Le discours de Tony Parker à la mi-temps de France – Espagne : le jour où le capitaine des Bleus a motivé 11 joueurs et 60 millions de Français

Le 17 sept. 2022 à 19:22 par Mattis Monier

Tout le monde se souvient du discours mythique de Tony Parker à la mi-temps de la demi-finale de l’Euro 2013 entre la France et l’Espagne. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas revenir aujourd’hui, juste avant la grande finale de dimanche, sur ce que TP appellera lui-même “le plus grand moment de sa carrière avec l’Équipe de France”. Préparez-vous à avoir des frissons !

Parmi tous les épisodes de la grande rivalité France – Espagne, celui-ci est sans doute l’un des plus beaux. Et probablement le plus poignant. Cet épisode se déroule précisément le 20 septembre 2013 lors de la demi-finale de l’EuroBasket à Ljubljana. Le buzzer de la mi-temps retentit et les équipes se rendent aux vestiaires. Au tableau d’affichage ? 34-20 pour les Espagnols, ça sent clairement le roussi pour les hommes de Vincent Collet, tant il est difficile de marquer et tant nos rivaux et ennemis publics numéro 1 dominent la rencontre. Seul un miracle ou un énorme coup de gueule pourrait faire basculer la rencontre à l’avantage des Français, du moins leur donner une chance de rester en vie dans cet EuroBasket. Et ce coup de gueule, il va venir du capitaine des Bleus, William Anthony Parker alias Tony Parker alias la légende alias ON T’AIME TONY MERCI.

“On se réveille, les gars. Franchement on joue comme si on avait peur. 
Je ne parle pas de l’attaque, hein, moi, c’est la défense.
On dit les trucs qu’il faut faire.
On sort pas sur les pick and rolls, on les laisse shooter à 3-points.
On va pas au rebond. Ils nous agressent, on ne peut même pas mettre la balle en jeu !
Faut qu’on joue plus physique que ça.
La Slovénie, on a joué physique. Là, on joue pas physique là !
Ils nous dominent, parce qu’ils pensent qu’on est d’la merde.
Ça se voit dans leurs visages, ils nous prennent pour d’la merde !
Je m’en fous de ce qui arrive en deuxième mi-temps.
Même si on perd, au moins, on joue avec notre fierté. Et on joue dur !
Après, on perd, c’est pas grave, c’est la vie.
Mais moi, je préfère perdre en me battant.
Pas comme ça, là, on se fait défoncer !
On n’a plus rien à perdre, maintenant, on joue.”

– Tony Parker, à la mi-temps

Qui d’autre que le meilleur basketteur français de l’histoire pour réveiller des troupes amorphes, et dominées face à des Espagnols bien trop concentrés ? Le meneur de 31 ans a su trouver les mots qu’il fallait pour mettre une gifle à tous ses coéquipiers, qui en deuxième mi-temps sont tout simplement métamorphosés. Dans l’envie, dans la combativité, dans le basket proposé. La deuxième période est remportée 45 à 31 et le match se terminera en prolongation sur le score de 75 à 72 pour les Bleus. Les stats de Tony ? Oh, 32 points. Une performance de MVP à la hauteur de sa gueulante, symbole d’amour propre et de volonté de changer d’identité après deux affronts consécutifs face à ces mêmes Espagnols en 2011 et 2012. Tony a fait ce qu’un capitaine, un général, un héros – utilisez tous les termes positifs que vous voulez – fait dans les contes pour enfants : il a galvanisé ses troupes pour en tirer le meilleur. Alors évidemment qu’avec des si on refait le monde, mais on est persuadés que si TP n’avait pas usé de son aura pour toucher le cœur de ses gars, la France n’aurait pas pu dominer l’Espagne et ainsi gagner le titre suprême – le premier de son histoire – quelques jours plus tard. Et pour ça, ce discours restera pour toujours dans la légende.

On espère que nos Bleus n’auront pas besoin d’un discours galvanisant à la mi-temps de la finale face aux Espagnols demain. Mais si c’est le cas, il faudra qu’Evan Fournier – héritier du brassard de capitaine – trouve les mots justes pour emporter avec lui 11 joueurs et des millions de Français, comme le meilleur basketteur français de l’histoire a su le faire il y a neuf ans.


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