Scénario catastrophe : et si Willy Hernangomez claquait 40 points sur l’équipe de France ?

Le 18 sept. 2022 à 16:54 par Arthur Baudin

Willy Hernangomez
Source image : FIBA

Sept ans ont passé, la plaie n’est pas refermée. Le 18 septembre 2015, en finale de l’EuroBasket, celui dont l’on tait le nom depuis cet évènement a MA-SSA-CRÉ l’équipe de France. Une soirée noire à ranger dans la pire catégorie la concernant, et l’appréhension continue de revivre une tornade similaire à la tristement fameuse Pau Gasol. Bon, cette année, il n’y a pas vraiment de clie… oh wait.

Il est 19h. Un fin crachin disperse la brume berlinoise. Sous ce ciel gris menaçant, 1000 supporters français patientent devant la salle. L’un d’eux lit à haute voix l’une des déclarations de Willy Hernangomez avant cette finale.

« C’est un match que l’on doit apprécier. Nous n’avons pas de pression, je pense que le travail est déjà fait. »

Y aller tranquilou-bilou, presque mains dans les poches, ou au moins en donner l’impression. C’est la technique mentale qu’a choisi d’adopter Willy Hernangomez, leader intérieur de l’Espagne sur cet EuroBasket 2022. C’est en jouant décomplexé que l’on performe le mieux. La suite va donner raison à cette maxime, elle-même écrasée sous le poids d’une performance Hernangomesque. Vous êtes prêts ? Scénario.

« Oh Woudy Gobew a laissé Hernangomez lui filer sous les pieds ! Attention Woudy, attention… ». Deux possession espagnoles et déjà un premier avertissement, Willy Hernangomez enchaîne – beaucoup trop facilement – bras roulé et « Dream Shake » sur Gobert, portant son scoring perso à 4 points en 39 secondes de jeu. Le plus inquiétant n’est pas forcément l’équilibre de la rencontre, que l’on attendait disputée au coude à coude, mais bien la grinta dents serrées/regard noir d’un Willy Hernangomez (trop) en jambes, mobile et disponible en transition. Tout ce que Rudy déteste quoi. Sur la compète, l’intérieur espagnol n’en est “qu’à” 17.6 points et 6.8 rebonds de moyenne. Pas franchement de quoi augurer le pire, encore moins face à un triple DPOY qui est, suivant l’élimination des Jokic, Sabonis et Valanciunas, ce qui se fait aujourd’hui de mieux dans les raquettes FIBA. Mais voilà, une fois la tempête des premières minutes passées, Rudy décide de laisser un petit mètre à Willy Hernangomez pour ne pas se faire surprendre sous le coup d’un premier pas dévastateur. Ce petit mètre est en réalité la pire chose qu’il soit arrivé à la France depuis Magali Berdah et le Rentre dans le Cercle de 47Ter. Willy connaît une insolente réussite à mi-distance et punit Rudy sur tous ses choix défensifs. Il termine la première mi-temps à 17 points à 7/11 au tir, et 4 rebonds. Les Bleus mènent de deux points, la manière est détestable. Dès lors plane au-dessus de nos têtes les vieux fantômes d’une performance que l’on n’a jamais réussi à oublier. Cette finale aurait pu faire office de médicament, c’est mal embarqué.

Le match légendaire de Pau Gasol face à la France, à l’Euro 2015.

40 points, 11 rebonds et 3 contres.

Le cauchemar de Villeneuve-d’Ascq.pic.twitter.com/q2p2Q4GcQk

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) September 17, 2022

À la pause, Andrew Albicy aurait tenté de reproduire la gueulante de Tony en 2013, mais s’est trompé dans la quasi totalité des termes : « On dit qu’il faut faire les trucs. On bump pas sur les écrans, on les laisse tirer leurs lancers. Faut qu’on joue plus costaud que ça. La Pologne, on a joué costaud. Là, on joue pas costaud là ! Ils nous dominent, parce qu’ils pensent qu’on est de la mouscaille. Ça se voit dans leurs visages, ils nous prennent pour d’la mouscaille ! ». Effet zéro, les Bleus mangent une déflagration ibérique en sortie de vestiaire. Un run 20 à 5 appuyé par l’excellent banc de la Roja, et un Rudy Fernandez auteur de trois fautes offensives sur un seul drive, pour aucune de sifflée. Pas franchement en vue dans ce 3e quart-temps (un seul fadeaway sur Moustapha Fall), Willy Hernangomez sort de sa boîte sur les dix dernières minutes et choque l’Europe entière : 21 points à 8/11 au tir, 5 rebonds offensifs ressentis comme 74, et le scalp d’un Rudy Gobert dépassé par la polyvalence de son vis-à-vis. L’image de la rencontre ? Trois coups d’épaule sur Vincent Poirier, en déséquilibre sous le cercle, et les deux genoux de Willy Hernangomez à hauteur de tête. La version AliExpress de Shaq sur Chris Dudley, sans cette poussette qui aurait fait dégoupiller pas mal de monde. Boum, c’est une nette victoire espagnole, 74 à 52, et un sourire mêlant fougue et arrogance dessiné sur le visage d’Hernangomez. Sa feuille de match ? 40 points à 16/23 au tir, 13 rebonds, 2 interceptions et 1 contre. Dans la foulée, et « sans aucun lien avec le résultat », la maire de Berlin annonce un accord de jumelage entre la capitale allemande et Villeneuve D’Ascq. Nous ? On file au lit, tête coincée sous l’oreiller, et l’on ne se réveillera qu’à la prochaine finale France – Espagne.

Si Willy Hernangomez plante vraiment 40 points ce soir, TrashTalk ne se défiera même pas d’en assumer les responsabilités. C’est tellement peu probable qu’il y aurait forcément un lien entre cet écrit et le terrain. Mais bon : « Ne jamais provoquer ses vieux démons, ils n’ont rien d’autre à faire que vous répondre ».


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