Équipe de France féminine : le bilan de la préparation aux JO de Paris 2024

Le 22 juil. 2024 à 13:03 par Nicolas Vrignaud

Gabby Williams Équipe de France Jeux Olympiques Paris 2024
Source : Bastien Hardy // @Llabdebast (Instagram)

Hier soir, l’Équipe de France féminine a terminé sa préparation aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Une série de cinq matchs pour autant de victoires, le scénario parfait – sur le papier – avant d’aborder une compétition à l’ampleur inédite. L’heure est donc venue de tirer un bilan de ce mois et demi passé à travailler.

Le groupe de Jean-Aimé Toupane a connu une préparation qui nous a – on ne le cachera pas – fait nous questionner sur les choix des adversaires. Une Finlande complètement hors de portée du niveau des Bleues pour commencer (et par deux fois), puis la Serbie, le Japon et la Chine. L’idée est bien reçue : monter crescendo, avec des nations de plus en plus fortes. On regrette alors pourtant l’absence d’adversaire majeur (Belgique, États-Unis) qui aurait été un vrai révélateur et une mise en difficulté notable du jeu de l’Équipe de France.

Un mois et demi plus tard, on admet que la plupart des incertitudes autour des choix effectués pour cette préparation se sont envolées.

La Finlande, test théorique

Contre la Finlande, les Bleues n’étaient pas attendues dans la réaction mais dans l’action, autour des principes suivants : rigueur, intensité. On a eu droit à deux volées monumentales (129-50 puis 117-59) qui ont permis aux joueuses du groupe élargies d’être testées dans leur capacité à tenir des consignes tout un match.

Forcément, la différence de niveau avec l’adversaire n’a pas permis au groupe d’être poussé à la faute. On retient néanmoins qu’il a autorisé certaines joueuses à la saison parfois longue de s’y remettre en “douceur”, et à Marine Fauthoux, de retour d’une grosse blessure, de reprendre des automatismes obligatoires pour prétendre à disputer les Jeux.

Ces deux matchs ont aussi été les deux seuls oppositions publiques avant la liste définitive de 12 noms fournie par Jean-Aimé Toupane. Cette composition finale a été travaillée bien en amont, puisqu’Ana Tadic, Marie Pardon et Pauline Astier n’ont pas joué. Marie-Paule Foppossi, Carla Leite et Mamignan Touré ont eu droit de s’exprimer avec la tunique bleue (avec des temps de jeu variés), mais c’est Leïla Lacan qui a pris les devants dans l’esprit du staff et par conséquent dans la liste finale.

La Serbie, place à la pratique

À Lyon, les tricolores ont affronté la Serbie. Un match déjà bien plus intéressant sur le plan de l’enjeu malgré la différence de niveau encore notable . On est quand même bien au-delà de la Finlande. Pas manqué : le début de match est plutôt complexe, avec des Serbes qui n’hésitent pas à distribuer les caramels et rendre inconfortable la vie des Bleues. Notamment sous le panier.

Faut-il s’en inquiéter ? Non, car cette Équipe de France va enfin commencer à montrer ce pourquoi elle travaille depuis début juin : être capable d’être à 100%, de la première à la dernière minute. La force de ce groupe est qu’il peut maintenir un rythme fort sur les 40 minutes du match. Oui, il y a parfois du déchet, trop de déchet. Mais en deuxième partie de rencontre, la Serbie n’a pas pu tenir le duel. Physiquement, les filles sont prêtes pour la quinzaine.

Reste une chose que l’on note et qui peut légitimement nous inquiéter : sur certaines séquences, on ressent un manque d’alchimie entre certaines joueuses. Un souci que l’on souhaite vraiment lié à des automatismes encore en développement et non à de potentielles causes extra-sportives.

Japon et Chine, fin et confirmation

Les deux derniers matchs de la France, face au finaliste des derniers JO et face à une nation dont on sait qu’elle peut relever son niveau lors des grands rendez-vous internationaux. Contre le Japon, les Bleues ont eu pas mal de peine à surmonter la défense très haute et le jeu de transition rapide de la formation adverse. La recette pour la victoire ? Rester fidèle à soi-même, être capable de mettre un coup d’accélérateur dès que les signes de fatigue apparaissent dans le camp d’en face.

On remarque quand même qu’il faudra travailler sur l’attaque en surpression défensive, pour arriver à créer des décalages viables dans la plupart des situations. Contre la Chine, c’est encore l’absence de communication défensive qui rendent vains les efforts fournis en attaque. Toujours capables de passer la seconde en deuxième partie de rencontre, les Bleues s’en sortent et obtiennent le résultat voulu mais pourraient faire mieux en démarrant les matchs plus sérieusement.

Au final, que retient-on ?

Cette Équipe de France est sans aucun doute prête pour se défendre plus que sérieusement à Villeneuve d’Ascq. Le groupe est complet, composé d’éléments qui ont tous des atouts à faire valoir dans une situation donnée. Des atouts qui permettront de créer un avantage décisif. Il faut néanmoins mieux les faire coexister ensemble, c’est LE grand défi de Jean-Aimé Toupane et son staff durant cette dernière semaine. Ajuster les combinaisons idéales, et les rendre “définitives”.

Mieux démarrer les matchs est aussi un impératif. Si ce groupe prétend à finir médaillé, il doit être capable d’entamer une rencontre à fond dès le début. Les nations affrontées jusqu’ici ont autorisé des départs un peu lents, suffisants pour rester dans le coup. Face à une éventuelle équipe des États-Unis, un mauvais début de match peut vouloir dire un écart significatif. Et donc compliquer à remonter.

En défense, il faut mieux communiquer. Nombre de points auraient pu être évitables avec une meilleure lecture collective des situations. Individuellement, les Bleues sont toutes capables de tenir leur vis-à-vis. Plus d’observation, plus de voix, plus de confiance. Un requis pour aller loin.

En un mois et demi, la copie rendue par l’Équipe de France à l’issue d’un mois et demi de préparation est plus qu’honnête. La formation doit encore travailler sur certaines faiblesses, mais sait remarquablement exploiter les temps forts. L’ouverture de la compétition, face au Canada (lundi 29 juillet, 17h15) doit permettre de voir des Bleues appliquées pendant 40 minutes. Pour montrer définitivement au reste du plateau que la France est une équipe sur qui il faudra compter.