Quand pognon ne rime pas avec production : focus sur les meneurs NBA “surpayés” en 2019-20, y’a eu du braquage par ici

Le 26 avr. 2020 à 10:30 par Nicolas Meichel

Source image : YouTube

Dans un monde parfait, chacun serait payé à sa juste valeur et il n’existerait aucun déséquilibre entre la production d’un joueur et son salaire. Sauf qu’on ne vit pas dans un monde parfait, loin de là. Pour diverses raisons, certains mecs sont largement sous-payés, tandis que d’autres sont bien surpayés. Les joies du business en quelque sorte. Ça méritait bien un petit focus, et après les bonnes affaires chez les meneurs, place à ceux qui touchent beaucoup trop de billets verts par rapport à ce qu’ils apportent sur les parquets.

Comme avec les meneurs sous-payés, quelques précisions par rapport aux critères de sélection. Vous ne retrouverez pas ici de joueurs aux gros salaires qui n’ont pas pu s’exprimer à cause de blessures, comme John Wall par exemple. Ce genre de cas fait mal au cul pour une franchise, mais on parlera ici de gars qui touchent trop de billets verts par rapport à leur production sur les parquets, donc déjà faut être un minimum sur les parquets. Vous ne retrouvez pas non plus des mecs qui ont signé des grosses prolongations de contrat n’ayant pas encore démarré, car cette sélection est basée sur la saison 2019-20. Pas de Jamal Murray donc, même si on ne tardera pas à dire qu’il est surpayé. Enfin, concernant le fameux cas Chris Paul, on a voulu l’intégrer au départ mais faut bien avouer qu’il a fermé des bouches cette saison malgré son contrat XXL à 40 millions l’année. Voleur et All-Star dans la même phrase, ça sonne faux.

P.S. : la baisse potentielle des salaires liée à la suspension de la saison n’a pas été prise en compte.

Mike Conley (Utah Jazz)

Salaire 2019-20 : 32,5 millions de dollars
Stats 2019-20 : 13,8 points (40,5% au tir, 37,6% à 3-points, 79,5% aux lancers), 3,2 rebonds, 4,3 assists
Situation contractuelle : dans la quatrième année d’un contrat de 5 ans et 152,6 millions (early termination option sur la dernière)

Avec l’arrivée de Mike Conley à Utah l’été dernier, on pensait que le Jazz avait récupéré une pièce pouvant potentiellement l’aider à franchir un vrai cap dans la Conférence Ouest. Le vétéran avait brillé lors de sa dernière saison à Memphis et semblait posséder toutes les qualités nécessaires pour bien s’intégrer dans le collectif d’Utah, et surtout le sublimer. Aujourd’hui, il fait partie des meneurs les plus surpayés de la NBA. Mais que s’est-il passé ? Une adaptation manquée, des bobos, des performances en carton, et un Jazz qui a du mal à trouver l’équilibre, voilà ce qu’il s’est passé. Si ça allait mieux depuis février, l’expérience Conley à Salt Lake City fut globalement un flop cette saison, avec un Mike en difficulté pour trouver sa place sur le parquet et une équipe d’Utah souvent plus performante sans lui. Pas vraiment le scénario imaginé par les fans du Jazz avant le début de la campagne, eux qui nourrissaient beaucoup d’espoirs suite à son arrivée. S’il a longtemps été sous-estimé durant sa carrière, Mike Conley est devenu le visage même du meneur surpayé. Juste pour info, et attention ça pique, le point guard de 32 ans touche plus que Damian Lillard et Kyrie Irving cette année.

Matthew Dellavedova (Cleveland Cavaliers)

Salaire 2019-20 : 9,6 millions de dollars
Stats 2019-20 : 3,1 points (35,4% au tir, 23,1% à 3-points, 86,5% aux lancers), 1,3 rebond, 3,2 assists
Situation contractuelle : dans la quatrième année d’un contrat de 4 ans et 38,4 millions

Il fut un temps où Matthew Dellavedova était considéré comme un lieutenant de LeBron James et une teigne capable de gêner Stephen Curry. Delly s’était notamment révélé lors des Finales NBA 2015 et a fait partie de l’équipe championne de 2016, avant de décrocher un contrat de près de 40 millions pour jouer à Milwaukee. Il est depuis revenu dans l’Ohio toujours sous le même contrat, mais sa production a quant à elle bien chuté. Aujourd’hui, Delly ne représente plus vraiment une menace pour l’équipe d’en face. Il n’a jamais affolé les compteurs mais au moins il apportait son adresse extérieure avant de revenir à Cleveland, où il s’est transformé en lanceur de briques professionnel. Certes il peut passer la balle, certes il peut être relou pour l’adversaire défensivement tout en apportant son côté dirty son expérience pour aider les jeunots. “C’est un pro, son impact n’est pas dans les chiffres bla bla bla”, mais à 9,6 millions la saison, difficile de ne pas le mettre dans la catégorie des joueurs surpayés aujourd’hui. Si vous connaissez une franchise qui lui offrira le même salaire quand il arrivera sur le marché lors de la prochaine intersaison, tenez nous au courant.

Jeff Teague (Atlanta Hawks)

Salaire 2019-20 : 19 millions de dollars
Stats 2019-20 : 10,9 points (43,6% au tir, 36,8% à 3-points, 87,3% aux lancers), 2,4 rebonds, 5,2 assists
Situation contractuelle : dans la dernière année d’un contrat de 3 ans et 57 millions

Que Jeff Teague profite bien de ses 19 millions cette année car il n’est pas prêt de retrouver un tel salaire. Quand les Wolves de Tom Thibodeau l’ont signé pour ce montant-là en 2017, ça semblait déjà beaucoup et son passage compliqué de deux saisons et demie à Minnesota a confirmé son statut overpaid. À bientôt 32 ans, il se retrouve aujourd’hui à Atlanta, dans la franchise où il a connu ses meilleures années en NBA avec notamment une participation au All-Star Game 2015. Teague a en effet été transféré par les Loups à la mi-janvier dans un échange de contrats expirants avec Allen Crabbe, pour prendre un rôle de meneur remplaçant derrière Trae Young. Au sein de la second unit des Hawks, Jeff a apporté son expérience et un peu de stabilité dans un groupe composé de beaucoup de jeunots mais le rapport production/pognon était sans surprise très déséquilibré, Teague tournant à 7,7 points et 4,0 passes décisives de moyenne en quasiment 21 minutes avec Atlanta. Un back-up point guard à 19 millions, ça fait cher.

Cory Joseph (Sacramento Kings)

Salaire 2019-20 : 12 millions de dollars
Stats 2019-20 : 6,3 points (42,0% au tir, 35,1% à 3-points, 82,8% aux lancers), 2,5 rebonds, 3,4 assists
Situation contractuelle : dans la première année d’un contrat de 3 ans et 37,2 millions, avec la troisième année partiellement garantie

En parlant de meneur remplaçant, faites entrer Cory Joseph. Recruté par les Kings l’été dernier pour stabiliser la second unit et apporter de la profondeur à l’effectif, le point guard de 28 ans a globalement fait ce qui était attendu de lui à Sacramento. Malgré un début de saison compliqué en attaque, il a retrouvé son adresse en 2020 et a finalement proposé des stats assez similaires à celles de l’an passé à Indiana, tout en défendant dur. De plus, avec les pépins physiques de De’Aaron Fox, il a dû prendre la place de titulaire à 22 reprises durant la saison régulière. Mais alors, pourquoi est-il considéré comme surpayé ? Tout simplement parce que Sacramento a dépensé beaucoup d’argent pour le signer, la franchise californienne voulant vraiment se renforcer sur le poste de deuxième meneur. Payé 8 millions par les Pacers en 2018-19, les Kings sont montés jusqu’à 12 millions par saison pour le recruter. Ça fait beaucoup de billets verts pour un meneur défenseur remplaçant, et ça représente d’ailleurs le troisième salaire le plus élevé de l’équipe.

Brandon Knight (Detroit Pistons)

Salaire 2019-20 : 15,6 millions de dollars
Stats 2019-20 : 7,3 points (35,3% au tir, 34,4% à 3-points, 58,8% aux lancers), 1,6 rebond, 2,8 assists
Situation contractuelle : dans la dernière année d’un contrat de 5 ans et 70 millions

Dans l’univers de la NBA, Brandon Knight est un peu considéré comme une victime, lui qui s’est retrouvé à maintes reprises du mauvais côté des highlights. Mais les véritables victimes, ce sont les franchises qui le payent depuis plusieurs années. Quand il a signé son contrat à 70 millions en 2015 avec Phoenix, il était un jeune joueur capable de tourner pas très loin des 20 points par match. On peut dire que ce deal a très mal vieilli, même avec l’explosion du salary cap en 2016. Aujourd’hui à Detroit, la franchise où il a débuté sa carrière en 2011, Brandon Chevalier est payé autant qu’un Eric Bledsoe par exemple alors qu’il a grosso modo disparu de la circulation. Au cœur de ce déclin, un physique qui lâche avec notamment cette rupture d’un ligament du genou à l’été 2017, qui a bien fait dérailler sa carrière. Passé par Houston et Cleveland avant son retour aux Pistons suite au transfert d’Andre Drummond en février dernier, Knight a retrouvé un peu des couleurs dans le Michigan mais son salaire de 15,6 millions pique toujours autant les yeux.

Cette liste n’est évidemment pas exhaustive, et on vous laisse la compléter avec d’autres joueurs que vous considérez comme surpayés sur la saison 2019-20. Si vous voulez le tableau complet des salaires NBA pour les meneurs, c’est par ici. Sur ce, on n’a plus qu’à vous souhaiter un bon dimanche.

Source chiffres : Spotrac