[Bilan 2012/2013] Les Bulls : Frustration et optimisme.

Frustration parce que les Bulls ont connu une saison noire en matière de blessures. Derrick Rose n’a pas joué un seul petit match et de multiples autres bobos sont venus perturber l’équilibre de l’effectif de l’Illinois. Optimisme parce que ce roster a de l’avenir, ce roster a un mental à toute épreuve. On peut tout à fait penser, qu’au complet, ces Bulls, guidés par Tom Thibodeau, seront armés pour défier les meilleurs dès la saison prochaine.

Éliminés la semaine dernière par le Heat au deuxième tour des playoffs, Thibodeau et ses hommes sont en vacances. Des vacances bien méritées au vu des efforts fournis par toute l’équipe pendant cette saison et plus spécifiquement pendant les dernières semaines de post-season. Privés de leur meilleur joueur, les Bulls ont tout de même fini cinquièmes à l’Est. Joakim Noah a encore connu des problèmes voûtes plantaires, Kirk Hinrich a des soucis récurrents au dos, Luol Deng a été scotché dans un lit d’hôpital à partir du 4ème match de playoffs.
Malgré tout, Chicago a eu fière allure, les joueurs sont battus sur chaque ballon et Thibodeau est toujours parvenu à tirer le meilleur des éléments dont il disposait. Le seul reproche qu’on puisse faire au coach des Bulls concerne sa manie de faire trop beaucoup jouer ses hommes forts. À force de ne pas assez faire tourner un effectif déjà réduit, à force de laisser Joakim Noah ou Luol Deng jouer blessés, Thibodeau a épuisé les ressources de son équipe. Avait-il seulement le choix ? Pouvait-il faire autrement et quand même obtenir les résultats qu’il a eu ? Pas sûr…

Au delà de cette critique, on a pu admirer, tout au long de la saison, le savoir faire tactique et les qualités de meneur d’hommes de Tom Thibodeau. Finir 5ème de conférence est un bon résultat au vu des circonstances. Sortir les Nets au premier tour de playoffs a été une petite surprise parfaitement orchestrée par le sorcier des Bulls avec l’aide du quatuor Robinson, Butler, Noah et Boozer. Et ensuite, se faire éliminer par ce Heat, au complet et sûr de sa force, n’a rien d’infamant pour cette équipe des Bulls. Une situation bien résumée par Joakim Noah :

“On a fait face à beaucoup d’obstacles, des blessures… C’était une année difficile mais on n’a jamais abandonné. C’est toujours décevant de perdre mais je suis vraiment, mais vraiment fier de cette équipe. Que ce soit dans la victoire ou la défaite, je suis fier du caractère de cette équipe et de la manière dont elle s’est battue toute la saison.”

Au final, c’est une saison dont les Bulls sortent la tête haute. Ils vont pouvoir maintenant se reposer, panser les blessures et préparer 2013/2014. La saison prochaine, Chicago enregistrera, cette fois-ci c’est sûr, le retour à la compétition de Derrick Rose. Le MVP de 2011 est forcément bien remis physiquement de sa blessure au genou après un an sans jouer. Comment est-il mentalement ? Est-il toujours le marsupilami sans peur qu’il était avant de se blesser ? Peut-il toujours apporter autant aux Bulls sur le plan offensif ? On l’espère pour Tom Thibodeau et sa troupe. Car, c’est bien ce qui a manqué à Chicago pendant la saison et plus spécifiquement pendant ces playoffs : un joueur capable de faire la différence en attaque de manière régulière.
Nate Robinson s’est bien mué en sauveur sur quelques matchs notamment les matchs 6 et 7 de la série face aux Nets ou le match 1 face au Heat mais Kryptonate n’est pas D-Rose. Il n’est pas ce monstre de calme et de sang froid, capable d’attaquer n’importe quel joueur, capable de garder sa concentration quelques soient les circonstances. Kryptonate fonctionne à l’énergie, au culot. Son talent est indéniable mais il n’a pas su avoir une continuité dans ses performances. La fatigue s’accumulant et la défense du Heat se resserrant, l’influence de Nate Robinson dans le jeu des Bulls s’est effritée. Il faut dire qu’à la base, le meneur de poche n’était à Chicago que pour jouer les doublures de D-Rose ou de Kirk Hinrich. Le jeu qu’il a pratiqué pendant ces playoffs va donner à réfléchir côté Chicago ainsi que chez d’autres franchises car Robinson est en fin de contrat et il a montré ce qu’il pouvait apporter en matière de scoring et d’énergie sur les lignes arrières.
Les Bulls étant déjà au-dessus du salary cap pour la saison prochaine, il est peu probable qu’ils tentent de le garder. D’autant plus qu’avec l’éclosion l’explosion de Jimmy Butler, Tom Thibodeau a LE joueur idéal à associer à Derrick Rose : un arrière qui peut jouer ailier, un arrière excellent défenseur et qui est capable d’apporter un peu de tout en attaque comme des tirs primés, quelques gros dunks, des rebonds ou des passes. Ce sophomore a impressionné pendant ces playoffs. Sa polyvalence en défense a permis à son coach de le faire défendre aussi bien sur Joe Johnson, que sur Deron Williams ou Lebron James. Très pratique le Butler !

Sous la houlette d’un grand coach comme Thibodeau, l’association Rose (24 ans) – Butler (23 ans) peut devenir monstrueuse des deux côtés du terrain. Kirk Hinrich devrait rester car Thib’s aime son profil de défenseur rugueux/bon shooteur et il est polyvalent sur les postes 1 et 2. A l’aile, Luol Deng sera, sauf grosse surprise, le titulaire des Bulls la saison prochaine. L’anglais n’a plus qu’une saison dans son contrat, Chicago va donc devoir se poser la question de son renouvellement ou de son trade. La solution du renouvellement semble tout de même la plus probable.

A l’intérieur, Joakim Noah est incontestable. En l’absence de Rose, il a été le leader de cette équipe. D-Rose est le meilleur joueur de ces Bulls mais Noah en est le moteur, l’énergie brute. Il est aussi important pour l’équipe que le franchise player.
Aux côtés du Français, Carlos Boozer n’a pas été transcendant en saison régulière. Critiqué depuis son arrivée dans l’Illinois, l’ex Jazz est à créditer de très bons playoffs. Tournant à 16,4 points et 9,8 rebonds par match, le Booz’ a réalisé de bons playoffs. Il a réussi à maintenir les Bulls dans certaines rencontres compliquées où son équipe avait du mal à scorer. Maintenant, Chicago veut-il le garder ? Chicago a-t-il la possibilité d’échanger son ailier fort dont la valeur a beaucoup baissé ? Il reste deux années de contrat à Boozer pour un montant total de plus de 32 millions de dollars. Qui peut ou a envie de récupérer un tel contrat pour un joueur qui est en difficulté depuis plusieurs saisons ?

Le 5 majeur des Bulls l’année prochaine pourrait bien être le suivant : Rose, Butler, Deng, Boozer et Noah. Sur le banc on aura Kirk Hinrich c’est quasi sûr. Sûrement Taj Gibson aussi même si son coach devait attendre plus de lui en sortie de banc avec le départ d’Omer Asik. Autour, il faudra « meubler » avec des role players qui vont certainement changer par rapport à cette saison. Rip Hamilton, qui a démarré 45 matchs cette saison, n’a plus qu’une année dans son contrat et elle n’est pas garantie. Il serait surprenant que Chicago lève cette option. Marco Bellinelli sera free agent dans quelques semaines. L’Italien ne sort pas d’une saison incroyable mais ses excellentes prestations, en remplacement de Deng, en playoffs peuvent inciter les dirigeants chicagoans à le faire resigner s’il n’est pas trop gourmand. En bout de banc, on ne sait pas encore ce que l’avenir réserve à Nazr Mohamed, Vladimir Radmanovic ou Dequan Cook mais le sort de ces joueurs, tous trois en fin de contrat, ne sont clairement pas la priorité de Chicago actuellement.

La base est donc assez jeune, talentueuse et solide mentalement du coté du United Center. D’ailleurs, Tom Thibodeau est confiant, il croit en l’avenir de ses jeunes troupes :

“Je pense que nous avons les moyens d’être vraiment bons. Nous sommes optimistes et nous sommes impatients de relever les défis qui nous attendent.”

Effectivement, de gros défis attendent ces Taureaux. Car les Pacers progressent, les Nets ont un effectif riche qui ne peut que s’améliorer au niveau cohésion avec le temps, le Heat domine de la tête et des épaules cette conférence Est. Les Bulls ont donc rendez-vous avec leur destin dès la saison prochaine. Le roster a du talent, une âme et un grand coach aux commandes. Il ne reste plus qu’à espérer que les blessures les laisseront tranquilles pour enfin savoir ce qu’ils valent « d’égal à égal »…