La Coupe du Monde ratée de Vincent Collet

Le 27 août 2023 à 21:05 par Arthur Baudin

Vincent Collet Équipe de France Jeux Olympiques

Ce n’est pas la NBA, c’est la FIBA. Un entraîneur doit faire plus que bien s’habiller pour réussir sa compète. Chapô de boomer ? Ouai, complètement.

Dimanche soir sous la flotte, comme un con dans son bain.

Ce soir, Vincent Collet se sait probablement en danger. Cette élimination après seulement deux matchs de Coupe du Monde lui appartient. C’est une grande coloc, bien évidemment, avec les joueurs, la fédé et les punaises de lit du Royal Sonesta de Jakarta, qui auraient incité le coach français à écourter son séjour dans la capitale indonésienne. Mais, dans le sillage de toutes les petites et grosses fautes à répertorier, Mr. Collet a fait son trou.

Avant même que ne débute le tournoi, la composition de la liste des douze Bleus convoqués à l’occasion, posait problème : un seul vrai poste 1 référencé, en la personne de Nando De Colo. Vieillissant et un poil sur le déclin avec l’ASVEL, mais passons. Derrière ? Sylvain Francisco, prometteur sur la prépa mais inconnu des compètes internationales. Blessé à la cuisse, Frank Ntilikina a quant à lui été contraint de déclarer forfait pour cette Coupe du Monde. Pour le remplacer, Vincent Collet a convoqué… Isaïa Cordinier. Du poste absolument pas pour poste donc, et le snob intersidéral de la double dimension qu’aurait pu apporter Killian Hayes à ce groupe. Défenseur volumineux, attaquant capable de coups de foudre en transition : l’équipe de France a inscrit l’immense majorité de ses points sur jeu arrêté.

Dans le jeu, maintenant, Vincent Collet n’a pas réussi à animer l’attaque tricolore. Rien de bien novateur. Evan Fournier, comme seul et unique remède aux 23 secondes de possessions passées à se regarder dans le blanc des yeux et dire : « Vas-y Guerschon, tente de passer à l’épaule, tu savais faire ça à Tokyo ». De l’autre côté du parquet, l’équipe de France n’a cessé de se chercher, sans jamais réussir à sortir à temps sur les tireurs ouverts à 3-points. A cette distance, le Canada a eu mille opportunités. La Lettonie au moins autant.

Les temps morts. Vaste sujet de timing. Si les Bleus prennent l’eau, c’est qu’ils sont mauvais sur le parquet. Mais, comme face au Canada, Vincent Collet a bien trop hésité avant de rappeler tout le monde sur le banc : +12 France, +10, +7, +4, +2… temps mort ! Et quitte à le faire deux fois de suite, autant casser les séquences lors desquelles les rouquemoutes lettons se prennent pour Ray Allen.

Pour le reste, aucun ajustement de taille. Rudy Gobert a été peu mis en avant, et servi directement au poste alors qu’il ne sait pas quoi faire du ballon. En ce point, et pour le servir dans des conditions qui l’avantagent, le jeu en triangle poste 1/2 – Yabu – Gobert a été inexistant. On avait pourtant bien apprécié à Tokyo. C’était presque devenu la marque de fabrique de cette équipe. Moustapha Fall savait lui aussi en profiter. Que nenni. Tirage de rideau sur une continuité mal-évoluée de ce qu’ont produit les Bleus par le passé. A un an des Jeux olympiques de Paris 2024, des têtes vont probablement sauter. Vincent Collet ? Non. Ce n’est peut-être pas souhaitable que de tout remanier, moins de 365 jours avant l’évènement le plus important de l’histoire de cette équipe.