Steven Adams, ce soldat de l’ombre par excellence : une perf folle cette nuit, mais surtout un apport bien trop sous-estimé pour les Grizzlies

Le 25 mars 2022 à 11:19 par Giovanni Marriette

Steven Adams 25 mars 2022
Source image : NBA League Pass

Quand on aborde la saison majuscule des Grizzlies, qui ont dépassé avant-hier la barre des 50 victoires pour la cinquième fois de leur histoire seulement, souvent les mêmes noms ressortent du chapeau. Ja Morant évidemment, en train de s’assoir sur la NBA alors qu’il joue seulement sa troisième saison chez les grands, Desmond Bane, parfait lieutenant sur la ligne arrière, ou encore Jaren Jackson Jr., transformé cette saison en facteur X offensif et surtout en défenseur elite parmi l’élite. Mais si ces trois-là et tout l’édifice Grizzly tient debout en 2022, Steven Adams n’y est clairement pas pour rien.

Il ne fait pas la Une des journaux, à part peut-être en Nouvelle-Zélande et encore rien n’est moins sûr. Il a un style absolument inimitable, un corps à rendre jaloux Ragnar le Breton, et probablement plus d’humour que ce dernier. Des tatouages partout, des airs de garagiste bourru du Tarn et Garonne, une moyenne à moins de dix pions par match depuis le début de sa carrière, mais pourtant… Steven Adams est l’un des personnages les plus appréciés et respectés de toute la NBA. Apprécié, respecté, mais aussi tellement utile.

A 17 millions la saison jusqu’à l’été 2023, on pourrait presque se dire que le Stevie se met bien. Sauf qu’en 2022 17 millions, finalement, ce n’est pas grand chose, sauf que ces 17 millions, si vous suivez un peu les Grizzlies, eh bien Steven Adams les mérite amplement. Quand on pense à Steven Adams on pense à ces joueurs soulevés du parquet pour éviter les embrouilles, on pense à des écrans LCD full HD qu’on ne trouve même pas chez Darty, à une science du pick and roll travaillée durant ses “années Westbrook“, on pense à ces tatouages et cette crinière magnifiés par un outfit aussi original que stylé. La définition du mec qu’on ne peut pas détester et pour cause, depuis 2013 et son arrivée dans la Ligue le néozaide inspire à la fois la crainte mais aussi le respect. Déjà parce que si tu te frottes à lui tu meurs car le mec est fait en métal, mais aussi car il est considéré aujourd’hui comme un vétéran droit dans ses bottes, sur qui vous pourrez toujours compter. Thunder, Pelicans viteuf et donc Grizzlies cette saison, quand Steven Adams les pivots adverses trépassent, et tant pis si pendant longtemps le hustle de SA a quand même caché quelques lacunes techniques.

Cette saison à Memphis ? Aux côtés des phénomènes Ja Morant, Desmond Bane, Jaren Jackson Jr., Ziaire Williams ou Brandon Clarke notamment, Steven Adams est bien plus qu’un poseur d’écran. Une stat pour appuyer ce constat ? L’étalon tatoué n’a jamais pris autant de rebonds dans toute sa carrière (9,9) et il n’a jamais lâché autant de passes décisives (3,2). Cette nuit ? Une perf à la fois discrète et historique, en soum-soum mais tellement représentative de l’apport de Goliath :

Steven Adams tonight:

6 PTS
17 REB (9 offensive)
6 AST
3 STL
3 BLK

The only players to reach these thresholds in the past 20 seasons are Karl-Anthony Towns and Ben Wallace! pic.twitter.com/u7kwBXTlCZ

— NBA.com/Stats (@nbastats) March 25, 2022

Ses apparitions sur les photos d’équipe nous donnent plus souvent l’impression d’un photobomb, on se dit qu’il ne fréquente probablement pas les mêmes lieux branchés que ses coéquipiers, mais Steven Adams est clairement au centre de la réussite des Grizzlies cette saison. Le genre de mecs qui fait de la place aux autres tout en faisant le ménage, le genre de mec qui magnifie la lumière sur ses teammates, le genre de mec, cerise sur le gâteau, avec qui tu te sens en sécurité car absolument PERSONNE ne veut s’y frotter.

Parce qu’il est trop solide, parce qu’il est trop cool, parce que c’est Steven Adams, personnage incontournable de la Ligue depuis dix ans et peut-être au devant de ses plus grandes réussites collectives dans le Tennessee.


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