Udonis Haslem est clair, le Big Three du Heat n’aurait pas gagné sans lui : mais du coup, lui, il y est ou pas dans les NBA 75 ?

Le 28 oct. 2021 à 10:53 par Nicolas Meichel

lebron james udonis haslem
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Vétéran parmi les vétérans, Udonis Haslem est toujours un joueur du Heat même s’il ne foule jamais le parquet. À 41 balais et dans sa 19e saison, UD représente le daron dans le vestiaire floridien, lui qui s’assure que tout le monde respecte la fameuse Heat Culture. Mais il fut un temps où Haslem contribuait aussi le terrain, comme à l’époque du Big Three il y a une décennie. Et il tient à le rappeler tout haut !

On a tendance à l’oublier parce que ça fait quasiment deux décennies qu’Udonis Haslem représente les couleurs de sa ville natale, mais UD a failli quitter la Floride à l’été 2010, quand LeBron James et Chris Bosh sont allés rejoindre Dwyane Wade au Heat pour provoquer un énorme tremblement de terre en NBA. Avec quasiment tous les billets verts dépensés sur le Big Three, Pat Riley ne possédait que très peu de ressources pour entourer le nouveau monstre à trois têtes. Et cet été-là, UD était agent libre. Membre de l’équipe du Heat championne en 2006 et auteur de plusieurs saisons en 11 points – 8 rebonds, Haslem fut logiquement sur les tablettes d’autres franchises, dont les Nuggets et les Mavericks, prêts à lui proposer un deal de 34 millions de dollars sur cinq ans. Impossible évidemment pour le Heat d’offrir un tel contrat à l’enfant du pays, mais le Big Three a fait quelques sacrifices financiers sous l’impulsion de D-Wade afin de pouvoir offrir un contrat un minimum attractif pour Haslem, qui voulait forcément remplir son compte en banque à ce moment-là de sa carrière. Résultat, alors qu’Udonis était prêt à dire au revoir à Erik Spoelstra, Pat Riley et le proprio Micky Arison, une offre de 20 millions de dollars sur cinq ans est tombée à la dernière minute et Haslem a décidé de l’accepter, pour le plus grand bonheur de toute la franchise floridienne. La suite ? C’est quatre Finales NBA en quatre ans, et deux bagues de plus pour UD aux côtés du Big Three.

“J’étais quasiment sur le départ. Ils ne pensaient pas à moi. Ils voulaient que les grands noms. Le seul qui pensait à moi, c’était D-Wade. Il comprenait mon importance pour la ville et la franchise et Dieu merci parce que ça a payé. Je m’en fous de ce qu’on peut dire, j’ai eu mes moments et on n’aurait pas gagné ces bagues sans moi. J’ai fait mon boulot et c’est tout ce que vous pouvez faire. […] Il y a eu des moments importants où je devais rentrer pour tenir le fort.”

– Udonis Haslem, dans une interview pour GQ

Si les statistiques d’Udonis Haslem sur la période Big Three – 4,8 points et 5,8 rebonds en saison régulière, 4,4 points et 4,4 rebonds en Playoffs – ne sautent évidemment pas aux yeux, les vrais connaissent l’importance d’UD à Miami. On parle d’un dur au mal, d’un mec qui est toujours là pour défendre ses copains quand ça devient chaud, d’un gars qui donne le ton et qui est ultra respecté dans un vestiaire. Mais outre tout ça, on parle aussi du rebondeur le plus prolifique de l’histoire du Heat (5 755) et d’un intérieur qui a su contribuer dans des moments importants. Déjà lors des Finales 2006 contre Dallas (17 points et 10 rebonds dans le Game 6), mais aussi en 2011 quand il a, par exemple, réalisé une défense exemplaire sur Dirk Nowitzki dans les dernières secondes d’un Game 3 ultra accroché. Certes le Heat a perdu contre les Mavericks cette année-là, mais c’est typiquement le genre d’actions décisives qui symbolisent UD. On a également en tête sa contribution contre les Pacers lors du Game 4 des demi-finales de Conférence Est 2012, quand le Heat était mené 2-1 et dos au mur. Derrière les exploits de LeBron et D-Wade (Chris Bosh était blessé au passage), c’est bien Haslem qui avait planté huit points dans les six dernières minutes du match à travers son petit shoot à quatre mètres. Bref, quand le coach Erik Spoelstra avait besoin de son fidèle soldat, il était prêt pour répondre présent et aider les siens à travers ses propres moyens.

“Vous pouvez avoir des mecs qui conduisent le bus, qui sont assis dans le bus, mais si vous n’avez personne qui est capable de changer les pneus et l’huile, le bus n’avancera pas. Vous avez besoin d’un gars comme moi : qui est prêt à faire le sale boulot, provoquer un passage en force, faire les choses qu’on ne voit pas dans les stats mais qui aident à gagner. Wade a compris ça, LeBron a compris ça, Bosh a compris ça. Sinon, ils n’auraient jamais pris moins d’argent pour me permettre de rester.”

Est-ce que le Big Three aurait fini bredouille sans Udonis Haslem dans l’effectif ? On n’ira peut-être pas jusque-là mais ce qui est sûr, c’est qu’UD fut très précieux lors des années Heatles et que des role players comme lui, il en faut dans une équipe qui veut remporter le titre. Et si la Heat Culture continue de perdurer au fil des années, c’est notamment grâce à un mec comme Haslem, qui sera probablement encore dans la franchise de Miami quand il aura 70 ans.

Source texte : GQ