J.B. Bickerstaff, le formateur qu’il fallait aux Pistons pour quitter les bas-fonds de la NBA ?
Le 22 sept. 2024 à 13:17 par Nicolas Meichel
Remportant seulement 54 matchs en trois saisons et restant sur une campagne cataclysmique l’an passé, les Pistons ont fait venir J.B. Bickerstaff pour tenter d’avancer enfin dans la bonne direction. L’ancien coach des Cavaliers est-il l’homme qui réussira à refaire de Detroit une équipe respectable ? Il y a des raisons d’y croire.
Les Pistons ont changé de direction cet été. Littéralement. La franchise de Motown a en effet donné les clés du management à Trajan Langdon, qui n’a pas perdu de temps pour virer l’entraîneur Monty Williams malgré cinq années restantes sur son contrat. À la place de Monty, c’est donc J.B. Bickerstaff qui a été recruté.
Bickerstaff aura comme lourde tâche de réussir là où Williams et Dwane Casey ont échoué : poser enfin les bases solides du projet de reconstruction, mettre en place un vrai projet de jeu, et permettre à la jeune garde de Detroit de progresser significativement.
Une expérience convaincante chez les Cavaliers
Si J.B. Bickerstaff a eu les faveurs du nouveau président des Pistons, c’est notamment grâce à son expérience. Il a derrière lui de nombreuses années dans le costume d’assistant mais il a surtout été head coach dans trois franchises différentes : Houston, Memphis et Cleveland. C’est du côté de l’Ohio ces dernières saisons que Bickerstaff a vraiment réussi à faire ses preuves.
Prenant la succession de John Beilein en février 2020 et héritant d’un projet qui ne semblait aller nulle part, J.B. Bickerstaff a réussi à reconstruire les Cavs post-LeBron en compagnie du manager général Koby Altman : 22 victoires en 2020-21, 44 la saison suivante, 51 en 2022-23, puis 48 la saison passée avec une qualification en demi-finale de Conférence Est. Si Bickerstaff a montré ses limites en Playoffs (avant de se faire virer en mai dernier), il ne fait aucun doute qu’il a été l’un des piliers de la reconstruction des Cavaliers.
On se rappelle que J.B. avait tenté certains paris gagnants, alignant par exemple le trio Lauri Markkanen – Evan Mobley – Jarrett Allen sur le frontcourt. Un tall ball à l’époque du small ball, qui avait surpris mais plutôt bien marché. Bickerstaff avait aussi aidé le jeune meneur Darius Garland à changer de dimension, tout en construisant une vraie identité défensive à Cleveland (Top 7 défense entre 2022 et 2024, meilleure défense NBA en 2023).
“Vous voulez quelqu’un qui est tout de suite opérationnel, et qui a montré par le passé de quoi il est capable. Surtout avec une jeune équipe qui sort d’une saison difficile, c’était important d’apporter du positif. Pour nous, l’expérience c’est important. Les joueurs doivent sentir que la personne qui arrive sait de quoi elle parle.” – Trajan Langdon sur l’arrivée de J.B. Bickerstaff
Les détracteurs de J.B. Bickerstaff pointeront du doigt son incapacité à vraiment faire franchir un cap aux Cavaliers une fois arrivés en Playoffs, le quatuor Darius Garland – Donovan Mitchell – Evan Mobley – Jarrett Allen ayant connu des hauts mais surtout des bas lors des deux derniers printemps. Mais ce n’est pas ce qui est demandé à J.B. aujourd’hui.
Les Pistons veulent aller d’un point A (les bas-fonds de la NBA) à un point B (le ventre mou) voire C (play-in tournament et éventuellement Playoffs), et J.B. Bickerstaff a prouvé qu’il pouvait remplir une telle mission. On ne lui en demande pas plus, mais c’est déjà bien assez.
Reporting on J.B. Bickerstaff’s coaching deal with the Pistons for SportsCenter with @JayHarrisESPN pic.twitter.com/nhOPQ3Jfxz
— Adrian Wojnarowski (@wojespn) June 30, 2024
J.B. Bickerstaff : “Il y a beaucoup de potentiel”
Si Trajan Langdon a recruté des joueurs d’expérience cet été pour aider les Pistons sur le court terme (Tobias Harris, Malik Beasley, Tim Hardaway Jr., sans oublier la prolongation de Simone Fontecchio), le premier objectif de J.B. Bickerstaff sera de développer les jeunes joueurs du groupe.
Comme avec Darius Garland, Evan Mobley et Jarrett Allen à Cleveland, Bickerstaff devra aider les Cade Cunningham, Jaden Ivey, Jalen Duren et Cie à vraiment exploiter leur potentiel. Sur le plan individuel évidemment, mais aussi à travers les automatismes à construire.
“Il faut trouver des moyens pour les faire jouer ensemble, trouver les bonnes rotations pour leur permettre d’exploiter leurs points forts” a déclaré Bickerstaff en faisant référence au duo Cunningham – Ivey sur le backcourt. “(À Cleveland, avec Garland et Mitchell), on a toujours essayé d’avoir au moins un des deux sur le terrain. Ils ont commencé et terminé les matchs ensemble, mais vous construisez votre rotation pour toujours avoir un des deux sur le terrain.”
Trouver les bonnes combinaisons, les bonnes rotations, le bon équilibre, voici des choses sur lesquelles l’ancien coach Monty Williams s’est brutalement planté. Si ce dernier n’a pas vraiment été aidé par la construction de l’effectif des Pistons l’an passé, ça montre bien le challenge que cela peut représenter pour un coach, même un coach réputé pour sa capacité à développer les jeunes (Williams possédait une réputation similaire à Bickerstaff).
J.B. Bickerstaff aura globalement un meilleur effectif sous la main que son prédécesseur, à lui d’établir un vrai projet de jeu et une vraie identité collective. J.B. est pour l’instant resté flou sur le style de basket qu’il compte pratiquer, mais cela signifie déjà : bien intégrer les anciens au sein de ce groupe en reconstruction, mieux définir les rôles parmi les jeunes, tout ça en proposant quelque chose de cohérent tactiquement.
Le président Trajan Langdon pense que Bickerstaff coche toutes ces cases.
“Je voulais quelqu’un capable de construire une culture et un environnement dans lequel nos joueurs peuvent atteindre leur potentiel.”
J.B. Bickerstaff message to Detroit Pistons fans #DetroitBasketball
"Just get ready to watch a style of basketball that you're going to fall In love with."
via @JeannaTrotmanTV pic.twitter.com/JPw2mi6LEn
— Pistons Talk (@Pistons__Talk) July 10, 2024