L’Allemagne très gâtée par ses NBAers : contre la Grèce, Dennis Schroder, Franz Wagner et Daniel Theis ont été TI-TA-NES-QUES

Le 14 sept. 2022 à 13:54 par Arthur Baudin

Allemagne
Source image : FIBA

À cœurs vaillants rien d’impossible. Ce mardi, le collectif allemand s’est tranquillement défait d’une sélection grecque (trop) en orbite autour de Giannis Antetokounmpo. Un talent brut, mais pas assez de lieutenants pour le soutenir. Et quand en face, Dennis Schroder, Franz Wagner et Daniel Theis touchent leur bille, la messe est dite avant même que l’église n’ouvre ses portes.

Comme dirait son pote Antoine Mendy, « d’un dauphin t’en fais pas un requin ». Mais ce que ne savait pas Antoine Mendy, c’est que parfois, le basket-ball FIBA peut bel et bien faire grimper un dauphin au rang de requin. On l’a vu avec Patty Mills et Ricky Rubio, on le voit aujourd’hui avec Dennis Schroder, l’un des meilleurs joueurs de cet EuroBasket 2022 : 20,2 points à 40% au tir dont 26% à 3-points, 2,7 rebonds et 7,2 assists de moyenne. Hier ? Élu homme du match en quart de finale face à la Grèce, avec 26 points à 8/15 au tir, 3 rebonds, 8 assists et 5 fautes. Ce n’est pas forcément le chiffre que l’on retient en premier, mais les cinq fautes témoignent d’un investissement des deux côtés du parquet. Une attitude pleine de hustle qu’il ne montre pas forcément outre-Atlantique. On rappelle d’ailleurs qu’à cinq semaines de la reprise en NBA, le Schro’ est encore agent libre. Si ses performances sous le maillot teuton le revalorisent, il lui faut encore trouver une franchise assez ambitieuse pour convertir son excellent apport en sortie de banc. Un peu comme il le faisait dans l’Oklahoma aux côtés de Russell Westbrook et Paul George, il y a trois ans. M’enfin, en attendant de parapher un gros contrat, Schroder cherche toujours une source de revenus : après la victoire en quart, il aurait demandé à son coach Gordon Herbert de lui filer sa carte bancaire pour aller fêter le succès avec ses coéquipiers, comme l’a fait Gianmarco Pozzecco, le sélectionneur italien, quand ses joueurs ont renversé la Serbie en huitième.

« Je ne donne pas ma carte de crédit aux joueurs. Dennis [Schroder, ndlr] voulait ma carte de crédit, j’ai dit “J’ai divorcé 3 fois, tu ne vas pas apprécier son plafond” » – Gordon Herbert, entraîneur de l’Allemagne, après la victoire face à la Grèce

Imagine if Schroder hit this 😳 💦#EuroBasket pic.twitter.com/MkxfY6TLpE

— FIBA (@FIBA) September 13, 2022

Deuxième grand artisan du succès allemand, à seulement 21 ans, Franz Wagner se balade déjà devant des vieux loups de mer. Il est la principale raison pour laquelle, depuis ce mardi, la Floride siège en tête du classement des « Happiest States Ranking ». Sur le tournoi, ses moyennes de 16,3 points à 53% au tir dont 52% du parking, 4,1 rebonds et 1,1 assist font de lui l’un des meilleurs jeunes de l’EuroBasket 2022. Contre la Grèce, l’audace exprimée dans ses prises de décision a confirmé que Franz Wagner n’est pas un « timide » qui patiente et attend son tour. Sa feuille de match ? 19 points et le meilleur plus/minus de la rencontre avec… +28. On ne doutait pas de son talent, mais l’on pouvait encore questionner son impact sur les résultats de sa sélection. Cela faisait depuis 2005 que l’Allemagne n’avait plus atteint les demi-finales d’une compétition internationale. Or, Dennis Schroder, Daniel Theis ou encore Andreas Obst sont déjà en place depuis plusieurs années. Ils sont des cadres qui ont répondu présent, pas forcément des facteurs X comme l’est le Golden Boy du Magic. Très tôt dans la carrière d’un crack, on parle de gagner pour ne rien regretter. Là, sur sa première année de sélection avec l’Allemagne, Franz Wagner a d’ores et déjà l’opportunité de ramener une médaille. Titanesque.

Franz freaking Wagner.pic.twitter.com/XYEMzQ12J3

— TrashTalk (@TrashTalk_fr) September 13, 2022

Plus ombragé que ses partenaires, Daniel Theis a bossé sous le cercle. Pour le coup, son excellent match face à la Grèce – 13 points et 16 rebonds dont 6 offensifs – ne reflète pas l’entièreté de son EuroBasket, tout juste « bon » : 8,5 points à 44% au tir et 6,7 rebonds de moyenne. Discret en première mi-temps, il a surpris son monde au retour des vestiaires en posant 4 points sur fadeaway et bras roulé, puis insufflé beaucoup d’énergie en multipliant les actions bien bitume, bien street, bien barbecue de maïs par -4°C dans un hangar désaffecté. Un exemple ? Son énorme block sur Dimitrios Agravanis, qui s’est rendu compte que la NBA était plus facile à regarder de loin. Sur le format FIBA – et bien que cela soit moins évident que pour d’autres – Daniel Theis se retrouve lui aussi, dans les déplacements, timings et mouvements offensifs, plus sollicité que chez les cainris. À terrain plus petit et systèmes tranquillisés, présence plus importante.

Daniel Theis was like, “GET THAT SHOT OUTTA HERE!” 🚫pic.twitter.com/gaNgYMEz9q

— ClutchPoints (@ClutchPointsApp) September 13, 2022

Alors oui, la Slovénie de Luka Doncic fait peur, mais après leur récital face à la Grèce, les Allemands ne seraient-ils pas l’équipe la plus dangereuse encore en lice dans cet EuroBasket ? Suivant l’équilibre de leur rotation extérieur/intérieur, l’interrogation n’est pas déconnante.


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