Draft 2013 : dix ans après, retour sur une cuvée bien originale

Le 18 juin 2023 à 09:20 par Alexandre Taupin

Anthony Bennett Draft 2013 13 juin 2023
Source image : YouTube

Alors que la Draft 2023 aura lieu dans quelques jours, on profite de l’occasion pour faire un petit voyage dans le passé. Retour dix ans en arrière pour revenir en détail sur la Draft 2013. D’Anthony Bennett à Giannis Antetokounmpo, focus sur une promotion de rookies qui aura beaucoup fait parler d’elle..

Si certaines cuvées de Draft ont marqué les esprits à cause du nombre de stars et de légendes au sein d’une même promotion (1984, 1996, 2003 pour les plus connues), d’autres ont malheureusement pour elles hérité d’une triste réputation. Sans aucun doute, la Draft 2013 fait partie de la seconde catégorie.

Contrairement à 2023 où Victor Wembanyama est assuré de finir en premier choix de Draft, la cuvée 2013 n’a pas de vrai leader annoncé à quelques heures de la grand messe annuelle. En 2012, Anthony Davis avait été un choix facile pour les Hornets et on annonce déjà un phénomène pour la Draft 2014, Andrew Wiggins, mais pour ce qui est de cette année 2013, aucun nom ne sort vraiment du lot. Bien sûr, certains se sont quand même démarqués pendant leur année universitaire. Victor Oladipo avec les Hoosiers est par exemple annoncé parmi les guards à surveiller dans l’avenir avec son profil de two-way player, Trey Burke vient de gagner le titre de meilleur joueur universitaire avec Michigan. On peut aussi mentionner Michael Carter-Williams, meilleur passeur de NCAA en 2012-13, Otto Porter Jr. de Georgetown ou encore le prometteur Nerlens Noel de Kentucky malgré des problèmes au genou.

C’est en tout cas aux Cavs de décider sur qui miser en premier. Trois ans après le départ de LeBron James à Miami, la franchise de l’Ohio continue de squatter les bas-fonds. Le regretté Nick Gilbert, fils du propriétaire Dan, a encore joué au porte-bonheur à la Loterie et a chopé le deuxième first pick pour Cleveland en.. trois ans ! Reste à décider sur quel jeune talent parier. Comme le racontait Jason Lloyd de The Athletic en 2017, à tous les étages de la franchise un nouveau nom ressort. Le proprio semble être fan de Victor Oladipo, le GM Chris Grant apprécie beaucoup Ben McLemore, le jeune talent des JayHawks. Mais au sein du front office, un autre nom revient sur la table : Anthony Bennett.

Auteur d’une saison plus que correcte avec UNLV, le poste 4 n’est pourtant pas plébiscité par les mock Draft comme étant un premier choix évident. Jonathan Givony et Mike Schmitz, experts dans l’analyse des jeunes talents, le décrivent comme un joueur très capable mais terriblement limité dans ses fondamentaux et ne montrant que peu d’envie, notamment en défense. Les journalistes prédisent plutôt le recrutement d’un pivot (Noel éventuellement) ou un autre jeune sur les extérieurs pour les Cavs. Aussi, tout le monde tombe des nues lorsque David Stern, pour sa dernière Draft en tant que commissaire de la NBA, prononce ces mots : with the first pick of the 2013 NBA Draft, the Cleveland Cavaliers select… Anthony Bennett from UNLV University.

Le Barclays Center est sonné, le joueur aussi, lui qui ne s’attendait pas du tout à devenir le premier choix de la promotion. Sur le papier, la sélection est surprenante mais rien ne dit à ce moment-là que Bennett deviendra un immense flop. Au moment de commenter la cuvée, même chez TrashTalk on choisit d’y croire. Pas cool de se moquer hein, l’erreur est humaine.

Malheureusement pour Cleveland, la greffe ne prendra jamais avec Anthony Bennett. Arrivé en surpoids, avec une éthique de travail limite et un mental pas fou fou, le joueur va vite se révéler être un échec cuisant. Dommage pour les Cavs, même si d’autres n’ont pas non plus brillé dans cette cuvée. Otto Porter Jr., Cody Zeller et Alex Len dans un Top 5 de Draft ? Aie aie aie… À l’inverse, certains vont avoir le nez fin et on pense particulièrement aux Blazers qui récupèrent C.J. McCollum avec le pick 10, Dennis Schroder en 17 à Atlanta, Rudy Gobert avec le pick 27 à Utah mais surtout Giannis Antetokounmpo, un jeune grec qui débarque dans l’indifférence générale à Milwaukee en 15ème position. 10 ans plus tard, il est double MVP et champion NBA.

Un an après, Anthony Bennett est déjà transféré (avec Andrew Wiggins, énième first pick de Cleveland) pour ramener Kevin Love aux Cavs, Chris Grant est lui limogé par la franchise. L’accident industriel n’aura duré qu’une saison, c’est déjà ça. Les trophées individuels glanés par le Greak Freak ou encore Rudy Gobert (DPOY) auront permis à la cuvée 2013 de sauver un peu la face, mais difficile de vraiment oublier une promo qui compte l’un des plus grands busts de l’histoire de la Ligue en first pick.

Source texte : The Athletic / Draft Express