Pelicans, les enjeux de la fin de saison régulière : trois questions qui vont rythmer le sprint final à New Orleans

Le 03 mars 2022 à 09:24 par Giovanni Marriette

C.J. McCollum 10 août 2021
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Une quarantaine de jours, voilà ce qui nous sépare aujourd’hui de la fin de la saison régulière 2021-22. A un mois et demi des Playoffs – ou de la Lottery – chaque franchise a fourbi ses armes lors de la trade deadline du 10 février dernier, puis elle a profité dernièrement d’une semaine de All-Star Break pour se poser les quelques questions essentielles à une fin de régulière dans les clous. Les objectifs ne sont pas les mêmes partout, évidemment, mais on s’est nous aussi posé rapidement sur les thématiques principales des six semaines qui nous attendent, en sélectionnant pour chaque franchise trois petites questions, trois idées à développer. Choix non-exhaustif évidemment car sinon ça n’en finit plus, et on part sans plus attendre sur la fin de saison des… Pelicans.

C.J. McCollum est-il l’homme qui tombe à pic ?

Il est peut-être l’homme qui fallait aux Pelicans. Pour amener une menace supplémentaire en attaque, pour donner encore un peu plus d’espace à un Brandon Ingram qui ne demandait que ça, et tout simplement… parce que C.J. McCollum est un bête de basketteur. Le footwork est parmi les plus smooth de la Ligue, le poignet parmi les mieux réglés, l’ancien Blazer n’a pas peur quand l’horloge brûle en fin de match, et le duo qu’il forme désormais avec BI est l’un des plus talentueux en NBA, de quoi, au moins, chauffer un bon coup NOLA en vue du play-in tournament du mois d’avril… et plus si affinités. Quatre matchs à 30 points ou plus, quatre victoires et quatre défaites depuis son arrivée dans le bayou et pas forcément de lien entre les grosses perfs du grand nez et les soirées victorieuses de son équipe mais des promesses, des promesses pour un gonze à qui il reste deux ans de contrat aux alentours de 30 millions par saison et qui peut donc très bien représenter à l’avenir l’une des têtes d’un éventuel monstre à… trois têtes pour les Pels. On parle de ce trio McCollum / Ingram / Zion qui n’est qu’un projet pour l’instant, qui fonctionne pour le moment avec un grand lituanien en lieu et place du gros américain, mais contrairement aux absents (voir plus bas) C.J., lui, fait le taf depuis son arrivée et tient jusqu’à preuve du contraire les fans du Smoothie King Center en haleine. Et globalement d’ailleurs, un joueur aussi smoothie au… Smoothie King Center, le plan n’est-il pas parfait ?

Herbert Jones peut-il exploser au printemps ?

Il est loin d’être le rookie qui tire le plus la couverture à lui, loin d’être celui dont on parle le plus au quotidien. Il n’est qu’un pick 35 de Draft, personne ne connait vraiment sa tête et son nom est tout à fait random… mais Herb Jones est aujourd’hui l’un des dix meilleurs rookies de sa cuvée, sans contestation possible. 50 matchs débutés sur 57 possibles, un rôle de chien de garde défensif qui s’est très vite transformé en rôle de leader tout court puisque l’homme pelouse a prouvé en trois quarts de saison qu’il était déjà un two-way player tout à fait solide. Référence au poste 3/4 parmi les joueurs de première année, doté de bras interminables et d’une science du jeu qui a déjà fait ses preuves, Herb a supplanté très vite Trey Murphy dans la hiérarchie des rookies des Pels cette saison, bien que ce dernier eut été drafté bien plus haut, et quelques money times bien maitrisés ont même donné l’impression que le gamin jouait avec la sagesse et le flegme d’un vétéran malgré une ouverture oculaire digne des plus grands fumeurs de popo. 9,5 points, 3,9 rebonds, 2,1 passes, 1,5 steal et 0,8 contre, pas la mer à boire niveau stats mais la mer à boire pour les attaquants qui lui font face, et c’est déjà un très, très bon début. La suite ? Grandir non pas dans l’ombre mais à l’abri de la pression grâce à la présence de deux leaders à ses côtés, et pourquoi pas quelques cartons en mars histoire de se révéler au très grand public. Mais pour répondre à la question plus haut, Herb fait déjà gagner son équipe sans dépasser les dix pions par match, alors pas de panique et ne mettons pas la charrue avant les bœufs, ça risquerait d’abimer… l’Herb.

Et Zion ? Va-t-il exploser tout court ?

Si vous suivez la NBA depuis un an environ, vous ne connaissez probablement pas cette personne. Zion Williamson, pourtant, est ce genre de joueur générationnel qui pourrait déjà squatter quelques classements all-time si son corps l’avait laissé tranquille. Luka Doncic, Trae Young, Ja Morant, Anthony Edwards, LaMelo Ball, Zion Williamson, la bête de NOLA ne fait pas défaut dans cette liste et son quart de saison rookie ou son énorme trois quarts de saison 2020-21 étaye ce constat. Des perfs hallucinantes, une facilité quasiment jamais vue grâce à sa domination physique (27 points à plus de 60% au tir), et très vite la fanbase des volatiles de Louisiane se prenait à rêver. Presque un an plus tard ? On n’a plus jamais revu Zion sur un terrain. Le pied droit accuse le coup et surtout les 140 kilos de la bête, certaines voix s’élèvent en interne ou pas loin (JJ Redick) pour fustiger une attitude qui serait loin d’être celle d’un professionnel, et à une santé précaire s’ajoute donc cette année le spectre d’un divorce de plus en plus évoqué entre celui qui aurait du (qui peut encore ?) dominer la planète basket et une franchise qui a depuis appris à vivre sans son gros pépère. Zion Williamson est bien souvent blessé, Zion Williamson aime bien la graille et c’est un problème car son poids est de base son plus gros souci, Zion Williamson est peut-être bien conseillé par les mauvaises personnes, bref Zion Williamson est sur une pente glissante et rien n’indique aujourd’hui qu’on le reverra sur un parquet NBA avant… octobre 2022. Ce qui nous amènera donc à 85 matchs en trois ans, très léger, tout le contraire de Zion et c’est bien dommage.


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