Honteux ou risible ? : La Division Atlantique en chiffres

Le 21 nov. 2013 à 19:14 par Alexandre Martin

Voilà ce qui s’appelle s’enflammer dans le vide et faire des prévisions qui tombent à l’eau. Il y a quelques temps, pendant l’été, j’avais publié un article pour crier haut et fort que la Conférence Est était en train de revenir sur l’Ouest, que les grosses cylindrées de l’Est, comme les Knicks, les Nets ou les Bulls allaient se mettre au niveau derrière Miami et Indiana, que le jeu dur et les dollars allaient faire de la Conférence Est un adversaire à la taille de l’Ouest sauvage, etc, etc… Un article qui avait d’ailleurs été plutôt bien accueilli par les lecteurs de TrashTalk dont un bon nombre avait l’air de partager cet avis.

Seulement voilà, après trois semaines de compétition, il faut se rendre à l’évidence : ce n’est pas le cas, mais alors pas du tout. Il suffit de regarder les matchs pour s’en rendre compte. Aujourd’hui, à l’Ouest ça joue bien voire très bien dans l’ensemble pendant qu’à l’Est, la plupart des matchs sont ennuyeux, manquent de rythme ou de qualité collective de la part des équipes alignées.  Le niveau de jeu de l’Ouest est tellement supérieur à celui de l’Est, j’aurai même presque envie, du coup, de dire que le fossé s’est creusé pendant l’été. Non bien sûr, je ne vais pas retourner ma veste aussi facilement mais, sur ce début de saison, à part le Heat et les Pacers, quelles équipes de l’Est pourraient prétendre jouer et exister en playoffs dans la conférence Ouest ? AUCUNE ! C’est clair ! Aller, les Bulls quand même qui ont l’air de se reprendre mais qui ne sont pas extrêmement convaincants pour le moment.

Des chiffres limpides et sans pitié

Cette impression de marasme ambiant à l’Est est grande partie due au catastrophique début d’exercice offert par les équipes de la Division Atlantique. Il faut dire qu’on avait sûrement un peu trop misé sur un meilleur début de saison des Knicks et des Nets déjà. Aujourd’hui, sur ce début de saison, la division Atlantique est, de très loin, la plus faible en NBA. Les chiffres sont limpides. Le leader de la division, Toronto, affiche un bilan de 5 victoires pour 7 défaites ! Déjà, rien que d’écrire que le leader de la division est Toronto, montre qu’il y a un gros problème. Toutes les autres divisions possèdent au moins deux équipes avec un bilan positif, sur la côte Atlantique, il n’y en a pas une seule !
En cumulé, les pensionnaires de l’Atlantic Division, représentent 20 victoires pour 40 défaites ! Oui, oui, c’est bien ça, on parle de 33% de victoires… Aucune équipe avec un bilan positif, voilà où en sont les Nets, Knicks, Celtics, Raptors et Sixers. Si on pousse plus loin, l’interprétation des statistiques de ces franchises on s’aperçoit qu’en cumulé “l’Atlantic” marque 484,6 points par match alors qu’elle en encaisse 507,1. En moyenne par équipe, ça nous fait 96,9 points marqués pour 101,4 points encaissés par match soit une différence négative de 4,5 points par match, c’est beaucoup ! Les seuls de ces 5 qui ont une différence points marqués/points encaissés positive sont les Raptors…

A l’extérieur, à eux 5, Raptors, Sixers, Celtics, Knicks et Nets ne cumulent que 9 victoires pour 22 défaites (29% de W) et à la maison, c’est donc du 11 victoires pour 18 défaites (38% de W). Le Madison Square Garden – qui a vu les Knicks perdre 6 fois en 7 sorties depuis fin octobre – est en train de devenir une salle dans laquelle les adversaires viennent pour gagner sinon ils repartent déçus… Le Barclay’s Center ne fait pas peur et ce n’est pas près d’arriver. Enfin, dans leur antre du TD Garden, les Celtics ont déjà perdu 3 fois pour seulement 2 victoires !
Les chiffres sont cruels et malgré des recherches approfondies il est impossible d’en trouver quelques uns qui symboliseraient un aspect positif pour cette division en pleine crise. Pire même, plus on fouille plus on tombe sur des chiffres, des statistiques qui en disent long sur le mauvais état de santé de ces équipes qui jouent, en général, à l’heure la plus convenable pour nous autres Européens. En effet, par exemple, hormis les Raptors qui viennent de gagner (contre les Sixers d’ailleurs), les 4 autres sont sur des séries de défaites en cours : 3 pour les Nets, 4 pour les Sixers et les Knicks et 5 pour les Celtics.

L’Est a besoin d’une Division Atlantique plus respectée

Les défenses ne sont pas au point, les attaques non plus. On savait que les Sixers auraient du mal cette année, et d’ailleurs, après un superbe début de saison, Philadelphie est en train de rentrer dans le rang. On se doutait que les Celtics connaîtraient des difficultés puisque Danny Ainge s’est lancé dans un processus de destruction reconstruction. Mais que dire des Nets et Knicks qui étaient supposés être les fers de lance de cette division ?? Deux équipes sensées se livrer une bataille sans merci pour le contrôle de la Grosse Pomme. A la limite, je veux bien y voir une bataille… La seule chose est que je ne m’attendais pas – et je ne dois pas être le seul – était de voir cette bataille avoir lieu dans les bas fonds de la Conférence Est (3 victoires et 8 défaites pour chacune de ces franchises) ! Carmelo Anthony a beau scorer, les Knicks perdent et on voit bien que la blessure de Tyson Chandler, qui est l’âme de cette équipe, est une perte immense. A Brooklyn, rien ne fonctionne. Les stars ne sont pas au rendez-vous, en plus, actuellement, Deron Williams et Brook Lopez sont tous les deux out alors qu’ils devraient normalement tirer les Nets vers le haut ce que Paul Pierce et Kevin Garnett semblent trop vieux pour faire.

Et pourtant, la Division Alantique a besoin de Nets au top au vu de leur roster, de Knicks plus performants sur le parquet que lors des déclarations hors du terrain et de Celtics qui font autre chose que tanker. La conférence Est a besoin d’une Division Atlantique a un autre niveau pour paraître moins faible face aux monstres de l’Ouest. Car aujourd’hui, quand on voit évoluer des équipes comme les Pelicans, les Wolves ou même les Suns – trois équipes figurant dans le ventre mou de l’Ouest – on se dit que ces franchises pourraient jouer le Top 4 à l’Est ! Dingue non ? Bon, ce n’est que le début d’exercice, ces chiffres désastreux vont s’améliorer (espérons), la Division Atlantique va récupérer un peu de sa splendeur et redorer son blason qui a été plus que souillé depuis fin octobre.