Salut Pascal Siakam, comment ça va ? Spicy-P s’est vite habitué à la vie de franchise player

Le 26 nov. 2020 à 09:40 par Benoît Carlier

Pascal Siakam
Source image : NBA League Pass

Etrange pause automno-hivernale oblige, TrashTalk se penche cette année sur… 74 profils individuels. Pourquoi 74 ? Oh, rien à voir avec la Haute-Savoie hein, malgré l’adoration de certains pour la Sainte-Raclette, mais plutôt car ces analyses nous emmèneront tranquillement vers la reprise. Car oui, on vous le confirme, cette sordide année 2020 touchera bientôt à sa fin, il était temps. Focus aujourd’hui sur Pascal Siakam qui sort d’une première saison convaincante en tant que franchise player des champions en titre. Pas mal pour celui qui n’était encore qu’un no-name il y a trois ans.

On a l’impression que ça fait des lustres, et pourtant. Il y a un an, Kawhi Leonard annonçait qu’il ne restait pas au Canada pour aller former un nouveau duo avec Paul George aux Clippers. Tristesse infinie à Toronto mais pas le genre de nouvelle à déstabiliser Masai Ujiri et Nick Nurse qui ont fait du MIP sortant leur nouveau porte-drapeau.

En perdant Kawow et Danny Green sans grande signature pour compenser ces pertes, les Raptors semblaient vite condamnés à rendre le Larry O’Brien Trophy à Tonton Adam en baissant honteusement la tête. Mais Toronto n’a rien volé en 2019 et les joueurs étaient bien déterminés à le prouver à tout le monde. Le boss est parti tel un amant d’une nuit, mais l’âme des champions est toujours là et elle a même un visage : celui de Pascal Siakam. Le Camerounais qui voulait devenir pasteur a eu une bonne intuition en poursuivant le basket-ball. Sa carrière a tout du joli conte de fées que l’on raconte au coin du feu et qui pourrait même être repris un jour à Hollywood. Ancien champion de D-League et MVP des Finales dans l’antichambre de la NBA, le 27è choix de Draft ne devait pas connaître autant de succès en si peu de temps. Mais à 26 ans et avec un peu de travail, le natif de Douala était le seul joueur au monde en position de se pointer à la rentrée et dire qu’il était le nouveau franchise player de la meilleure équipe du monde. Un contrat de 130 millions de dollars dans la poche droite et une tonne de doutes dans la poche gauche, Spicy-P a mis tout le monde d’accord en allant très vite chercher un titre de Player of the Week tout en commençant à se construire un dossier pour le trophée de MVP.

Source image : Basketball Reference

Il est comme ça Pascal, il n’a pas le temps, progressant d’année en année, même après une saison terminée en tête du classement des… meilleures progressions de l’année. Du coup, quelle est la suite logique pour un MIP ? Mettre sa franchise sur son dos pour viser plus haut individuellement et collectivement. Sur le premier plan, c’est réussi avec une augmentation significative au scoring. L’ancien bras droit de Leonard lors des Playoffs est désormais la première option des Raptors. Ailier-fort mobile, il a encore profité de l’été pour élargir sa palette offensive. On n’est pas encore au niveau de KD mais il vaut peut-être mieux puisque ce dernier était forfait toute la saison dernière. Il a égalé son career-high avec 44 points sur les Pelicans au mois de novembre et T-dot en a profité pour accumuler les wins avant le mois de décembre (15-4). Une blessure viendra mettre un coup d’arrêt à sa saison pendant un mois mais ça n’empêchera pas les Raptors de terminer la saison régulière à la même place qu’en 2019 avec même un meilleur bilan (de 70,7% à 73,9% de victoires). Kawhi qui ? Cette fois plus de doute, Pascal a l’étoffe d’un FP.

Dernier point à travailler pour Spicy-P ? Le leadership dans les moments clés. Sans Kawhi Leonard pour planter des daggers au buzzer d’un Game 7, l’ailier-fort a souffert contre la défense des Celtics en demi-finale de Conférence. Limité à moins de 15 points lors des sept matchs de la série disputée dans la bulle, il a été complètement éteint par la muraille verte avec des pourcentages indignes de son nouveau statut. Forcément, difficile pour les Raptors d’espérer quoi que ce soit avec un leader à 38,2% au tir et un ridicule 12,5% de la buvette. Un constat que concède facilement le joueur francophone qui n’a pas cherché d’excuse après cette élimination frustrante au début du mois de septembre. D’un autre côté, on peut aussi retourner le problème dans l’autre sens et être soulagé de voir que tout n’est pas si facile. Montrant l’exemple durant plusieurs mois lors de la saison régulière, l’épice préféré de ton épice préféré doit donc désormais apprendre à en garder un peu sous la semelle pour le moment qui compte le plus dans une saison. Il a aussi un an pour apprendre à rester efficace lorsqu’une défense met en place une prise à deux systématique sur lui dès qu’il franchit la ligne médiane avec le cuir dans les mains. Spoiler : quand on en arrive là, c’est plutôt bon signe.

  • Jauge de hype à son arrivée dans la Ligue : 5%
  • Jauge de hype actuelle : 50%
  • Jauge entrée au Hall of Fame : 12,5%
  • Celui qu’il aimerait devenir : Samuel Eto’o
  • Celui qu’il espère ne pas devenir : Karl Toko-Ekambi

Sachant profiter de ce concours de circonstances pour changer de statut au bout de sa quatrième saison NBA, Siakam est déjà dans le Top Tier mondial et ce n’était pas une évidence pour tout le monde il y a un an. Convié au All-Star Game pour la première fois de sa vie, il a ainsi conforté ses dirigeants dans leur choix de lui faire confiance. Maintenant, ses prochains défis seront de ramener Toronto en Finales NBA et pourquoi pas placer son nom au palmarès d’un autre trophée individuel. A 26 ans, son prime n’a pas encore commencé et vu sa courbe de progression la concurrence peut déjà craindre le pire.