25 millions de dollars par an, un plus gros rôle, la fin du trashtalking… Les coulisses du départ de Dillon Brooks à Memphis

Le 03 mai 2023 à 10:42 par Arthur Baudin

Dillon Brooks 2 mai 2023

Réveil en gueule de bois pour Dillon Brooks. Au lendemain de l’annonce publique du refus des Grizzlies de prolonger leur tête brûlée en chef, Ramona Shelburne – journaliste pour ESPN – a carrément fait tomber le pichet de limonade sur cette plaie encore ouverte.

Quelle humiliation.

On en aurait presque de la peine pour Dillon Brooks, qui au fond, n’a jamais rien souhaité d’autre que notre divertissement. Double punition pour lui que de devoir quitter le cocon qui l’a abrité/développé pendant six ans. Dillon a disputé 345 matchs dans sa carrière NBA, les 345 sous le maillot des Grizzlies (dont 318 en qualité de titulaire). S’il sort par la porte de la raillerie et de la potence médiatique, il ne faut pas oublier qu’il a été l’un des piliers de la reconstruction de Memphis. Sélectionné en 45e choix de la Draft 2017 par les Rockets – qui l’ont instantanément envoyé dans le Tennessee – Brooks s’est construit seul, avec le statut constant du bouton de fond de tiroir. Celui que personne ne voyait performer en troisième ou quatrième option offensive d’une franchise ambitieuse, mais qui s’est illustré par sa ténacité, sa défense et… ses talents de communicant. Beaucoup beaucoup de trashtalking, au point d’annoncer sortir LeBron James avant le début de ce premier tour. Mais son niveau n’a pas suivi ses dires : 10.5 points à 31% au tir dont 24% à 3-points sur la série, LeBron n’a jamais été aussi tranquille. Plus embêtant encore, Dillon Brooks a pénalisé son équipe en lui imposant la pression du favori. Un flot de paroles qu’il n’a pas été capable d’assumer. Ni sur le parquet, ni devant les médias. Et le timing est vraisemblablement foireux : agent libre cet été, Dillon a été informé – dans la foulée de l’élimination des Grizzlies – qu’il ne serait en aucun cas reconduit par la franchise du Tennessee.

Tirage de rideau bien sec sur une collaboration de longue date. Si l’on en croit Ramona Shelburne, gratteuse de papier et insider pour ESPN, l’ailier de Memphis a été trop gourmand.

« Il a tiré a 31% sur la série ! Allez-vous le payer 25 millions ? Parce que c’est ce qu’il voulait. » – Ramona Shelburne

“ he shot 31% in the series”
“Do u wanna pay him 25 million? Cuz that’s what he wants”
THANK U MOMO🫡❤️ https://t.co/49eJFLdq3k pic.twitter.com/2luhw3pJPA

— GrizzCompanyMane🐻🥷🏿 (@BlakLvesMatter) May 2, 2023

À cette requête utopiste s’ajoutent les précisions de Damichael Cole, reporter pour MemphisNews. « En fin de compte, Dillon Brooks voulait un rôle plus important et les Grizzlies n’ont pas pu lui offrir ». Dimanche dernier, l’ailier revendiquait effectivement son impatience quant au peu de responsabilités qui lui étaient allouées. « Je n’étais là que pour servir de 3&D, tirer et jouer en défense. J’ai bien plus à faire que cela ». Mais voilà, le point de départ des négociations était trop fragile. Pendant que Dillon demandait, d’autres lui reprochaient. Toujours selon Damichael Cole, « les entretiens de départ de dimanche ont été marqués par la volonté de Ja Morant, Zach Kleiman et Taylor Jenkins de mettre un terme au trashtalking de l’équipe ». À contresens de ce désir, Brooks a déclaré que ce trashtalking faisait partie de « son identité et de sa nature compétitive ».

Pas la même ADN, pas les mêmes motivations, et forcément, le poids des conséquences ont poussé les Grizzlies à faire un choix : Dillon Brooks ne fait plus partie du projet. Grand merci pour les travaux, on regrette forcément la communication rendue publique autour du « under any circumstances ». Pour Memphis, le fil conducteur des prochaines saisons semble déjà décidé. En conférence de presse de fin de saison, Zach Kleiman – GM des Grizzlies – a fait l’éloge du trio Ja Morant – Jaren Jackson Jr. – Desmond Bane. Bâtir autour de grands talents de 23, 23 et 24 ans, la politique d’esprit est logique (et sûrement plus saine). Puisse Dillon rebondir là où le rôle proposé prendra la forme de son caractère. En le laissant filer, le Grit & Grind de Memphis lâche du lest. Le divertissement prend du plomb dans l’aile. Mais parfois, le divertissement doit laisser un peu de place au succès.

Source texte : The Athletic, ESPN, MemphisNews


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