Austin Rivers : “La culture du highlight a absolument tué le basket-ball”

Le 17 janv. 2023 à 15:26 par Alexandre Taupin

Austin Rivers 6 janvier 2023
Source image : YouTube / Bucks

Les highlights sont-ils en train de faire du mal au basket ? C’est ce que défend Austin Rivers, joueur des Minnesota Timberwolves, et visiblement il n’est pas le seul à le croire. 

Les highlights (ou les mixtapes) et le basket, c’est un peu comme les nuages et la pluie, ça semble difficilement séparable. Que ce soit au niveau NBA, comme à l’université, en ligue amateur, les fans raffolent de ces compilations d’actions spectaculaires. On voit un gamin de 15 ans claquer un windmill sur un intérieur et on se dit vivement qu’il atteigne la NBA pour faire la même chose tous les soirs. Bref, la culture du show et des highlights est quelque chose de très répandue de nos jours, bien aidée il est vrai par la montée en puissance des réseaux sociaux. Cette omniprésence, ces compilations à la pelle sont-elles un fléau pour le basket ? Si on en croit Austin Rivers, la réponse est oui. Dans une vidéo sur Tiktok (à retrouver en bas de page), le joueur des Wolves a expliqué sa vision des choses.

Primo, les mixtapes sont tellement fréquentes aujourd’hui qu’on ne fait plus de distinction entre les vrais bons joueurs et les autres.

“Quand je jouais au lycée, vous n’obteniez une mixtape que si vous étiez un gars de premier plan. À l’époque, il fallait travailler. Un travail constant. Il fallait se faire un nom pour obtenir une mixtape et c’était un honneur d’avoir une mixtape BallIsLife. C’était un honneur d’avoir une Hoopmixtape. Mais on n’a pas joué pour en avoir une, je ne suis pas entré dans un match en faisant quelque chose pour être sur Hoopmixtape.

“Je suis allé au match pour gagner et être moi-même, et Hoopmixtape et les autres étaient là à me suivre. Je n’ai pas demandé à Hoopmixtape de me suivre. Je n’ai pas payé Hoopmixtape un dollar. Je n’ai pas payé BallIsLife un dollar. Ils m’ont juste suivi parce que j’étais ce gars-là. Ils ont suivi Bradley Beal parce qu’il était ce type. C’était comme ça.”

Si Rivers insiste là-dessus c’est que n’importe qui peut obtenir une mixtape de nos jours, il suffit juste que les parents mettent la main à la poche. Obtenir une dose de hype, c’est possiblement s’assurer un meilleur avenir et c’est donc un investissement qui en vaut la peine.

“Le paysage a changé maintenant. Les parents paient ces gens pour venir aux matchs. Tout le monde a une mixtape, tout le monde regarde la caméra maintenant et se tape sur la tête quand ils dunkent sur quelqu’un. Ce n’est qu’une succession de highlights, et maintenant les gamins ne regardent que ça. Ils ne regardent pas le vrai match de basket, la pureté du jeu.”

Par la pureté du jeu, on peut aussi comprendre les fondamentaux et toutes les petites choses qui font qu’un joueur est vraiment précieux pour son équipe. Pas juste en dunkant sur la bouille d’untel ou en mettant un tir du milieu du terrain.

“Faire la bonne passe même si vous n’allez pas obtenir une passe décisive, conduire le jeu afin que quelqu’un d’autre puisse obtenir une passe décisive. Plonger sur le terrain, parler en défense, jouer en défense tout court. Prendre des bons tirs, rendre le jeu facile, être efficace avec le ballon, marquer sur un ou deux dribbles plutôt que sur 15 dribbles. … La culture du highlight a absolument tué le basket-ball.”

Un avis bien tranché donc et qui est partagé par plusieurs joueurs NBA. Kyle Kuzma avait déjà abordé ce point il y a une dizaine de jours et Nicolas Batum a relayé la vidéo d’Austin Rivers sur Twitter pour valider ses arguments.

Highlight culture absolutely killed the game of basketball. The nuance is lost…

— kuz (@kylekuzma) January 7, 2023

💯 pic.twitter.com/v8yDDmxrPz

— Nicolas Batum (@nicolas88batum) January 16, 2023