Dubs’ way of life #2 : La Sainte-France se fait belle pour retrouver ses champions
Le 21 nov. 2013 à 18:32 par Benoît Carlier
À l’heure où l’engouement autour des Warriors semble atteindre son apogée, la ville de San Francisco est à la fête et se prépare à accueillir ses héros, près de 46 ans plus tard. Ainsi en 2017, la franchise NBA de la Baie quittera la chaude Oracle Arena d’Oakland pour installer ses quartiers dans un complexe sportif quatre étoiles, aux portes du Bay Bridge. Un projet ambitieux, toutefois loin de faire l’unanimité.
C’est probablement dans les transports en commun, à l’occasion d’un énième voyage vers le site du Coliseum d’Oakland, que l’idée a dut prendre forme chez l’un des élus de la ville. Et si les Dubs faisaient leur grand retour au sein de la Fog City intramuros ? Après tout, les Warriors défendaient bien les couleurs de San Francisco entre 1962 et 1971. Mais si rappelle-toi, Wilt Chamberlain !
Aujourd’hui donc, ce rêve est devenu réalité et les instances dirigeantes du club se chamaillent déjà quant à la qualité des sofas qui investiront leur prochain salon VIP. Fini l’Arena, les guerriers évolueront désormais dans un « Pavillon ». Une dénomination plus « glamour » qui n’influe en rien sur le fond mais se veut plus attractive et moins imposante aux yeux des citoyens. Car comme tout projet, aussi clinquant qu’il soit, de nombreuses interrogations persistent et certains réfractaires y restent fermement opposés. Les premiers prônent la préservation du paysage de la cité. Il est vrai qu’avec une construction d’une telle envergure à hauteur des Piers 30/32 le vis-à-vis risque d’avoir une belle déconvenue une fois les travaux terminés. Mais à cet argument, les défenseurs du projet citeront l’exemple de l’AT&T Park des Giants qui réside non loin de là. Ce dernier évitera aussi la construction d’une nouvelle ligne de tram qui aurait encore représenté des coûts et un dérangement supplémentaires.
Pour d’autres, qui vivent de l’autre côté du Bay Bridge par exemple, il ne sera plus aussi facile de se rendre à un match des Dubs. En effet, si la fédératrice appellation de Golden State devrait rester inchangée, il est difficile d’évaluer l’impact d’un tel déménagement sur les populations alentours. À l’heure actuelles et malgré la distance qui peut séparer certains fans de la ville d’Oakland, la billetterie fait carton plein et vient même de dépasser son record all-time d’abonnés avec 14 500 supporters à l’année. Une armée de fidèles, aussi remontée que si elle était sous les ordres de Leonidas, capable de renverser n’importe quelle montagne. Mais la construction du nouveau complexe estimée à un milliard de dollars impliquera une hausse inexorable du prix des tickets. Une donnée qui pourrait changer l’identité même des supporters et finalement participer à la démystification du club. Pour rappel, l’Oracle Arena c’est tout de même 44 matches consécutifs à guichet fermé, série en cours.
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Ambitieux sur le papier, ce projet incluant une nouvelle salle de 18 000 sièges, ainsi que deux parkings, un hôtel, deux tours condominium et un espace de vente, peine aussi à convaincre certains leaders d’opinion qui participeraient pourtant à alléger le débat. Pour ne citer que lui, Stephen Curry, la superstar des Warriors, s’élevait contre le choix de ses dirigeants en mai dernier.
Au milieu de tous ce brouhaha politico-médiatique, Peter Guber et Joe Lacob conservent leur ligne de conduite. Après avoir racheté la franchise pour 450 millions de dollars en novembre 2010, ils pourraient aujourd’hui la céder pour la modique somme de 800 millions de dollars. Mais contrairement à ce que certaines apparences laissent penser, l’argent ne fait pas tout dans le monde du sport et il faudra bien plus que des billets verts pour que l’alchimie de la Dub Nation perdure à San Francisco. Les premiers éléments de réponse nous seront donnés dans moins de quatre ans maintenant. Et franchement, les Warriors ont tellement de choses à vivre d’ici là à l’Oracle que notre impatience saura tenir bon !
Source photos : http://www.nba.com