L’art du choke selon Doc Rivers : les remontadas s’enchaînent partout où il entraîne, mais il est rarement du bon côté

Le 17 juin 2021 à 18:46 par Gustave Pitet

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Oubliez les Warriors de 2016 qui ont gâché une 3-1 lead, ne pensez plus à tous les Français lors du tournoi de Roland Garros ou à tous les matchs retours du PSG en Champions League, le roi du choke c’est bel et bien Doc Rivers. Coach à succès en saison régulière, il lui arrive de… fondre en Playoffs. Retour sur les pires comebacks subits par l’actuel entraîneur des Sixers.

  • Celtics – Saison 2008-09

Oui, d’accord, c’est un peu dur parce qu’il vient en réalité de remporter la saison précédente son premier titre de champion NBA à la tête de Boston. Sauf qu’avec une équipe pareille : Kevin Garnett, Paul Pierce, Ray Allen, Rajon Rondo, Prime Scalabrine, la même qu’en 2008 avec des ajouts comme Stephon Marbury, les C’s n’avaient pas le droit de chuter en demi-finale de Conférence. Ils échouent finalement face à Orlando, le Magic se faisant littéralement porter par Dwight Howard (et Mickaël Piétrus, cocorico), alors que les Verts menaient 3 à 2 dans la série. Début de la grande série de choking, et c’est peut-être à ce moment-là qu’un petit pépin s’est installé dans la tête de l’ancien joueur d’Atlanta.

  • Celtics – Saison 2009-10

Au mental, Boston va vaincre en Playoffs le Heat, puis les Cavs de LeBron et enfin leurs vieux démons d’Orlando. Ils se retrouvent donc en Finales NBA contre les Lakers qu’ils avaient battu en 2008, pour une affiche absolument magnifique et historique. Trop de pression pour les Leprechauns qui vont finalement perdre en sept matchs malgré une avance de trois victoires à deux. Il semblerait que Doc n’ait pas retenu la leçon…

  • Celtics – Saison 2011-12

Bon, on ne va pas forcément lui en vouloir puisqu’il s’est retrouvé contre un LeBron James en mode elimination game et un Game 6 absolument mythique. Ter Repetita, le docteur pas si clinique finalement va mener trois victoires à deux et va encore échouer. Avec un effectif toujours aussi blindé voire renforcé, ils n’arriveront pas à tuer la série avec une défaite à domicile qui coûte très cher dans le sixième affrontement, ça relève encore une fois d’une faute professionnelle…

  • Clippers – Saison 2013-14

Nouvelle franchise pour une nouvelle vie et une nouvelle mentalité ! FAUX ! Glenn Anton Rivers ne va pas changer ses bonnes vieilles habitudes. Lui et sont Big Three vont recoller la série à 2-2, puis mener de 15 points pendant le Game 5 et même de 7 points à 50 secondes de la fin à OKC, et pourtant : choke et défaite en six matchs de Los Angeles. Son effectif ultra blindé vient d’échouer face au Thunder, ça commence à faire beaucoup Doc et pourtant ce n’est que le début de l’histoire des L.A. Chokers.

  • Clippers – Saison 2014-15

Bon, cette fois, Rivers is cleaning out his closet : faux, encore. Très naturellement, les Clips vont mener trois matchs à un face aux Rockets de James Harden et – toc toc – Dwight Howard en demi-finales de Conférence. Houston va donc rouler sur Lob City pendant trois matchs avec de larges victoires et une capacité de réagir des Clippers proche de zéro. On finit par se demander s’il le fait exprès.

  • Clippers – Saison 2015-16

Une année après l’autre, le même scénario se répète, encore et toujours. Le Doc va rentrer parfaitement dans sa série face aux Blazers avec deux victoires aisées à domicile pour prendre une avance tranquille… et va inévitablement s’écrouler sur quatre matchs de suite ! Défaite au premier tour des Playoffs avec une ville de Los Angeles qui puise encore du seum contre son équipe qui a le mental d’une cacahuète énervée. Heureusement pour eux, il y a eu pire comme comeback cette année-là et il ne les concernait pas.

  • Clippers – Saison 2016-17

Dans une série, du premier tour encore, très disputée, la deuxième équipe de L.A. va perdre tout simplement, dans un Game 7 où elle aura semblé sans force, contre un beau Jazz de Gordon Hayward.

  • Clippers – Saison 2019-20

Et si cette fois c’était la bonne ? Non. Vérification ? Toujours pas. L’équipe de Steve Ballmer avec son duo Kawhi Leonard – Paul George, a priori des joueurs qui savent jouer au panier-ballon et qui ont un mental stable, va quand même s’écrouler de manière ridicule. Dans la bulle, au calme, ils mènent trois matchs à un face aux Nuggets qui ont un bon collectif mais qui semblent inférieurs, eh bah non, les Clippers ne vont pas être capables de stopper Jamal Murray de scorer 60 points tous les soirs. Du coup ils s’inclinent en sept matchs, la tête baissée et c’est bien normal. Il y a eu – à ce qu’il parait – des “grosses” discussions “houleuses” entre les joueurs et le coach. Ils seraient pas en train de se rendre compte de l’incapacité de Rivers à fermer un truc ? Le coach n’aura donc jamais réussi à atteindre les Finales de Conférence avec Lob City alors que les effectifs qui lui étaient proposés permettaient de bien se rincer l’œil.

  • Sixers – Saison 2020-21

C’est en cours alors on ne préfère pas porter le retour de la médaille qui est sur un bâton de revers de l’œil, on ne va pas jinxer la malédiction en gros, mais le Doc vient de nous lâcher une belle performance face aux Hawks la nuit dernière. A la maison, devant Allen Iverson. Les Sixers ont déjà perdu lors du Game 4 malgré une avance de 18 points, mais ce n’était pas assez pour le coach, lui il veut vraiment toucher les étoiles : défaite dans le Game 5 alors que les Sixers ont eu 26, vingt-six, twenty six, 20+6, 10×2+6, 13×2 unités d’avance au tableau d’affichage… Cette performance se classe au troisième rang des plus grosses avances gâchées en Playoffs durant ces 25 dernières années. Pas mal Doc, grosse perf’.

Le comble ? Récemment, les Clippers ont remporté sans lui un Game 7 où l’on voyait cette équipe de Los Angeles s’écrouler comme à son habitude. Sans Kawhi Leonard, ils sont même en train de réitérer un bel exploit face au meilleur bilan de la Ligue cette saison en menant 3-2 après avoir perdu les deux premiers matchs. On attendra donc confirmation à la fin de cette série mais ça la fout mal pour le Doc. En tout cas, Rivers est une sacrée énigme du coaching, capable de très très bonnes choses mais également de tout ce qu’on vient de dire… En espérant qu’il chasse ses démons et qu’il n’amène pas sa malédiction à Philly, sinon il faudrait commencer à réfléchir à une retraite et à commencer à vivre sous la pension de son fils…