Douze joueurs échangés cette nuit, en un seul trade : du jamais vu depuis vingt ans, alors on a jeté un oeil dans le rétro

Le 05 févr. 2020 à 17:39 par Jeremy Torres

Patrick Ewing
Source image : youtube

Cette nuit, un trade aux dimensions all-time remettait en lumière un autre échange historique dans la Grande Ligue. Le 20 septembre 2000, les Knicks se séparaient de Pat Ewing dans un plan à quatre, ou à douze selon les participants. Lâcher des superstars, c’est tout un art.

La nuit était mouvementée dans notre ligue préférée, Atlanta, Houston, Minneapolis et Denver se sont mis d’accord pour rafraîchir leurs effectifs. À l’approche de la trade deadline, la NBA était bien trop calme alors les GM se sont dit qu’ils allaient régler le problème avec la manière dans un échange XXL. Quatre équipes, douze joueurs, on n’avait pas vu un tel bourbier depuis 20 ans dans la Grande Ligue. Forcément, ça rappelle des souvenirs. Le 20 septembre 2000, un autre échange historique impliquait déjà autant de monde entre Knicks, Sonics, Suns et Lakers avec au milieu de tout ça le grand Pat Ewing. Entre logistique et stratégie de pointe, on se mouille la nuque et on attaque le détail de l’opération.

  • New York recevait : Lazaro Borrell, Travis Knight, Vernon Maxwell, Glen Rice, Vladimir Stepania, le premier tour de Draft 2001 des Lakers, deux second tours de Draft 2001 et un premier tour de Draft 2002 des Sonics
  • Phoenix recevait : Chris Dudley et un premier tour de Draft 2001 des Knicks
  • Los Angeles recevait : Horace Grant, Emanuel Davis, Greg Foster et Chuck Person
  • Seattle recevait : Pat Ewing

Quatre franchises et douze joueurs donc, le compte est bon.

Retour en 2000, cette douce année qui voyait naître des musiques telles que The Real Slim Shady et autres Sous le vent. En France, tandis que certains vont voir Gladiator au ciné du coin pour 50 francs, de l’autre côté de l’océan, les Knicks jouent le titre, quitte à faire bouger du monde. Oui, oui, vous avez bien lu… à l’époque, le ticket de ciné valait 50 francs. Après une année 1999 de lockout, The Beast from the East mène les siens à un bilan de 27 victoires pour 23 défaites, soit à la huitième place de l’Ouest. Papat réalise l’exploit de sortir le leader, Miami, au premier tour et d’aller jusqu’en Finales, avant de s’incliner face aux Spurs. Si vous n’avez pas lu notre one-page sur cette saison historique, on vous laisse poser un RTT et vous rattraper tout de suite en cliquant iciPat Ewing, superstar à New York, est alors âgé de 38 ans, et on commence à se demander si son impact est suffisant dans la Grosse Pomme. Pire, certains reprochent à la légende de ne pas avoir su ramener une bague dans la ville. L’ambiance devient tendue avec le joueur qui force la main de son côté pour fuir le navire. L’équipe ne veut pas voir son franchise player partir pour peanuts en fin de carrière et décide donc de mener un trade pendant l’été, avant de réussir le 20 septembre 2000.

Le Hall of Famer ne fera qu’une petite saison aux Sonics avant de partir aussi longtemps au Magic et d’y prendre sa retraite. Sa présence n’aura pas vraiment marqué à Seattle. Les joueurs et les picks obtenus par les Knicks ne seront pas franchement convaincants non plus et ce trade marque le début d’une longue période de disette pour une équipe historique. L’année suivante, la franchise finit la saison quatrième, c’est mieux, elle se fait également sortir par les Raptors dès le premier tour, c’est moins mieux. Toute l’opération ressemble après coup à un échange de joueurs vieillissants dans lequel tout le monde sort perdant. Les recrues des quatre équipes seront pour la plupart transférées aussi vite, quand elles ne partiront pas directement à la retraite. Dans les années qui suivent, seuls les Lakers s’en sortent avec panache en décrochant un titre en 2001. Sans faire offense à l’impact honorable d’Horace Grant, qui partira l’année suivante, on pense que le titre est quand même plus lié à Shaq et Kobe. Cet échange a marqué l’histoire par le nombre de joueurs impliqués, attention cependant à ne pas trop en tirer de leçons logistiques. Le trade sent un peu la lose, et certaines franchises ne s’en sont toujours pas remises.

Parfois, certains événements all-time permettent de remettre le nez dans de plus vieilles affaires qui ont fait l’histoire de la Ligue. Le trade de la nuit aura été l’occasion de ressortir les vieux dossiers et de se replonger en septembre 2000. En espérant pour les Hawks, Nuggets, Wolves et Rockets des résultats plus concluants, l’échange de l’époque était quand même assez puant.

Source texte : NYTimes.com / KnicksFilmSchool.com