Dubs’ way of life #1 : La Baie retient son souffle

Le 02 nov. 2013 à 17:17 par Benoît Carlier

Sources images : Bleacher Report, Flickr

S’il est une cité où le sport de haut niveau tient une place primordiale dans la vie et la culture de ses contemporains, c’est bien San Francisco, California. Rythmée par les exploits des Giants, A’s, 49ers ou autres Raiders, l’actualité sportive incroyablement riche est suivie de très près par la majorité des individus peuplant la Baie. Depuis la belle et douce Sainte-France, TrashTalk part sur les traces des Warriors, ou Dubs pour les intimes.

Oui mais d’abord, pourquoi les Dubs ? Trop paresseux ou simplement prédicteurs, les fans locaux ont raccourci leur surnom à son plus simple acronyme, W. Encore trop long à prononcer, ce symbole de victoire deviendra ensuite ‘Dub’, et s’attirera étrangement la sympathie des membres de la communauté rastafari de France. À moins que ce dernier phénomène ne s’explique par la presque légale consommation de cannabis dans l’État de l’ex-gouverneur Arnold Schwarzenegger. Mais là n’est pas le sujet.
Les Dubs donc, ont terminé l’exercice 2012-2013 en trombe. Assurant une belle sixième place à l’Ouest avec un budget à taille humaine, si tant est que cela soit possible en NBA. En deux petits tours de PlayOffs, les hommes de Mark Jackson parviendront à faire vibrer l’Oracle Arena d’Oakland jusqu’à provoquer un élargissement de la faille de San Andreas. Oubliez GTA, ce serait plus l’esprit bisounours qui semble régner ici. La vie est délicieuse et l’horizon entièrement dégagé à Frisco, et ce n’est pas le recrutement effectué par la famille Myers cet été qui fera de l’ombre au tableau. Avec Iggy, Jermaine O’Neal et Marreese Speights pour venir gonfler les rangs de la Dubs Nation, les jaunes et bleus prennent des allures de vrai outsider à l’Ouest, et les fans se prennent à rêver.

Récemment de passage dans les travées de l’Oracle Arena dans le cadre de la pré-saison, je me suis surpris à être parcouru de frissons au moment où Andre Iguodala fit retentir un dunk rageur, ou sur un spin move toujours si parfaitement exécuté par la Torche Humaine. Au cœur de ce chaudron jaune réputé comme le plus bruyant de la Ligue, je n’osais même imaginer la folie qui avait dût habiter cette enceinte lors de la folle épopée de 2007. Mais cette saison peut-être plus que jamais, la Dubs Nation y croit !

Kezar PubPour un peu plus prendre conscience de l’engouement qui entoure cette équipe, je me rends alors au Kezar Pub pour assister au match d’ouverture face aux Lakers. Évoluant dans une ambiance joviale, j’y fais rapidement la rencontre de Dan et Josh, grands fans des Warriors depuis l’époque de Latrell Sprewell et Chris Webber. Malgré la surpopulation exceptionnelle de Bostoniens, venus en nombre pour assister au sacre des Red Sox en World Series, nous tentons de communiquer en nous découvrant un talent caché pour le mime. La rencontre de baseball touche pratiquement à son terme, – nous en sommes au huitième inning et Boston mène déjà 6 à 1 – lorsque le coup d’envoi de la saison de Golden State s’apprête à être donné. À peine le temps pour mes deux amis de m’expliquer à quel point Tony Parker avait pu les impressionner la saison dernière que Stephen Curry s’empare déjà de la gonfle. Tout s’enchaîne alors très vite. Klay Thompson se rappelle aux bons souvenirs du mois de mai dernier et prend littéralement feu sur le parquet, tandis que les chaussettes rouges de Boston s’envolent vers le titre. La mi-temps se profile déjà à l’Oracle et les guerriers paraissent un ton trois tons au-dessus de leurs voisins de L.A. Ils basculent en tête à la pause, avec une avance confortable de 19 points. C’est exactement le temps choisi par le maître des lieux pour annoncer à la petite centaine de personnes présente au Kezar, qu’en l’honneur du nouveau titre de David Ortiz et ses coéquipiers, la maison régalait le temps d’un verre. Applaudissements, rires, les choeurs se réchauffent et chantent pour commémorer les Red Sox avant de regagner leur logis.
Soudain plus au calme, Dan me confie l’identité de son nouveau chouchou. Contre toute attente, c’est Kent Bazemore, le héros de la dernière publicité des Warriors aux côtés d’Andrew Bogut, qui décroche la timbale.

“Il a été très bon durant la pré-saison, et au delà de sa faculté à animer le banc, il fait preuve d’une belle adresse balle en main. Dommage pour lui que l’effectif soit si dense cette année.”

Un roster suffisamment dense justement, pour imaginer jouer pour une bague en juin prochain ? Josh préfère botter en touche afin ne pas attirer les mauvais esprits en cette période de fêtes d’Halloween.

“Je ne sais pas si ça suffira pour aller jusqu’au bout. Houston s’est bien renforcé cet été avec Dwight Howard, et les Clippers de Doc Rivers ne me font pas rire du tout. Sans oublier les Spurs qui nous ont éliminés l’an dernier et qui restent au top après tant d’années.”

Peu après, la rencontre prend fin sous les applaudissements de la salle, conquise par son équipe désormais supérieure aux Lakers. Loin d’être une surprise, Golden State donne ainsi un avertissement à tous ses futurs adversaires. Il faudra compter sur la Dub Nation désormais…

Si la défaite de jeudi face aux Clippers justifie la prudence de Josh, il est pourtant clair que les Warriors sont dotés d’un des combos roster-fanbase les plus percutants de la Ligue cette saison. Depuis la Maison Bleue, TrashTalk vous fera vivre sa propre expérience du Dubs’ way of life, pour le meilleur et pour le pire. Stay tuned !


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