Coupe du Monde 2023 : le Canada, ce nouvel épouvantail de la compétition

Le 29 août 2023 à 18:16 par Nicolas Vrignaud

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Source : FIBA

Vainqueurs plutôt “tranquille” du Groupe H devant la France et la Lettonie, le Canada fait office de grande surprise de cette Coupe du Monde 2023. Non pas que l’on ne s’attendait pas à ce que la formation de Shai Gilgeous-Alexander pose des problème, mais de là à ce qu’elle devienne l’épouvantail de toute la concurrence… 

Quelle équipe. Et on ne peut pas dire qu’on ne le savait pas. Vincent Collet, tout aussi fautif qu’il ait pu être lors du naufrage des Bleus à Jakarta, l’avait bien anticipé devant nous en conférence de presse : “Ceux qui disent que le Canada n’a pas de collectif se trompent”. Ouais, qu’ils se sont énormément plantés, ceux qui pensaient que le Canada allait vivre sur les exploits de Shai Gilgeous-Alexander, à la manière d’une Slovénie Doncic-dépendente.

🎙️ Vincent Collet, à propos du Canada : “Hormis les États-Unis, nous n’avons jamais affronté une équipe qui a autant d’individualités. Ceux qui disent qu’ils n’ont pas de collectif se trompent. Ils vont encore progresser.” @TrashTalk_fr

— Nicolas TrashTalk (@niclsvrg) August 21, 2023

Parce que contrairement à la Slovénie, cette formation menée par l’Espagnol Jordi Fernandez – assistant de Mike Brown à Sacramento – nommé pas plus tard que le 28 juin dernier pour gérer la sélection, est une petite merveille de combinaison de talents. Dwight Powell, Nickeil Alexander-Walker, Dillon Brooks pour ne citer qu’eux. Des joueurs NBA, connotés individualistes, mais qui ont tous un point commun : être reconnus dans la Grande Ligue pour leur capacité à se mettre au service des très grands. Le matériel qu’il faut nécessairement pour aller au titre NBA, et qui n’a pas eu donc grand mal à s’adapter au jeu FIBA, le tout sous la direction d’un All-NBA First Team, Shai Gilgeous-Alexander. Un collectif en kit, qu’il fallait – sans doute – seulement assembler comme des Lego pour qu’il commence à montrer toute son efficacité.

Ils ont giflé la France, mettant une intensité telle que les Bleus en furent dégoutés. Rudy Gobert, Evan Fournier, Nando de Colo, Nicolas Batum. Les cadres n’ont pu qu’encaisser avec effroi les paniers, ne comprenant pas comment une équipe que certains disaient si déséquilibrée – avant même de la voir jouer – pouvait nous bouger le train à un tel niveau. Du tout au rien en quelques minutes, le temps de comprendre qu’au delà de favori de la Coupe du Monde, la France n’est finalement peut-être pas favorite de sa poule.

Un revers qui a sans doute boosté le Canada. Et fait peur aux autres grandes nations actuelles du basket. La France, vice-championne Olympique, s’est fait balayer. La Lettonie, qui nous a poussé dans la crise interne deux jours plus tard, s’est faite cartonner aussi. Désormais, en tant que fan de basket, on en attend plus. On attend que la vaillante feuille d’érable aille se frotter à l’Espagne, aux États-Unis. Pour qu’elle se sublime encore dans son jeu, et qu’elle nous offre sans doute ce que l’on attend le plus de ce genre de tournoi : des frissons.