Le palmarès de Vincent Collet à la tête de l’Équipe de France : 7 médailles en 12 tournois internationaux, les hommes mentent mais les chiffres non

Le 17 sept. 2022 à 18:25 par Arthur Baudin

Vincent Collet
Source image : FIBA

« Critiqué mais jamais égalé », « Les hommes mentent, pas les chiffres », « Faire prendre des vessies pour des lanternes ». Bien que la dernière expression n’ait rien à faire dans ce papier, Vincent Collet est de ces entraîneurs qui vérifient les deux premières. Il est facile de lui poser les responsabilités d’un revers sur le dos, moins d’orner sa tête de lauriers.

Ukuthatha iimbasa ezisixhenxe kukhuphiswano lwamazwe ngamazwe alishumi elinesibini akunikwa wonke umntu. Le xhosa est une langue tonale d’Afrique australe. Si l’on introduit ce papier en l’utilisant, c’est parce que le coaching de Vincent Collet est un langage universel. Nul besoin de sortir de Saint-Cyr pour en déceler les principales exigences, ni d’avoir fait Maths Sup/Math Spé pour exposer ses limites. Depuis 2009 – et la succession de Michel Gomez, remercié pour avoir échoué lors des qualifications à l’EuroBasket 2009 – Vincent Collet a disputé onze tournois internationaux desquels il a tiré six médailles : le Bronze aux Mondiaux 2014 et 2019 ainsi qu’à l’EuroBasket 2015, l’argent à l’EuroBasket 2011 et aux Jeux olympiques 2020, puis l’or à l’EuroBasket 2013. Une septième médaille à venir donc, d’or ou de platine d’argent, qui apporte une fois encore du factuel au bagage de Vincenzo Colleto, prolongé l’été dernier jusqu’aux Jeux de Paris 2024. Par « du factuel », on entend qu’en dépit des critiques sur le style de jeu de l’équipe de France, qui manque de constance et peine à profiter d’évidentes relations sur le terrain (jeu en triangle sous-utilisé contre les petites équipes), les chiffres assurent à Vincent Collet une reconnaissance suffisante pour rester à la tête de l’équipe de France. La question de son départ ne se pose pas, bien qu’il ait ses détracteurs, et ne se posera probablement pas tant que les résultats suivront. La manière, dans une compète FIBA, est plus anecdotique. On l’a vu en huitième contre la Turquie et en quart face à l’Italie : sur ces deux rencontres, le jeu des Bleus n’a pas donné satisfaction aux observateurs. Pourtant, à la veille de la finale contre l’Espagne, peu sont ceux qui tiennent un discours pessimiste. L’écrasant succès contre la Pologne a rassuré, quand en face, bon nombre de favoris sont sortis malgré d’excellentes choses montrées en amont de la compète (Bosnie-Herzégovine, Serbie, Slovénie, Grèce).

What happened there between 🇫🇷 coach Vincent Collet and the referee? 😬 #EuroBasket pic.twitter.com/ITwV3pemBV

— BasketNews (@BasketNews_com) September 8, 2022

Si en plus Vincent commence à caler des cordes à linge aux arbitres, il va devenir difficile de s’en séparer. Pour le reste, on peut tirer pas mal de parallèles entre Collet et certains de ses homonymes issus d’autres sports. Il fait partie de cette catégorie d’entraîneurs qui ne froissent pas les egos de leurs stars. Le groupe vit bien, surtout pour un effectif composé de joueurs référencés dans leurs clubs respectifs. Il est toujours difficile d’apprendre à certains le goût du banc, qu’ils ne connaissent pas en dehors de la sélection nationale. Or, le dernier scandale (en tout cas médiatisé) en équipe de France remonte déjà au 14 septembre 2011 quand Roberto Alagna était venu donner un concert pendant le stage de préparation à l’EuroBasket et que Steed Tchicamboud l’avait appelé « Alasagne » pour moquer son embonpoint. Le quotidien L’Équipe s’était emparé de l’affaire, le cours des Lasagne en bourse avait grimpé de 17,6% et Steed Tchicamboud s’était retrouvé traîné en justice par douze associations de lutte contre la grossophobie dont « Gras Politique » et « Nous c’est le goût ». Tout ceci est bien évidemment faux et ne sert qu’à mettre en valeur le calme médiatique autour de l’équipe de France de basket depuis la prise de fonction de Vincent Collet. En interne ? Boh, ça doit se tirer la poire de temps en temps, comme dans chaque vestiaire. Pour ce qui est du parquet, Vincent Collet a ses idées. Il sort d’une excellente saison régulière avec les Metropolitans 92, malheureusement foirée en Playoffs. On l’a vu davantage apposer sa patte sur le groupe francilien qu’avec les Bleus. La raison ? Il n’est jamais simple de retrouver des joueurs tous les six mois et de monter une mayonnaise en deux semaines. Malgré tout, il le fait – jusqu’à présent – plutôt bien.

« Combien de temps… Combien de temps encore. Des années, des jours, des heures, combien ? ». Serge Reggiani chante, Vincent Collet dessine des systèmes et gagne des médailles. Combien est-ce que cela va encore durer ? A minima jusqu’à Paris 2024, rendez-vous importantissime qui scellera sans doute le futur de Collet avec les Bleus. Pour l’heure, il y a une médaille d’or à aller chercher demain.