Le 4 septembre prochain, l’équipe de France affrontera l’Allemagne pour ouvrir son Euro Slovène. Un championnat d’Europe qu’on espère fructueux malgré de nombreuses absences, de NBAers principalement, côté bleu.
Le 11 août dernier, Vincent Collet a rendu son verdict et un groupe de 12 joueurs a été identifié. Tony Parker, Thomas Heurtel, Antoine Diot, Mickael Gelabale, Nando de Colo, Nicolas Batum, Charles Kahudi, Boris Diaw, Florent Piétrus, Alexis Ajinça, Johan Petro et Joffrey Lauvergne formeront donc le groupe France. Qu’on soit d’accord ou pas avec le sélectionneur sur ces choix n’a que peu d’importance. On pourra tout de même noter deux choses.
Premièrement, il est très bon que les Bleus soient à 12 depuis déjà 3 semaines. C’est bon pour le groupe, c’est bon pour l’entente et le travail collectif ou tactique. Vincent Collet peut commencer à travailler des systèmes avec les joueurs qui devront les exécuter lors du championnat d’Europe et non avec des joueurs potentiellement sur la sellette.
Deuxièmement, on peut critiquer autant qu’on veut les choix du sélectionneur, nous ne sommes pas à l’intérieur du groupe donc laissons ces Bleus nous montrer ce qu’ils ont dans le ventre. D’autant plus que si des discussions peuvent être envisagées sur le choix des joueurs extérieurs, en ce qui concerne les intérieurs, les trop nombreux forfaits plombent totalement l’équipe de France et son coach. Joakim Noah, forfait pour prendre soin de son pied et tenter de retrouver 100% de ses moyens physiques pour la prochaine saison et Kevin Séraphin, forfait pour cause de mauvais calcul, sont les deux absents de marque dans la raquette française. Mais les Bleus ne pourront pas non plus compter sur Ronnie Turiaf, Ali Traoré ou Ian Mahinmi qui ont tous les trois également déclaré forfait pour des raisons de blessures à soigner.
Alexis Ajinça (N°14) sera le pivot titulaire des Bleus.
Du coup, le poste de pivot sera tenu par Alexis Ajinça, Johan Petro et Joffrey Lauvergne à moins que Vincent Collet ne renouvelle régulièrement ce que nous avons vu lors du dernier match face aux Espagnols et qui n’ a pas si mal marché que ça : un duo Diaw – Piétrus sous le cercle. C’est petit (2m03 pour Babac et 2m pour Flo Piétrus) mais c’est costaud ! Défensivement, Boris Diaw est très sous estimé et Piétrus est un vrai pitbull qui ne lâche jamais rien. Au rebond, les deux se battent et font de bons écrans de retard. Alors, une équipe de France façon small ball ? Pourquoi pas !
Lauvergne et Heurtel : les bonnes surprises !
Cette préparation a permis de voir qu’Alexis Ajinça avait progressé depuis son passage décevant en NBA. Le pivot est beaucoup plus mordant aujourd’hui, il possède toujours ce bon petit shoot dans le périmètre et reste une belle arme de dissuasion en matière de protection du cercle. On a pu également voir qu’Ajinça était encore un peu juste pour lutter face à de bons pivots offensifs comme Marc Gasol, notamment à cause de sa propension à commettre des fautes trop vite, trop tôt dans le match. Johan Petro, lui, manque toujours autant d’énergie et de répondant mais il apporte sa taille et ses bonnes mains en attaque. Joffrey Lauvergne, le petit jeune (21 ans) du secteur intérieur, est l’une des deux bonnes surprises de ce mois de préparation. Le pivot du Partizan Belgrade, drafté au deuxième tour par les Memphis Grizzlies, a montré qu’il avait toutes les qualités pour devenir un intérieur d’excellent niveau : la taille (2m10), le goût pour le combat, la capacité à gober les rebonds et un bon petit shoot à 4 mètres qui lui permet en attaque de s’écarter un peu du cercle en fonction du joueur avec lequel il est associé dans la raquette. Lauvergne est un ailier fort qui peut tout à fait jouer pivot et qui pourrait tourner en double double à un haut niveau de compétition. Une excellente nouvelle pour l’équipe de France.
L’autre très bonne surprise de ces matchs de préparation c’est Thomas Heurtel (1m89, 24 ans). Le meneur de Vitoria est un véritable feu follet aussi à l’aise quand il s’agit de shooter que quand il s’agit de créer du jeu. Sa vitesse nous sera très utile sur le poste 1 lorsque Tony Parker se reposera sur le banc. Durant ce mois d’août, Heurtel a très vite fait oublier que le grand espoir Léo Westermann n’était pas en forme. Il va avoir l’occasion de prouver, pendant ce championnat d’Europe, qu’il peut être la bonne option pour servir de doublure à TiPi.
Sinon, côté cadres, le noyau est là. Nos deux stars NBA : Tony Parker et Nicolas Batum et nos trois valeurs sûres que sont le capitaine Boris Diaw, Mickaël Gelabale et Nando de Colo. Tous dans des rôles différents, mais qu’ils connaissent bien, ils vont avoir pour mission de guider ce groupe France le plus loin possible dans cette compétition. Tony Parker en patron sur le terrain, en leader d’attaque prêt à prendre le match à son compte dans les moments chauds. Nicolas Batum en ailier à tout faire qui va apporter des points mais aussi des rebonds, des passes décisives, des interceptions et des contres. Captain Boris qui sera le point de fixation n°1 en attaque au poste bas. Mickaël Gelabale aura lui pour mission de rester dans son registre très propre et sans fioriture en attaque tout en continuant de bien museler l’arrière adverse. Quand Gelabale est efficace derrière l’arc la triplette qu’il compose avec Parker et Batum devient très compliquée à défendre. Et enfin, Nando de Colo sera le sixième homme des Bleus dans son registre habituel, capable d’apporter des points et des passes décisives notamment quand Tony est sur le banc.
Cette équipe de France, même diminuée, a les moyens de très bien figurer dans cet Euro auquel pas mal de stars (autres que les nôtres) ne participeront pas (Dirk Nowitzki, Pau Gasol, Juan Carlos Navarro notamment). D’autant plus que la phase de groupe devrait permettre à notre Tony national de monter en régime doucement face à des adversaires moins forts sur le papier (Allemagne, Grande-Bretagne, Israël, Ukraine et Belgique). Sortir premier de ce groupe sera la moindre des choses. Ensuite, il faudrait au moins aller en demie-finale voire en finale. Mickaël Gelabale et Nicolas Batum ont été très clairs “L’objectif c’est l’or !” Pour cela, il faudra sûrement battre les Espagnols à un moment ou un autre…
