Quel rôle pour Bennedict Mathurin chez les Pacers cette saison ?

Le 02 oct. 2023 à 17:03 par Clément Hénot

Bennedict Mathurin Pacers
Source image : YouTube

Bennedict Mathurin vient de nous sortir une saison rookie de haute volée et faisait partie des postulants pour rafler le trophée de Rookie de l’année ET celui de Sixième homme. A seulement 21 ans, il représente l’avenir des Pacers qui pourraient bien faire grandir son rôle, surtout au vu des rumeurs concernant Buddy Hield.

“Benn”, comme on l’appelle dans sa ville natale de Montréal, est une grande gueule, il avait notamment déclaré que LeBron James allait devoir prouver qu’il est meilleur que lui, alors qu’il avait joué très exactement zéro match dans la ligue. On ne sait pas s’il était sous champignons au moment des déclarations, mais ça avait eu le mérite de faire réagir, et de montrer que le bougre avait une infinie confiance en lui. Mais le Canadien est surtout marqué par une histoire singulière.

A 12 ans, Bennedict perd son grand frère Dominique, âgé de 15 ans, dans un accident de vélo. Ils partageaient ensemble cette passion pour le basket, ainsi qu’avec la grande sœur Jennifer, et ce rêve d’accéder à la NBA. A partir de ce moment-là, la balle orange n’est plus une passion mais un combat acharné pour accéder au plus haut niveau. Il se doit de le réaliser, pour Dominique. C’est pourquoi, lorsque son nom a été prononcé par Adam Silver avec le sixième choix de la Draft 2022, il n’a pu s’empêcher de fondre en larmes en pensant à son big bro. Vêtu d’un costard sur mesure avec plusieurs photos de son frère à l’intérieur, c’était une façon pour Bennedict de lui rendre hommage et de l’emmener avec lui au beau milieu de leur rêve en commun, qu’il a réalisé pour eux deux. C’est aussi ce qui explique sa détermination sans limite, qui l’a poussé à devenir le joueur québécois drafté le plus haut dans l’histoire de la NBA, rien que ça, et qui fait qu’il met du cœur à l’ouvrage lorsqu’il doit bétonner sa place, peu importe la façon.

A son arrivée en NBA, Bennedict Mathurin fait du Bennedict Mathurin, à savoir du scoring à foison, que ce soit à 3-points, où il peut canarder à 2 kilomètres derrière la ligne, où à l’intérieur, où son explosivité lui permet de se rendre facilement vers le cercle et d’aller chercher un bon lot de lancers. Sa palette offensive est ce qui a convaincu les Pacers de miser sur lui malgré ses quelques errements défensifs et son manque de créativité, que ce soit pour lui ou les autres. Cela lui permet de former une belle doublette potentielle avec le nouveau chef d’orchestre Tyrese Haliburton. Durant sa saison rookie, il le fait essentiellement en sortie de banc avec seulement 17 matchs commencés dans le 5 de départ pour 78 rencontres disputées, le poste d’arrière titulaire revenant au Bahaméen Buddy Hield qui assure la caution shoot de loin en premier rideau, avant de laisser son homologue Canadien prendre le relais.

A propos de Buddy Hield, on dit qu’il serait sur le point de quitter l’Indiana. A défaut d’avoir trouvé un terrain d’entente avec la franchise pour une prolongation de contrat, il cherche à trouver un trade pour quitter Indianapolis. Lui qui entre dans la dernière année de son bail, à hauteur de 19,2 millions de dollars. On ne laisse effectivement pas partir 16,8 points à 45,8% aux tirs dont 40,9% depuis le circuit des 500 Miles sans contrepartie, reste à voir désormais contre qui le natif de Freeport serait libéré, mais quoi qu’il en soit cela pourrait potentiellement impliquer de plus grandes responsabilités pour Bennedict Mathurin qui pourrait intégrer le 5 de départ, et ainsi profiter pleinement des caviars de Tyrese Haliburton, deuxième meilleur passeur de la ligue la saison passée.

Toutefois, il faut attendre de voir qui les Pacers obtiendraient en échange, car ils pourraient bien vouloir continuer de profiter des fulgurances du Montréalais en sortie de banc, d’autant que Chris Duarte est parti à Sacramento, et laisser le poste 2 à Andrew Nembhard et le poste 3 à un éventuel transfuge, ce qui laisserait tout le loisir à Benny de se bastonner encore pour le titre de sixième homme de l’année. Le dernier rookie Ben Sheppard pourrait également briguer la place d’ailier titulaire avec son profil de 3 and D.

Bennedict Mathurin a les défauts de ses qualités, ce qui veut dire que s’il est une grosse menace au scoring, il peut également manquer de régularité sur les phases défensives et n’est pas un playmaker dans l’âme, l’ancien meneur des Kings est là pour ça. Son poste principal ? Shooter, voilà qui résume de façon assez sommaire mais tout de même véridique le profil de notre québécois. Toutefois, comme on vous l’a dit plus haut, il déborde de confiance en lui et pense même pouvoir devenir le meilleur arrière de la NBA d’ici deux ans. Le chemin sera long, mais c’est tout le mal qu’on lui souhaite, surtout après un parcours si sinueux et une histoire qui a assurément forgé son caractère.

Quel que soit son rôle, Benn va se donner à fond pour le remplir, être la meilleure arme possible pour les Pacers en rentrant ses shoots et en progressant dans les autres compartiments du jeu, et le reste viendra naturellement à lui. Pour ce faire, il peut compter sur sa grande soeur Jennifer, également dans le monde du basket depuis longtemps, qui a quitté son poste d’entraîneuse à l’Université de Bishop pour le rejoindre dans l’Indiana dès sa Draft, pour notamment gérer sa carrière et les affaires qui gravitent autour de lui.

Source texte : LaPresse.ca, RDS.ca


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