Les Knicks craquent complètement à Portland : défaite 112-103 après avoir mené de 23 points en seconde mi-temps, on appelle ça un choke XXL

Le 13 févr. 2022 à 05:50 par Bastien Fontanieu

C’était une soirée qui avait pourtant bien démarré. C’était le genre de fin de roadtrip qui allait pouvoir donner des espoirs, avant de rentrer à New York. En déplacement à Portland, les Knicks dominaient face aux Blazers et semblaient valider une deuxième victoire de suite à l’Ouest. Mais hélas, la fin de match des hommes de Tom Thibodeau a été cauchemardesque, permettant à Justise Winslow et ses potes de repartir avec une incroyable victoire de plus à domicile (112-103). 

Vingt-trois points d’avance dans le troisième quart-temps.

Quinze points d’avance dans le dernier quart.

Une bonne partie de la salle à Portland qui reste silencieuse, et les ballons perdus qui s’enchaînent sous les yeux de Chauncey Billups. Ce n’était pas possible, c’était impossible que les Knicks perdent cette rencontre… et pourtant ils l’ont fait. Avant ce désastre en terre d’Oregon, les potes de Julius Randle venaient de faire un sacré match à Golden State, avec un bel effort du patron, des contributions de ses coéquipiers et un Chase Center dompté très sérieusement. En sortant d’une trade deadline extrêmement calme, hormis le trade de Cam Reddish quelques semaines auparavant, rien à signaler chez Leon Rose et sa clique. On se disait donc, après la victoire chez les Warriors, que ces non-mouvements étaient peut-être le début de quelque chose. Que la défaite juste avant chez les Lakers malgré un immense RJ Barrett n’était qu’un petit bâton dans les roues, un bol de regrets mais qui ne devait pas être comparé avec l’optimisme de la seconde partie de saison. Et, vraiment, pendant une grosse trentaine de minutes ce samedi, les Knicks avaient le match en main. Ils allaient battre les Blazers, finir leur roadtrip à l’Ouest avec deux victoires consécutives, de quoi rentrer sereinement au Madison Square Garden avant de jouer (1) le Thunder puis (2) les Nets sans Kevin Durant ni Kyrie Irving. Tout était donc parfaitement aligné, avec 23 pions d’avance dans le troisième quart, pour que le weekend se passe bien et la nouvelle semaine démarre du meilleur pied possible.

Oui, et bien non.

Déjà, rendons à César ce qui lui appartient, les Blazers ont montré pour la deuxième fois de suite que si le management voulait péter quasiment entièrement l’effectif, le fighting spirit de ces jeunes joueurs à Portland ne devait pas être sous-estimé. En effet, après les Lakers mis au tapis mercredi soir, Justise Winslow et sa bande ont fait chuter les Knicks, dans un effort de comeback tout à fait remarquable. Pour son premier match avec le maillot rouge et blanc, Josh Hart a été impeccable (23 points à 7/12 au tir), s’entendant très rapidement avec Jusuf Nurkic (20 rebonds et 6 passes), ainsi que Ben McLemore précieux en sortie de banc. Bien évidemment, impossible de parler d’une grosse perf des Blazers sans mentionner Anfernee Simons, le crack de Portland y allant de sa grosse montée en température au scoring (30 points, 8 passes) avec notamment des paniers ultra-importants sur la fin de match. C’était Ant qui poussait avec Winslow sur ce dernier quart sous forme de remontada, le public de l’Oregon rugissant sur chaque possession défensive des joueurs en place. Et de quinze à douze puis huit et enfin quatre points, il ne fallait que ça pour faire croire aux jeunots que la victoire était disponible. Surtout qu’en face, il ne fallait que ça pour que… le château de cartes s’écroule.

Aucun ajustement de la part de Tom Thibodeau, Mitchell Robinson qui sort sur blessure, Evan Fournier catastrophique (1/10 à trois-points), le banc des Knicks qui doit compter sur Taj Gibson pour rester dans le match car le reste ne suit pas, c’était too much pour tenir. Ce qu’il y a de vraiment frustrant, c’est que de nombreux fans de la franchise voyaient Portland effectuer leur comeback… et annonçaient déjà la défaite. Comme si l’effondrement allait être évident. Pourtant, ce n’est pas comme si New York rendait la balle avec uniquement des horloges de 24 secondes grillées, il y avait des shoots ouverts pour Evan, pour Alec Burks et compagnie. Mais face à un gros challenge, face à l’adversité, face à ce public qui grondait et ces joueurs en face qui posaient un couteau entre leurs dents, les Knicks semblaient à la rue. Donc sans véritable leadership, sans un patron qui tape du poing sur la table et dit, ça suffit. On voyait justement, dans la même soirée, un Ja Morant calmer le comeback des Hornets ou Dejounte Murray en faire de même avec les Spurs à New Orleans. On voyait DeRozan contre le Thunder, Embiid face aux Cavs ou Jokic contre Toronto, qui enfilaient leur plus beau costume. Lequel ? Celui de patron. Ce soir, à Portland, les Knicks semblaient voguer en équipe, et le tsunami était inévitable. Une seule goutte d’eau dans le bateau, et cela suffisait pour que le pire des scénarios prenne place. Du coup, cela ne donne pas vraiment envie de rentrer la maison avec espoir… Certes, les potes d’Obi Toppin vont toujours affronter le Thunder puis les Nets sans leurs stars, donc l’opportunité de l’emporter restera présente, mais il y a ce soupir qui se prolonge et empêche toute croyance en un éventuelle retournement de situation à New York. Même après avoir fait un bête de résultat à Golden State, il faut effacer ça avec une défaite déplorable à Portland. Un pas en avant, trois pas en arrière.

Il y avait la possibilité de calmer les choses, de faire le travail, de profiter du solide résultat chez les Warriors, mais non. Les Knicks rentrent avec l’obligation de battre le Thunder et les Nets sans débattre, car la suite risque d’être violente : Sixers, puis à nouveau Sixers pour démarrer un roadtrip de 7 matchs ? C’est pas demain qu’on va être serein pour nos potos de New York.