Les Knicks ont gagné mais Evan Fournier n’a pas joué : dur dur mais comme on dit, après la descente de piste noire le télésiège

Le 16 nov. 2022 à 12:35 par Enzo Lecoq

Evan Fournier 20 mars 2022
Source Image : Youtube

Les Knicks de Tom Thibodeau avaient besoin d’une victoire et ces derniers l’ont obtenu hier, mais – d’un point de vue franchouillard – il y a un hic : Evan Fournier n’a pas disputé une seule minute de la rencontre. L’inquiétude prend de plus en plus de place dans le dossier Vavane, tandis que le Français, lui, en prend de moins en moins dans la rotation.

Les temps sont durs pour le sniper de Charenton. Son début de saison n’est pas bon : Evan ne rentre pas ses tirs, prend quelques sauces en défense, et l’utilisation faite de lui par Tom Thibodeau est au mieux discutable. Les Français savent mieux que quiconque à quel point le capitaine des Bleus au dernier EuroBasket est capable de tenir le ballon. Certes, Vavane n’est peut-être pas un primary ball handler en NBA, mais faire de lui un simple shooteur en spot-up, stationné dans le corner au cours de l’attaque, n’est sans doute pas l’idée du siècle. Cependant, si la baisse de régime du frenchie est plus flagrante ces derniers jours, on peut estimer que les débuts de celle-ci remontent un peu plus.

En effet, si Fournier était particulièrement productif à Orlando, aux côtés de Nikola Vucevic et Aaron Gordon, la reconstruction du Magic, entraînant finalement le trade de leur arrière à Boston, a sonné le début des problèmes pour le français. D’abord fortement marqué par le Covid, Vavane, non content de manquer neuf rencontres, est revenu complètement hors de forme et à du attendre cinq matchs supplémentaires pour retrouver ses standards de performance, le temps de sept matchs, avec même une pointe à 30 unités face au Heat. À l’été 2021, Evan fait ses bagages pour New York, les Celtics étant en pleine quête de marge salariale. L’arrière n’y a pas réalisé une mauvaise saison, enregistrant quelques pointes comme lors de son premier match sous les couleurs new-yorkaises face à… Boston : 32 points à 6/13 de loin. Mais l’entièreté de sa régulière mettait déjà en avant une baisse de production statistique (14 points contre 16,6 sur ses cinq derniers exercices à Orlando). Pas franchement grave non plus. Il est devenu le meilleur tireur du parking de l’histoire des Knicks sur une saison avec 241 filoches de loin. Le genre d’accomplissement qui passe bien au-delà d’une baisse statistique de 2 points de moyenne.

Evan Fournier sets the @nyknicks single-season 3-point record!

Watch on League Pass: https://t.co/oz9UCQxdQa pic.twitter.com/RoUY9kz5Yo

— NBA (@NBA) March 24, 2022

Il est à ce moment encore titulaire, mais…

Déjà moins sollicité balle en main depuis son arrivée à New York, Evan Fournier a fini totalement dépossédé du ballon par la Jalen Brunson Mania : en comparaison à ses deux derniers exercices en Floride, le temps de possession moyen d’Evan est cette saison divisé par deux. Si le premier match du Val-de-Marnais face aux Grizzlies n’était pas totalement à jeter, Thibs n’a pas vu les choses du même œil et Fournier jouera 13 minutes de moins contre Detroit. Le match est un blowout certes, mais les prémices sont là. Quand on voit Derrick Rose et Immanuel Quickley combiner 33 points en sortie de banc, alors même que le barbu français plafonne à 8 unités, puis 8 nouveaux points également contre le Magic à 2/8 au tir, cela commence à sentir le roussi.

Le surlendemain pour la réception des Hornets, le scoring est un peu plus rassurant avec 14 points, mais Vavane ne jouera que 4 minutes sur l’ensemble du dernier quart-temps et de la prolongation. Thibodeau lui préfèrera Cam Reddish, qui offre plus de garanties en défense. La tendance se confirme en déplacement à Milwaukee : seulement 7 minutes en deuxième mi-temps, 4/12 au tir et -22 de +/- sur le match. Les tuiles s’enchaînent. Evan s’offre un sursis avec un bon match à Cleveland, mais face à Atlanta le sniper n’arrive pas à régler la mire et la sanction est immédiate : 18 minutes de jeu seulement, et une place sur le banc à Philly au match suivant.

L’arrière s’adapte mal à ce nouveau rôle en sortie de banc : 2,7 points par match à 18,8% du parking sur les six derniers matchs. Le New-Yorkais l’avoue au micro du New York Post, il ne parvient pour le moment pas à trouver son rythme. Une déclaration qui se traduit encore mieux sur les deux derniers matchs : 3 points seulement en cumulé, et un affreux… 0/10 au tir.

« Je ne vais pas mentir, désormais je me raidis sur le banc parce que je suis un peu plus vieux. Mes genoux ne le supportent plus. »

Malheureusement, le rythme NBA est impitoyable et les Knicks ne peuvent pas se permettre d’attendre un retour de Vavane à son meilleur niveau sans rien faire. Résultat, Fournier n’a pas joué une seule minute hier soir lors du déplacement à Salt Lake City. La pente sur laquelle le français s’est engagé est glissante, mais nul doute qu’il possède au fond de lui les ressources, mentales notamment, pour se ressaisir à New York ou ailleurs.

Important de rappeler donc que seuls 13 matchs ont déjà été joué par les Knicks, que chaque joueur traverse au cours de sa carrière des passages à vide et qu’il est bien trop tôt pour tirer des conclusions définitives sur sa situation. Il est normal également pour le coach d’une équipe en manque de résultats de chercher à tester de nouvelles solutions. Tom Thibodeau semble parfaitement conscient de cette situation, en témoigne sa sortie dans le New York Post.

« Rien n’est gravé dans la pierre. Nous choisirons match après match pour jeter un œil à différents joueurs. Il faut s’assurer de bien examiner tout ce qui se passe. Nous verrons si cela nous aide sur différents points. Mais rien n’est figé. »

Si Coluche disait que le coq, emblème français, était le seul animal capable de chanter les deux pieds dans la merde, on espère quand même que Fournier reviendra à son meilleur niveau le plus rapidement possible. Histoire de ne pas chanter dans le vide quoi, ça préserve nos cordes vocales.