Le 8 janvier 1997, la NBA annonçait les dix meilleures équipes de l’histoire : un quart de siècle plus tard… d’autres frappent à la porte

Le 08 janv. 2021 à 14:29 par Nicolas Meichel

Source image : Montage YouTube

Dans le merveilleux monde de la NBA, la plupart des débats tournent autour du niveau individuel des joueurs. C’est qui le GOAT ? Et lui il est Top 5 ? Comment ça, tu mets untel au-dessus de celui-là ? Cependant, il ne faudrait pas oublier que le basket reste un sport collectif, et que c’est cool aussi de parler des meilleures équipes de l’histoire pour changer. Ça tombe bien, c’est ce qu’on va faire. 

Le 8 janvier 1997, quelques semaines après l’annonce des 50 meilleurs joueurs de l’histoire pour le 50e anniversaire de la création de la NBA, les dix meilleures équipes all-time furent également révélées. Dans le lot ? On retrouvait évidemment les Celtics et les Lakers, mais également les Sixers, les Knicks, les Pistons et les Bulls.

  • Boston Celtics 1964-65 : bilan de 62-18 en saison régulière, 8-4 en Playoffs, Champions NBA
  • Philadelphia 76ers 1966-67 : bilan de 68-13 en saison régulière, 11-4 en Playoffs, Champions NBA
  • New York Knicks 1969-70 : bilan de 60-22 en saison régulière, 12-7 en Playoffs, Champions NBA
  • Los Angeles Lakers 1971-72 : bilan de 69-13 en saison régulière, 12-3 en Playoffs, Champions NBA
  • Philadelphia 76ers 1982-83 : bilan de 65-17 en saison régulière, 12-1 en Playoffs, Champions NBA
  • Boston Celtics 1985-86 : bilan de 67-15 en saison régulière, 15-3 en Playoffs, Champions NBA
  • Los Angeles Lakers 1986-87 : bilan de 65-17 en saison régulière, 15-3 en Playoffs, Champions NBA
  • Detroit Pistons 1988-89 : bilan de 63-19 en saison régulière, 15-2 en Playoffs, Champions NBA
  • Chicago Bulls 1991-92 : bilan de 67-15 en saison régulière, 15-7 en Playoffs, Champions NBA
  • Chicago Bulls 1995-96 : bilan de 72-10 en saison régulière, 15-3 en Playoffs, Champions NBA

De sacrées écuries, qui ont chacune remporté la bague après une énorme saison régulière (au moins 60 victoires pour tout le monde). Mais depuis 1997, d’autres machines à gagner ont marqué l’histoire et possèdent ainsi de gros arguments leur permettant de participer au débat des meilleures équipes all-time. En se basant sur les mêmes critères, qui frappe à la porte pour potentiellement prendre place sur l’une des dix chaises autour de la table ?

Chicago Bulls 1996-97

Bilan en saison régulière : 69-13
Bilan en Playoffs : 15-4
Champion NBA
Grands noms : Michael Jordan, Scottie Pippen, Dennis Rodman (coach : Phil Jackson)

Après avoir marqué l’histoire en 1996 (meilleure saison régulière all-time à l’époque) lors de la première saison complète de Michael Jordan post-baseball, les Taureaux n’ont laissé aucune chance à la concurrence quand il a fallu défendre leur titre. 69 wins en saison régulière, domination en Playoffs, rien à redire, les Bulls sont intouchables collectivement. Karl Malone a certes volé le MVP à Jojo en 1997, mais le retour de flamme fut terrible en Finales NBA, où MJ a porté les siens vers un succès en six manches. Même la grippe, ou une pizza empoisonnée – ça dépend des versions – n’a pas réussi à ralentir Jordan. Back-to-back, yeah !

Los Angeles Lakers 1999-00

Bilan en saison régulière : 67-15
Bilan en Playoffs : 15-8
Champion NBA
Grands noms : Shaquille O’Neal, Kobe Bryant (coach : Phil Jackson)

Le premier titre de la dynastie Shaq et Kobe. En 2000, lors de la première saison sur le banc de Phil Jackson, qui a transféré son attaque en triangle de Chicago à Los Angeles, les Lakers ont enfin réussi à vaincre leurs démons en Playoffs après plusieurs échecs consécutifs. O’Neal a tout écrasé sur son passage cette saison-là (MVP, MVP du All-Star Game, meilleur scoreur NBA), tandis que le jeunot à la coupe afro montait en puissance, tout ça au milieu d’un collectif bien huilé. C’en était trop pour les adversaires de L.A., même si les Blazers sont passés à deux doigts de sortir les Lakers en Finales de Conférence Ouest. Sous l’impulsion d’un Shaq énorme et d’un Kobe bien clutch, les Lakers ont pris le dessus sur les Pacers en Finales NBA. L’année suivante, le duo de superstars éclatera tout le monde en Playoffs, avant de faire le triplé en 2002.

Boston Celtics 2007-08

Bilan en saison régulière : 66-16
Bilan en Playoffs : 16-10
Champion NBA
Grands noms : Paul Pierce, Kevin Garnett, Ray Allen (coach : Doc Rivers)

Plus de deux décennies après leur dernier titre en 1986, les Celtics ont retrouvé les sommets en 2008, la toute première année du Big Three Paul Pierce – Kevin Garnett – Ray Allen, ces deux derniers ayant été recrutés à l’été 2007 par Danny Ainge pour apporter du soutien à la Vérité. Se basant notamment sur une très grosse défense guidée par KG (Défenseur de l’Année en 2008) et un joli partage des responsabilités, les Celtics n’ont pas perdu de temps pour enchaîner les wins, récoltant 66 victoires au total en régulière, soit 42 de plus que la saison précédente (record NBA). En Playoffs ? Le chemin fut plus compliqué. Sept matchs pour se débarrasser des Hawks au premier tour, sept pour prendre le dessus sur les Cavaliers du King LeBron James, mais une victoire finale face au grand rival des Lakers, avec un Paul Pierce MVP de la série. Anything is possible

Los Angeles Lakers 2008-09

Bilan en saison régulière : 65-17
Bilan en Playoffs : 16-7
Champion NBA
Grands noms : Kobe Bryant, Pau Gasol (coach : Phil Jackson)

En mission après l’humiliation en Finales NBA face aux Celtics (défaite 131-92 lors du Game 6), les Lakers de Kobe Bryant et Pau Gasol ont largement dominé la Conférence Ouest lors de saison régulière 2008-09, avant de confirmer leur supériorité en Playoffs. Le Jazz passe à la trappe, les Rockets résistent jusqu’au Game 7 avant de craquer, les Nuggets de Carmelo Anthony, Chauncey Billups et Gérard tombent également, puis les hommes de Phil Jackson terminent le travail face au Magic, finaliste à l’Est après avoir battu une équipe de Boston privée de Kevin Garnett, blessé. Premier titre des Lakers depuis 2002, premier MVP des Finales pour Kobe, bouche fermée pour ceux qui disaient qu’il n’était pas capable de gagner sans Shaq.

Miami Heat 2012-13

Bilan en saison régulière : 66-16
Bilan en Playoffs : 16-7
Champion NBA
Grands noms : LeBron James, Dwyane Wade, Chris Bosh (coach : Erik Spoelstra)

On dit souvent que le plus dur est de confirmer mais pour le Heat version Big Three, la saison du back-to-back fut la plus mémorable. Après avoir remporté leur premier titre en 2012, LeBron James, Dwyane Wade et Chris Bosh ont enchaîné avec une régulière à 66 victoires, dans laquelle ils ont notamment raflé 27 succès consécutifs, seconde plus longue série de l’histoire dans une saison après les Lakers de 1971-72 (33). Entre un LeBron au sommet de son art et MVP pour la quatrième fois de sa carrière, un D-Wade en parfait lieutenant, et un mélange redoutable combinant défensive agressive, attaque totale et vitesse, le Heat ne laissait que des miettes à ses adversaires. Cependant, avec les bobos de Wade en Playoffs, la route vers le titre fut semée d’embûches. Une série en sept matchs face aux Pacers en Finales de Conférence Est, avant de passer à deux doigts et un tir légendaire signé Ray Allen d’une défaite en Finales NBA face aux Spurs. Miami a finalement terminé au sommet, sécurisant ainsi sa place parmi les meilleures équipes de l’histoire.

San Antonio Spurs 2013-14

Bilan en saison régulière : 62-20
Bilan en Playoffs : 16-7
Champion NBA
Grands noms : Tim Duncan, Manu Ginobili, Tony Parker, Kawhi Leonard (coach : Gregg Popovich)

Quand vous perdez une Finale NBA alors que le trophée vous semblait destiné et que la corde jaune était déjà de sortie, deux scénarios sont possibles. Soit l’équipe ne s’en remet jamais, soit elle se transcende la saison suivante. Les Spurs de 2013-14 font partie de la seconde catégorie, transcendant par la même occasion le basket à travers une merveille de jeu collectif. Pas pour rien qu’on parle de “Beautiful Game” avec ces Spurs-là, qui ont tout simplement atomisé le Heat lors des Finales 2014, prenant ainsi leur revanche après la terrible défaite de l’année précédente. 4-1 score final, 14 points d’écart en moyenne entre les deux équipes sur la série (record en Finales NBA), un Kawhi Leonard qui termine MVP, un Big Three Duncan-Ginobili-TP qui remporte un nouveau titre, tout ça avec notre Boris Diaw national qui découvre l’ivresse de la victoire. Inoubliable.

Golden State Warriors 2016-17

Bilan en saison régulière : 67-15
Bilan en Playoffs : 16-1
Champion NBA
Grands noms : Stephen Curry, Kevin Durant, Klay Thompson, Draymond Green (coach : Steve Kerr)

Si les Warriors version 73 wins n’avaient pas choke en 2016 face aux Cavaliers, ils se retrouveraient également dans cette liste mais c’est finalement l’équipe de l’année suivante dont on va parler ici. L’équipe dans laquelle on avait Kevin Durant, Stephen Curry, Klay Thompson et Draymond Green, une véritable armada qui – comme prévu – a tout pété. L’arrivée de KD à l’été 2016 a brisé tout suspense, les Warriors remportant d’abord 67 matchs en saison régulière (comme deux années auparavant avec le premier titre) avant de réaliser le meilleur bilan de l’histoire des Playoffs, avec 16 succès en 17 matchs (devant les Lakers de 2001, 15-1). Pour certains, c’est l’équipe la plus inarrêtable de l’histoire, avec des trois des meilleurs snipers all-time et une alchimie redoutable, sans oublier l’une des défenses les plus efficaces de la Ligue à l’époque (avec Draymond en DPOY). Bref, un rouleau compresseur, largement supérieur à n’importe quelle autre équipe de la NBA. Une Superteam contre laquelle vous pouviez perdre même en réalisant le match parfait.

Alors, qui a sa place parmi les dix meilleures équipes de l’histoire ? Quand on voit par exemple la domination des Warriors en 2017, difficile de ne pas les intégrer dans le lot. Au final, on peut papoter des heures sur le sujet et même si c’est évidemment compliqué de comparer à travers les époques, c’est le genre de discussion qu’on aimerait voir plus souvent, car les débats axés joueurs commencent à se faire vieux. C’est l’occasion ou jamais.