Amar’e Stoudemire fête ses 40 ans : STAT, Sex and Suns… sans oublier New York et des centaines de Top 10 alimentés

Le 16 nov. 2022 à 14:05 par Jérémy Marty

Amar'e Stoudemire 15 novembre 2022
Source : YouTube

16 novembre 2022, Amar’e Stoudemire fête ses 40 piges. L’occasion de se replonger dans une carrière folle faite de hauts et de bas, de Cactus et de Grosse Pomme, d’énormes coups de chauds et d’extincteurs. En se préparant pour la fête, une hésitation se fait d’ailleurs ressentir pour choisir les couleurs à revêtir… celles des Knicks ou des Suns ? New York ou Phoenix, n°32 ou °1, peu importe : toutes ces choses font partie du Stoud.

Amar’e Stoudemire, un nom qui peut provoquer tout un tas d’émotions chez un paquet de fans. Notamment ceux de… l’Hapoël Jérusalem, le seul club que Stoud aura mené au succès final en remportant un titre de champion – toujours un de plus que Carmelo Anthony du coup – d’Israël lors de la saison 2016-17. Cette ligne gravée au palmarès, l’intérieur n’a que 34 printemps et est bien décidé à tenter un retour en NBA. Spoiler, personne ne misera sur ses genoux déjà usés, et Amar’e prendra alors une retraite d’une saison, avant de revenir à Jérusalem, puis de s’inscrire au Big 3 d’Ice Cube en 2018. L’intérieur ira ensuite traîner sa carcasse en Chine pour retrouver de vieilles connaissances, et finalement terminer sa carrière par la petite porte du côté du Maccabi Tel Aviv en 2020. Une fin totalement décousue et imprévisible à l’image du joueur que le Stoud incarnait.

Pour bien cerner le personnage, il faut remonter à une enfance pas toujours rose. Le petit Amar’e a perdu son père à 12 ans et il vit avec sa mère, cueilleuse itinérante, en Floride. Une situation pas évidente pour un adolescent qui va alors choisir le basket comme échappatoire. Turbulent et renvoyé de nombreux établissements, Stoudemire n’est pas un élève modèle, mais finit tout de même son cursus de lycéen du côté de Cypress Creek à Orlando en 2002. L’université ? Très peu pour l’intérieur qui file directement en NBA en étant sélectionné au 9e rang de la Draft 2002 par les Suns. Direction l’Arizona pour l’intérieur qui n’a que 20 piges, mais qui va vite montrer à tout le monde de quel bois il se chauffe. Dans une équipe qui repose sur Shawn Marion et Stephon Marbury, Amar’e Stoudemire va tout de suite prendre ses responsabilités. Bandeau orange, n°32 en référence à Shaquille O’Neal, détente de kangourou, le gamin impressionne pour sa première saison et se distingue par ses capacités athlétiques. Michael Olowokandi ne vous dira pas le contraire. Des posters à tout va et une première saison bien chouette auréolée d’un titre de rookie de l’année 2003 grâce à 13,5 pions, 8,8 rebonds et 1,1 block de moyenne.

17 years ago today, rookie phenom Amar’e Stoudemire posterized The Kandi Man! The reaction by @StarburyMarbury 😭 pic.twitter.com/yzHKEyLePw

— Ballislife.com (@Ballislife) December 20, 2019

La saison suivante confirme les promesses qu’il venait de semer, Amar’e Stoudemire monte en puissance et le départ de Stephon Marbury aux Knicks lui donne des idées plus de responsabilités. Stoud fait bondir ses moyennes avec 20 pions, 9 rebonds et une bonne dizaine de cercles maltraités par match. Suite logique, Amar’e se tire avec Team USA pour ramener une médaille de bronze des Mondiaux 2004. C’est toujours ça au palmarès mais beurk. Cet été va changer la vie de notre ami quadragénaire. En rentrant à Phoenix, il fait la connaissance d’un petit type aux cheveux gras qui deviendra son meilleur ami, un certain… Steve Nash. Le meneur est de retour après un long passage chez les Mavs et le duo va exceller sous les ordres de Mike D’Antoni. C’est très simple, de 2004 à 2010, les Suns ne loupent les Playoffs qu’à une seule reprise en 2009. Le run and gun de Mister Pringles fait des ravages en s’appuyant sur le pick-and-roll de Nash et Stoudemire.

Épouvantail en saison régulière, les Suns auraient sûrement pu passer chez le bijoutier si les Spurs de Tim Duncan n’existaient pas. Nous sommes en 2005, les deux franchises vont s’affronter pour une place en Finales NBA. Amar’e Stoudemire n’a que 22 ans et va alors balancer une masterclass face au poste 4 des Spurs. Malgré l’élimination des Suns (1-4), le natif de Floride tourne à 37 pions et 9,8 rebonds de moyenne avec deux matchs à plus de 40 unités. Autre moment marquant de ce duel entre colosse, le Game 1 du premier tour des Playoffs 2008. Ce soir-là, le géant des Spurs colle 40 pions, 15 rebonds et 3 contres pour s’offrir la victoire en double prolongation, face à lui Amar’e Stoudemire est au four et au moulin avec 33 points, 7 rebonds et 2 crêpes. Et lorsque les Suns arrivent enfin à passer l’obstacle Spurs en 2010, ils tombent sur des Lakers… expéditifs. Vous l’aurez compris, Amar’e Stoudemire à Phoenix, c’est un début de carrière sensationnel, des highlights à tout va, cinq sélections au All-Star Game, un concours de dunk mémorable avec Steve Nash en 2005, mais un goût d’inachevé à cause des Spurs et de son genou.

Stoudemire’s iconic All-Star dunk 😍 pic.twitter.com/AQ8g1AVXQv

— Sky Sports NBA (@SkySportsNBA) February 17, 2022

S.T.A.T. aura passé huit saisons du côté de l’Arizona y posant ses meilleures statistiques en 2004-05 avec 26 points de moyenne et en 2007-08 où il tournait à 25,2 unités par match. Allègrement servi par Steve Nash, Stoudemire était capable de bouffer n’importe quelle raquette quand il était en forme. Mais quand on balance sa carcasse de 112 kg à 3 mètres du sol, forcément, certaines articulations couinent. Ses premiers problèmes aux genoux arrivent à l’été 2005 où il passe sur le billard pour une histoire de cartilage. Résultat, trois petits matchs en 2005-06 et une articulation qui entraîne un changement de numéro. Stoud veut conjurer le sort à l’entame de la saison 2006-07, et délaisse alors le 32 pour le 1. Stratégie payante, Amar’e prend part aux 82 matchs l’année suivante : un certain poste 4 aux pieds d’argiles pourrait s’en inspirer. En fin de compte, peu importe le numéro, le zinzin était beaucoup trop chaud lors de ses années Cactus qui se sont terminées à la Free Agency 2010.

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Ce n’est un secret pour personne, les Knicks imaginent toujours pouvoir attirer les plus gros poissons qui arrivent sans contrat en période estivale. En 2010, un nom donne des frissons à tout le monde, LeBron James. Le zouave optera finalement pour South Beach et les Knicks fileront 100 millions dollars sur cinq ans à Stoudemire. La hype est alors assez folle, l’ex-cactus est un quintuple All-Star qui vient rendre à New-York ses lettres de noblesse après des périodes vraiment fades. La fanbase s’enflamme – bizarre, ça ne lui ressemble pas – pour la venue d’Amar’e qui sait y faire. Sourire en coin, il balance en cinglant « The Knicks are back » lors de sa présentation. Il n’en fallait pas plus pour écouler le stock de maillot du côté de la boutique d’un Madison Square Garden qui n’a d’yeux que pour son nouvel intérieur. Accueilli comme le sauveur, il va en endosser le costume. Ses premiers mois dans la Grosse Pomme sont tout simplement de calibre MVP et New York se délecte d’une équipe qui tourne magnifiquement bien autour des Stoud, Raymond Felton, Danilo Gallinari, Wilson Chandler et même Ronny Turiaf pour représenter la patrie. Amar’e fait des merveilles et colle une série de neuf matchs à plus de 30 points entre le 28 novembre et le 15 décembre 2010. Son influence est totale, mais un évènement va venir mettre du plomb dans l’aile à son épanouissement.

Le 22 février 2011, Carmelo Anthony débarque en ville avec Chauncey Billups dans ses (lourds) bagages. Un blockbuster trade immense qui concerne treize joueurs et trois franchises. On se demande bien ce que les Wolves foutaient là d’ailleurs. Sur le papier, les Knicks sont les grands gagnants : ils viennent de réunir Melo et Stoudemire. Le problème, c’est que la plupart du collectif a fait le chemin inverse et qu’il n’y a toujours qu’un ballon sur le terrain. Capable de coup d’éclat, cette association ne brillera jamais sur le long terme. Stoudemire ne donnera à New York qu’une seule saison All-Star… sa première. La suite sera marquée par des blessures, des drames familiaux comme la mort de son frère en 2012, et des incidents qui ont aussi fait sa renommée. Le plus connu plaira sans doute à Adil Rami, car c’est une histoire d’extincteur.

Nous sommes au premier tour des Playoffs 2012, les Knicks sont opposés au Heat de Miami. Les trois larrons font des misères à NY et à la fin du game 2, Amar’e passe ses nerfs sur l’extincteur. Remake du mur qui gagne toujours, l’intérieur se blesse et manque le match suivant. Le début de la fin pour cette histoire d’amour refroidie par Melo et un extincteur. Stoudemire finira sur le banc avant de dégringoler et d’être coupé avant la fin de son contrat en février 2015. La période Knicks n’est certainement pas la plus brillante de sa carrière, pourtant, c’est avec cette franchise qu’il prend sa retraite honorifique en 2016, déclarant alors que « son cœur avait toujours été du côté de New York ». C’est un fait, cette franchise a changé sa vie et le Stoud a aussi changé les Knicks à son arrivée. Après New York, direction Dallas et Miami pour y faire figuration entre février 2015 et 2016 puis de partir voguer à ses racines israéliennes de l’autre côté de la Méditerranée. Et quoi de mieux qu’une petite dose de highlights en guise de dessert ?

One of the most disrespectful dunkers ever!
HBD Coach Amar’e Stoudemire pic.twitter.com/lrhzM9xQFX

— Ballislife.com (@Ballislife) November 16, 2020

On retiendra d’Amar’e Stoudemire ses highlights monstrueux, son binôme avec Steve Nash chez les Cactus, ses genoux foutus, mais surtout un joueur travailleur, toujours prêt à se la donner pour les couleurs qu’il défendait. Amar’e c’était aussi une personnalité unique, capable de se déchaîner sur un extincteur ou de prendre des bains de vin rouge au beau milieu de la journée.

Source texte : Ball is life, Sky Sports, NBA, Instadunks, New York Knicks, Bleacher Report.