Patty Mills sera le porte-drapeau de la délégation australienne aux Jeux : immense honneur pour le meneur des Spurs, à plus d’un titre

Le 11 juil. 2021 à 10:12 par Giovanni Marriette

Patty MIlls 11 juillet 2021
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A douze jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Tokyo, la planète basket préchauffe sur et en dehors des parquets. L’Equipe de France est toujours le paillasson de la Roja, Team USA se tape de désagréables cours de géographie, et pour Patty Mills… c’est la consécration. En effet, après Rui Hachimura, le meneur canardeur est donc le deuxième joueur NBA à se voir offrir l’immense privilège d’être porte-drapeau de son pays le 23 juillet. Une véritable consécration pour celui qui porte également en lui le sang et la voix de tous les indigènes australiens.

Voici donc, à bientôt 33 ans, l’apex de la carrière internationale de Patrick Sammie Mills. Véritable patron de sa sélection depuis plus de douze ans et déjà forts de trois olympiades sur le CV, le père Patoche s’est donc vu il y a quelques jours offrir l’un des plus beaux cadeaux qu’un pays puisse faire à l’un de ses sportifs. Les légendes Andrew Gaze (2000) et Lauren Jackson (20212) avaient déjà eu droit à cet honneur, et cette fois-ci c’est donc le fringant sixième homme des Spurs qui ouvrira le cortège aussie à Tokyo, en compagnie de la nageuse Cate Campbell.

Patty est un modèle pour tous les Indigènes australiens. La culture et le pays lui tiennent à cœur en tant qu’homme fier de Kokatha (Sud de l’Australie), de Naghiralgal et de Dauareb-Meriam (détroit de Torres). Plus important encore, c’est quelqu’un qui transforme les idées en action. Grâce à sa création de la Indigenous Basketball Australia (IBA), les jeunes athlètes indigènes ont l’occasion de combiner avec succès sport et vie de tous les jours, en respectant leur culture et en exploitant leur potentiel. – Ian Chesterman, chef de mission de l’équipe olympique australienne

En effet, plus qu’un simple basketteur, plus qu’un simple sportif, Patty représente depuis des années la partie aborigène des habitants du pays et multiplie ainsi les actions en ce sens. Excitant sur le terrain, inspirant en dehors et, évidemment, honoré par cette belle surprise, tellement honoré qu’il a d’ailleurs fêté ça avec un game winner hier soir face à l’Argentine, sacré Patoche :

 

En tant qu’homme fier de Kokatha, Naghiralgal et Dauareb-Meriam, c’est incroyable. C’est un moment passionnant que je ressens au plus profond de moi. Que signifie pour moi le fait d’être un porte-drapeau ? C’est la récompense pour des années d’engagement, de leadership et de représentation. C’est inspirant. C’est symbolique. C’est emblématique. Mais qu’est-ce que cela signifie pour tous les autres ? Pour l’équipe ? Pour les gens en Australie ? Pour tous les expatriés aux quatre coins du monde ? Pour la prochaine génération ? Pour nos prédécesseurs ? Car ce sont toutes ces personnes-là que je représente fièrement et pour qui je porterai ce drapeau. Comme premier Aborigène et Insulaire de détroit de Torres porte-drapeau, le lien avec mon pays – les terres, le ciel, la mer, notre culture, notre histoire – est extrêmement profond. – Patty Mills

Une motivation de plus pour Patty, qui jouera peut-être à Tokyo ses derniers Jeux Olympiques. Versés dans une poule assez ouvert en compagnie de l’Allemagne, de l’Italie et du Nigeria, forts d’une (décevante) quatrième place lors de la dernière Coupe du Monde, les Australiens affronteront demain soir Team USA avant de s’envoler pour le Japon afin d’y jouer leur éternel rôle de challenger relou.

Rui Hachimura, l’Iranien Samad Nikkhah Bahrami, la star serbe Sonja Vasic ou la joueuse de 3×3 lettonne Agnis Cavars sont les premiers(ères) basketteurs(ses) ainsi récompensés pour leur talent et leur patriotisme, en attendant peut-être d’autres annonces dans les prochains jours. Rassurez-vous, le basket ne passe pas sur toutes les chaines… mais le basket compte toujours autant sur la planète sport.

Source texte : FIBA