Shai Gilgeous-Alexander lâche un début de saison taillé MVP : 31 points de moyenne à 54% au tir, vivement que le Thunder joue un truc

Le 15 nov. 2022 à 11:10 par Arthur Baudin

Shai Gilgeous-Alexander
Source image : NBA League Pass

On en parle beaucoup mais pas encore assez : Shai Gilgeous-Alexander, préfet et gouverneur de l’Oklahoma, a pris une tout autre dimension en ce début de saison. Les moyennes d’un candidat – normalement favori – au trophée de MVP, une palette offensive d’ancien et un leadership qui ne devrait pas être celui d’un bonhomme de 24 ans. Débrief.

C’est au Chesnay, dans les Yvelines, que Victor Wemba… non c’est bon on déconne. Papier 100% consacré à la tornade Gilgeous-Alexander, page dorée de la nouvelle histoire de l’Oklahoma, arrachée à celle des Clippers. Sélectionné en 11e position de la Draft 2018 par la deuxième franchise de Los Angeles, Shai n’a passé qu’une saison sur Hollywood Boulevard avant d’être échangé au Thunder pour que son équipe d’origine puisse associer Kawhi Leonard à… Paul George. Avec du recul et la consultation de l’expert en trade de la rédaction, la valeur marchande de Paul George est aujourd’hui estimée à 1/5 de celle de Shai Gilgeous-Alexander. L’un est vieux et irrégulier, l’autre a toute la vie devant lui et claque déjà 31 points de moyenne à 54% au tir. Oui, le début de saison 2022-23 de Shai frise l’indécence. En temps normal, on le considèrerait comme l’un des favoris pour le trophée de MVP, mais les ambitions du Thunder et la jeunesse de l’effectif, devant le sérieux et l’âge de la concurrence à l’Ouest, empêchent ce raisonnement d’aboutir. « Ouai mais TrashTalk, encore une fois vous ne regardez pas les matchs du Thunder. Ils sont en 6-8 et déroulent à merveille. Ce n’est pas dit qu’ils jouent le fond de tableau… ». L’équipe déroule à merveille, c’est vrai. Tout le monde ne peut pas passer 145 points au Madison Square Garden un dimanche après-midi. Ni perdre de seulement quatre unités la nuit dernière à Boston. Le groupe de Mark Daigneault progresse, gagne en compétitivité, et s’organise comme son mode d’emploi stipule qu’il devait s’organiser : autour de Shai Gilgeous-Alexander, l’un des futurs très grands de NBA.

Pour autant, Nuggets, Grizzlies, Suns, Mavericks, Clippers, Pelicans, Warriors et Wolves ont, à notre sens, la priorité sur le Top 8 de la Conférence Ouest. En dépit de certaines dynamiques négatives, on voit mal l’une de ces franchises céder son siège au Thunder, qui en parallèle de ce gros début de saison, pense forcément à Victor Wembanyama. En avril dernier, Sam Presti tricotait du fil sous le radar d’Adam Silver et éventualisait une troisième saison blanche si sa franchise ne se retrouvait pas dans une position propre à « jouer des matchs importants ». S’il faut attendre on attendra, mais avec ce que le Thunder et Shai Gilgeous-Alexander montrent en ce moment, l’attente ne sera plus très longue – et ne l’a pas vraiment été. Peu de franchises se reconstruisent en trois saisons. Aucune de la sorte.

Shai is wasting no time providing highlight-reel plays tonight in Boston 😳@okcthunder | #ThunderUp pic.twitter.com/smWhCIsc56

— Bally Sports Oklahoma (@BallySportsOK) November 15, 2022

Oh le move de quarantenaire qui a 20 ans de métier et connaît les défenseurs comme ses poches. Shai est polyvalent hein, mais c’est vraiment dans la raquette qu’il s’éclate. Il ne tente “que” 2,8 tirs à 3-points par match pour une seule réussite. Un atout qu’il peut faire-valoir pour sanctionner de loin, qu’il a bien raison de posséder, mais dont il ne se sert finalement que très peu. En comparaison, le meneur d’1m98 est le 1er « driveur » de NBA avec 23,9 attaques de cercle par rencontre (Ja Morant est le second avec 22,8). Il est aussi l’altruiste n°1 sur drive avec 9,3 passes (pas décisives hein, juste des passes) et le 1er scoreur avec 6,2 conversions par match uniquement sur ses attaques de cercle. Et comme si ses seules prouesses ne suffisaient pas, OKC est l’équipe qui score le plus dans la raquette avec 57,4 points par soir. Bref, mieux vaut laisser un mètre à Shai Gilgeous-Alexander que de lui mordiller la ceinture, au risque de prendre un vilain coup de reins et de débloquer tout le système offensif du Thunder.

Un axe de progression ?

L’équipe tire à 33% du parking. Que Shai Gilgeous-Alexander en fasse un faible usage, soit. Son jeu tourne autour des pénétrations et de l’agressivité vers le cercle. Maintenant, ses extérieurs doivent être capable de recevoir et d’armer à 3-points sans gâcher trop de munitions. « Ouai mais TrashTalk, l’équipe ne va pas dénaturer son jeu. Les gars sont en réussite dans la raquette… ». Le Thunder n’est que la 20e franchise la plus adroite de NBA avec 46,5% au tir. Sur les trois dernières rencontres – larges victoires contre Knicks et Raptors, courte défaite à Boston – les petits gars de l’Oklahoma ont tiré à… 44% de réussite à 3-points. La polyvalence semble être la clé.

Shai last 5 games:

37 PTS | 8 AST | 2 STL
37 PTS | 8 AST | 3 STL
20 PTS | 4 AST | 3 STL
39 PTS | 4 AST | 2 BLK
33 PTS | 7 REB | 4 BLK

Top __ player in the NBA. pic.twitter.com/oHmgR733CE

— StatMuse (@statmuse) November 15, 2022

Une équipe jeune organisée autour d’une individualité très largement au-dessus du lot (pas “trop”), le Thunder dispose d’assez de marge de progression pour laisser notre imagination imaginer. Et franchement, c’est vraiment trop beau ce qu’elle imagine.