4 juin 2015, Warriors – Cavaliers, Acte I : retour sur deux parcours ayant mené à une match-up devenue classique

Le 04 juin 2020 à 13:50 par Clément Labonne

Warriors Cavaliers Finales 2015
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On oublierait presque que Warriors et Cavaliers ont régné sur la NBA entre 2015 et 2018. Emmenées par des joueurs corrects tels que Stephen Curry et LeBron James, les deux franchises ont enchaîné les batailles pour conquérir le trophée ultime. Zoom sur leur parcours avant leur tout premier affrontement du 4 juin 2015, le premier d’une longue série. 

Après avoir amené ses talents à South Beach, LeBron quitte Miami à l’été 2014 avec deux titres en poche en quatre saisons. Compteur à bagues débloqué, le King veut revenir dans son royaume et ramener des jours heureux à Cleveland. Les anciens maillots floqués « James 23 » sont éteints à l’extincteur par les fans des Cavs, et la lettre assassine du proprio Dan Gilbert est plus ou moins oubliée. En une signature, tout change dans l’Ohio. Équipe à la rue depuis le départ de son roi, les Cavaliers ont réussi à choper lors de la Draft 2011 la jeune pépite Kyrie Irving – qui sera l’une des raisons du retour du King – avant de recruter l’intérieur All-Star Kevin Love, échangé contre Andrew Wiggins (et Anthony Bennett, mais on s’en tape) qui a été obtenu en 2014 grâce à un nouveau premier choix de Draft. La saison n’a même pas commencé qu’on parle déjà de Big Three, avec le nouveau coach David Blatt aux manettes. De Big Three, les fans des Warriors peuvent se targuer d’en avoir un, même s’il est moins évident à l’aube de l’automne 2014. Stephen Curry, Klay Thompson, Draymond Green sont pourtant sur le point de devenir les nouvelles armes accomplies de la Baie, Draymond profitant notamment de la blessure d’un certain David Lee. Après quelques saisons de polissage dans la Grande Ligue, les trois Guerriers vont arriver à maturité et confirmer leurs promesses, élevés à la perfection par Steve Kerr. Entraîneur rookie, il sublime le travail de plusieurs saisons laissé par Mark Jackson. Une attaque flamboyante, une défense solide, et une nouvelle philosophie basée sur la quête du Graal par une concentration exacerbée et un collectif soudé.

Tel un bon vin qui explose en bouche, Golden State fait régner sa loi sur la saison régulière sans panneau stop. 67 victoires, bilan de 39-2 à la maison, 110 pions chaque soir, un nouveau shérif a pris place dans le Wild Wild West. Les Splash Brothers font cramer les ficelles comme jamais, Klay Thompson ajoute même une casquette « pyromane » sur sa tête avec 37 points en un quart-temps un soir de janvier 2015, record all-time évidemment. Quant à Steph Curry, il est élu MVP pour la première fois. Bref, une régulière presque parfaite, mais on sait que c’est la bagouze qui fait rêver les Guerriers, en quête d’un titre depuis 1975. Pendant ce temps, une autre franchise attend son heure qui elle, n’est pour l’instant jamais venue. À Cleveland, tout le monde est excité par la renaissance qui doit avoir lieu dans une équipe trop souvent raillée et habituée à la lose. La première moitié de saison est assez morose, avec un bilan de 19 succès pour 20 défaites à la mi-janvier. Depuis Noël, les Cavs perdent dix fois en douze matchs. Ah oui, pendant cette période, LeBron est à l’infirmerie pour soigner des bobos au genou et au dos, et accessoirement recharger ses batteries de cyborg. Vous avez dit impact player ? Entre-temps, du sang neuf est venu renforcer les Cavs : Gérard Smith, Timofey Mozgov et Iman Shumpert débarquent dans l’Ohio. Des arrivées capitales pour la suite de la saison, bien joué David Griffin. Avec le retour du King, Cleveland tourne en 34-9 sur les 43 derniers matchs de la régulière. Les recrues sont parfaitement intégrées et suivent le tempo du Roi, qui emmène avec l’aide de Kyrie et Love les Cavaliers à la deuxième place de l’Est derrière les Hawks, vainqueurs de 60 matchs cette saison-là. Le printemps arrive, les bourgeons éclosent, et la douce odeur de la postseason enivre l’Ohio et la Baie de San Francisco.

De Cleveland à Oakland, on commence les Playoffs en trombe, histoire d’envoyer un message à la concurrence. Un sweep chacun pour le premier tour, on sort le balai. Les Cavaliers matent Boston d’un côté, les Guerriers dominent les Pelicans de l’autre. Simple, efficace. En demi de conf’, les deux futurs finalistes sont toutefois dos au mur, menés 2-1 dans leur série respective avant un Game 4 dangereux dans la fournaise adverse. Du “Grit & Grind” du Tennessee à la star de Chicago Derrick Rose, les Grizzlies et les Bulls ne parviendront cependant pas à faire disjoncter les machines Warriors et Cavaliers. Quand Memphis pense pouvoir enfoncer Golden State, les hommes de Steve Kerr répondent en champions. Quand D-Rose plante un shoot assassin pour donner l’avantage 2-1 aux Taureaux, LeBron lui répond au buzzer pour égaliser à 2-2. Sympathique comme tournant de série. Dans les deux cas, ça finira à 4-2. Tels des frères jumeaux, les deux contenders gagnent ensuite leur billet pour les Finales NBA en se comportant comme des patrons. Lors des finales de conférence, les Warriors éliminent les Rockets de James Harden en cinq matchs, pendant que les Cavaliers balayent les Hawks, tout ça dans leur propre style.

Avec les Dubs, on a une équipe capable de prendre feu à tout moment et depuis n’importe quel endroit du terrain, et qui en plus défend son panier efficacement. Ça court, ça dégaine, avec une profondeur d’effectif tellement précieuse. Harrison Barnes, Shaun Livingston, Andrew Bogut, Marreese Speights… Le slogan “Strength in Numbers”, ça vous dit quelque chose ? Comme dans une certaine équipe de Chicago des années 1990, chacun fait son job et apporte sa contribution. L’un des symboles se nomme Andre Iguodala. Expérimenté et parfait dans son nouveau costume de sixième homme, Iggy joue le rôle du renard en défense et de facilitateur en attaque. Un style et une équipe aux antipodes des Cavs. À Cleveland, Kevin Love est absent des Playoffs car blessé au premier tour, tandis que Kyrie Irving joue sur une jambe. En mission, LeBron James enchaîne les performances de folie au sein d’une équipe au rythme de jeu lent, où ça joue surtout sur demi-terrain et avec un côté “on se bat dans l’adversité”. En même temps, pas simple de proposer du run-and-gun avec Tristan Thompson et Timofey Mozgov sur le terrain. Aux côtés également de role players comme Matthew Dellavedova et Gérard Smith, LeBron porte l’équipe sur ses larges épaules pour ramener Cleveland en Finales NBA pour la première fois depuis 2007. Légendaire. 

Le 4 juin 2015, la première finale de l’histoire entre Warriors et Cavaliers voit le jour à l’Oracle Arena. Entre injustices, coups de sang, coups de génie, Golden State et Cleveland signent l’ouverture d’une guerre qui durera quatre ans. Nouvelle rivalité avec une bonne dose de différences et de similitudes, pour nous livrer un spectacle historique jusqu’en 2018.


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