. Les 2 avertissements de la semaine passée sont autant d’axes à travailler pour les Spurs a qui on a quand même, malgré tout, bien du mal à trouver des points faibles…