Quand pognon ne rime pas avec production : focus sur les arrières NBA “surpayés” en 2019-20, y’a eu du braquage par ici

Le 03 mai 2020 à 11:35 par Nicolas Meichel

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Dans un monde parfait, chacun serait payé à sa juste valeur et il n’existerait aucun déséquilibre entre la production d’un joueur et son salaire. Sauf qu’on ne vit pas dans un monde parfait, loin de là. Pour diverses raisons, certains mecs sont largement sous-payés, tandis que d’autres sont bien surpayés. Les joies du business en quelque sorte. Ça méritait bien un petit focus, et après les bonnes affaires chez les arrières, place à ceux qui touchent beaucoup trop de billets verts par rapport à ce qu’ils apportent sur les parquets.

Comme avec les arrières sous-payés, quelques précisions par rapport aux critères de sélection. Vous ne retrouverez pas ici de joueurs aux gros salaires qui n’ont pas pu s’exprimer à cause de blessures. On parlera ici de gars qui touchent trop de billets verts par rapport à leur production sur les parquets, donc déjà faut être un minimum sur les parquets. Vous ne retrouvez pas non plus des mecs qui ont signé des grosses prolongations de contrat n’ayant pas encore démarré, car cette sélection est basée sur la saison 2019-20. Enfin, on a également voulu éviter au maximum les doublons avec l’article concernant les arrières surcotés, car ce n’est pas top de lire deux fois la même chose. Voilà voilà, vous savez tout. 

P.S. : la baisse potentielle des salaires liée à la suspension de la saison n’a pas été prise en compte.

Courtney Lee (Dallas Mavericks)

Salaire 2019-20 : 12,8 millions de dollars
Stats 2019-20 : 4,5 points (48,8% au tir, 44,7% à 3-points, 85,7% aux lancers), 1,3 rebond
Situation contractuelle : dans la dernière année d’un contrat de 4 ans et 48 millions

Quand on regarde la production de Courtney Lee et son salaire, pas besoin d’être un expert-comptable pour voir que l’arrière des Mavericks est surpayé. Depuis son arrivée à Dallas dans le cadre du transfert de Kristaps Porzingis au milieu de la saison 2018-19, on n’a pas beaucoup aperçu le bonhomme sur les parquets alors que son compte en banque a continué à se remplir avec plus de 12 millions par saison. À la décharge de Lee, il s’est montré très adroit au tir quand il a eu l’occasion de fouler les terrains cette saison, mais il ne rentrait globalement pas dans les plans de Rick Carlisle. Seulement 24 apparitions au total cette saison pour 14,4 minutes par match, on peut dire qu’il a bien chauffé le banc. S’il reste un joueur d’expérience qui peut apporter dans un rôle de 3 & D, l’arrière de 34 ans n’est pas prêt de retoucher le même salaire que cette année, lui qui sera agent libre à la fin de la saison.

Kent Bazemore (Sacramento Kings)

Salaire 2019-20 : 19,3 millions de dollars
Stats 2019-20 : 8,7 points (37,4% au tir, 34,2% à 3-points, 76,8% aux lancers), 4,3 rebonds, 1,1 interception
Situation contractuelle : dans la dernière année d’un contrat de 4 ans et 70 millions

Kent Bazemore a connu deux saisons cette année. Une première où il a plutôt galéré à Portland, surtout offensivement, puis une seconde à Sacramento où il a réussi à très bien se relancer, aidant notamment les Kings à trouver une belle dynamique pour se frotter à la course aux Playoffs. On préfère garder ce Kent-là en tête, c’est-à-dire celui qui apporte un vrai plus des deux côtés du terrain en sortie de banc, celui qui est capable de planter du parking, celui qui peut booster son équipe avec cette énergie qui le caractérise. Clairement, Bazemore était à l’aise du côté de la capitale californienne, mais ça ne change rien au fait qu’il est toujours surpayé. Il l’est juste moins qu’avec les Blazers. Presque 20 millions par saison pour un energizer de la second unit, ça pique un peu.

Tim Hardaway Jr. (Dallas Mavericks)

Salaire 2019-20 : 18,2 millions de dollars
Stats 2019-20 : 15,8 points (43,7% au tir, 40,7% à 3-points, 80,1% aux lancers), 3,1 rebonds, 2,0 assists
Situation contractuelle : dans la troisième année d’un contrat de 4 ans et 71 millions, avec une player option sur la dernière année

Encore un joueur de Dallas, et un joueur dont on a déjà parlé parmi les mecs surcotés. Quand les Knicks ont offert ce gros contrat de 71 millions à Tim Hardaway Jr. en 2017, il est directement entré dans la catégorie des joueurs surpayés, et il y est toujours malgré une campagne de qualité à Dallas. Oui, la saison 2019-20 de THJ chez les Mavericks fut plutôt bonne, lui qui a apporté son scoring avec une efficacité largement à la hausse, tournant notamment à plus de 40% du parking. Oui, le sixième homme devenu titulaire fin novembre a bien rempli son rôle de troisième option offensive derrière le phénomène Luka Doncic et l’intérieur Kristaps Porzingis, contribuant ainsi à la belle campagne des Mavs. Mais justement, on parle là d’une troisième option offensive, rien de plus. Il ne pèse pas vraiment dans les autres aspects du jeu, et c’est pour cette raison qu’il touche encore un peu trop de billets verts à notre goût. Et dire qu’il possède une player option à 19 millions pour la saison prochaine…

Tyler Johnson (sans équipe fixe)

Salaire 2019-20 : 19,2 millions de dollars
Stats 2019-20 : 5,7 points (38,0% au tir, 28,9% à 3-points, 75,0% aux lancers), 1,7 rebond, 1,6 assist
Situation contractuelle : dans la dernière année d’un contrat de 4 ans et 50 millions

Alors là, c’est vraiment du lourd. En 2016, Tyler Johnson a signé un contrat de 50 millions de dollars pour prolonger à Miami, qui avait décidé de s’aligner sur une offre des Nets. Mais ce contrat fut construit d’une façon peu habituelle. 5,6 millions la première année, 5,9 millions la deuxième et puis ensuite l’explosion, avec 19,2 millions lors de la troisième saison et une player option d’une valeur similaire pour la dernière. Transféré entre-temps aux Suns, Johnson a évidemment activé cette option, sauf qu’il a aujourd’hui disparu des radars de la NBA. Bonjour l’inversement proportionnel. Sous le maillot du Heat, il était devenu un joueur solide de rotation mais le combo guard n’a jamais vraiment réussi à s’épanouir à Phoenix, qui a tenté de le faire jouer meneur tellement l’équipe était à la rue sur ce poste. Entre mauvaises performances et quelques bobos, l’expérience a bien foiré et Johnson a vu son rôle se réduire drastiquement cette année dans l’Arizona, lui qui a rejoint le banc pour jouer à peine 16,6 minutes par rencontre après l’arrivée du meneur Ricky Rubio. Résultat, quelques jours après une trade deadline où Tyler n’a pas été transféré, les Suns ont carrément décidé de le couper afin de libérer une place dans leur roster. Depuis, Johnson n’a toujours pas retrouvé d’équipe, par contre son salaire de plus de 19 millions n’a lui pas disparu.

Allen Crabbe (sans équipe fixe)

Salaire 2019-20 : 17,8 millions de dollars
Stats 2019-20 : 4,6 points (35,6% au tir, 30,3% à 3-points, 71,4% aux lancers), 2,1 rebonds
Situation contractuelle : dans la dernière année d’un contrat de 4 ans et 75 millions

Comme Tyler Johnson, Allen Crabbe n’a pas d’équipe actuellement. Et comme Tyler Johnson, il touche beaucoup de billets verts. 17,8 millions exactement, et encore à la base son salaire était de 18,5 millions mais il a laissé quelques dollars sur la table à travers son buyout avec les Timberwolves fin février. Il fut un temps où Crabbe était considéré comme un véritable sniper, accompagné d’un potentiel défensif intéressant. C’est pour cette raison-là qu’il a décroché un contrat d’une valeur de 75 millions lors du fameux été 2016, contrat proposé par les Nets (encore eux) mais sur lequel les Blazers se sont alignés. Inutile de dire que ça fait bien rigoler aujourd’hui quand on voit l’évolution de la carrière du bonhomme. Transféré de Portland à Brooklyn, de Brooklyn à Atlanta puis d’Atlanta à Minnesota, le Crabbe a connu un gros déclin avec notamment une adresse au shoot qui s’est volatilisée. Et quand un sniper est déréglé, ça devient compliqué. Il n’a pas été aidé non plus par des douleurs au genou en 2018-19, saison où il a commencé à baisser le pied avant de véritablement galérer.

Cette liste n’est évidemment pas exhaustive, et on vous laisse la compléter avec d’autres joueurs que vous considérez comme surpayés sur la saison 2019-20. Si vous voulez le tableau complet des salaires NBA pour les arrières, c’est par ici. Sur ce, on n’a plus qu’à vous souhaiter un bon dimanche.

Source chiffres : Spotrac