Défenseur de l’Année 2019-20 : Rudy Gobert en route pour le three-peat, Ben Wallace l’attend tranquillement au musée

Le 03 févr. 2020 à 16:39 par Giovanni Marriette

Rudy Gobert 7 janvier 2020
Source image : YouTube

Place pour commencer 2020… aux gardiens du temple. Aux libéros, aux stoppeurs, aux milieu-récupérateurs. Place à ces mecs sans qui certaines équipes gagneraient beaucoup moins de match même si cela ne se voit pas forcément dans les boxscores ou les Top 10. Allez, on file au royaume des défenseurs, alors munissez-vous immédiatement de votre plus grosse doudoune parce qu’on préfère vous prévenir, il y en a certains qui mordent.

NB : on essaie d’être objectif, mais on regarde surtout les matchs, quasiment tous et toutes les nuits. Bien conscients que l’on risque parfois de déborder du moule habituel, mais le classement suivant est bien souvent davantage… un ressenti qu’un pronostic sur le futur lauréat désigné par la NBA, une NBA qui a élu il y a deux mois, on le rappelle, Carmelo Anthony meilleur joueur de la semaine à l’Ouest. Voilà, c’est tout.

Les mentions honorables : Royce O’Neale, Torrey Craig, Jimmy Butler, Joel Embiid, tous les Raptors, Jonathan Isaac, Dorian Finney-Smith, Matisse Thybulle.

#10 Myles Turner

Qu’on se le dise, Myles Turner ne sera pas le DPOY 2020. malgré tout il nous fallait mentionner le pivot des Pacers, ne serait-ce pour le boulot qu’il continue d’abattre et – surtout – pour récompenser le taf d’une équipe toujours parmi les meilleures défenses de la Ligue, et clairement Myles n’y est pas pour rien. Redescendu un chouïa dans la hiérarchie offensive avec l’avènement de son collègue lituanien, Turner continue tout de même de claquer ses deux contres par match, continue de dissuader un bon paquets de joueurs désirant s’aventurer du côté de sa raquette, bref tout ce qu’on demande à un pivot défensif. On aimerait voir plus hein, mais Myles se heurte aussi au Pacers Style, à savoir un mode de vie où personne ne se met vraiment plus en valeur que les autres. C’est bien aussi, mais disons que ça n’aide pas pour aller chercher un trophée individuel.

#9 Hassan Whiteside

Entrée dans le classement du pivot des Blazers, et c’est tout simplement… plus que mérité. Capable du pire quand le mood positif est absent, l’ancien idiot du village de Miami s’est greffé sans problème à sa nouvelle équipe et nous lâche relativement souvent de vraies mixtapes en attaque ET en défense. profitant des espaces libérés par son incendiaire de meneur, Hassan Cehef est aussi resté ce rempart souvent infranchissable, capable de lâcher des matchs à 20 rebonds et 10 contres, l’un des seuls mecs de la Ligue capable d’ailleurs de s’en approcher… le même soir. Immenses bras, vraie présence intimidante, fighting spirit par séquences, le bilan 2019/20 de Whiteside à Portland est plus que positif et si son salaire n’était pas exorbitant… et si Jusuf Nurkic n’avait pas prévu de remettre bientôt le short, le mec ne serait clairement pas sur la liste des transferts. Mais avec des si les Rockets seraient champions, donc on donne rendez-vous à Hassan dans un pois du côté de Cleveland, histoire de voir si la motivations era restée la même. Spolier, on  a une petite idée sur la question.

#8 Marcus Smart

Si Boston est la deuxième meilleure équipe de la Ligue au nombre de points encaissés, Marcus Smart aka le chien enragé n’y est clairement pas étranger. On peut également louer le travail de Jaylen Brown, les efforts de Daniel Theis, mais le capitaine de la défense des Celtics porte encore et toujours le même prénom que l’un des héros de la Pat Patrouille. Libéré – parfois – de quelques responsabilités offensives grâce au talent du carré magique Kemba – Hayward – Jaylen – Jayson, le meneur au sang vert continue d’être envoyé au feu face aux meilleurs attaquants adverses et donne toujours autant son cœur à la science dan sa moitié de terrain. Impossible de ne pas noter ses efforts, impossible également de ne pas le porte aux nues lorsqu’on est fan des C’s tant le pitbull se tue à la tâche chaque soir. Tony Allen après Tony Allen, et ceux qui ont connu l’ancien arrière des Grizzlies ou des… C’s savent de quoi on parle.

#7 Andre Drummond

Encore un dont on n’avait que peu parlé depuis le début de saison dans cette rubrique, mais force est de constater qu’il faut rendre à Andre ce qui appartient à Andre, car dans le marasme de Detroit la bête fait mieux que surnager, et ce des deux côtés du parquet. Parmi les intimidateurs les plus solides du circuit, Dede ajoute cette saison à ses 15,7 rebonds quasiment deux contres et plus de deux interceptions par match, preuve par les chiffres que le garçon est absolument sur tous les fronts. Obligé de mettre les mains dans la cambouis car ce n’est pas Thon Maker qui va le faire, le franchise player par défaut n’a absolument rien à se reprocher cette saison et on attend désormais de savoir dans quelle ville il pourra enfin faire décoller sa carrière – ou pas – d’un point de vue collectif, lui qui galère depuis maintenant huit ans dans une équipe qui n’a pas pu pour l’instant ui offrir la moindre victoire en Playoffs. Alors please, free Dede.

#6 Anthony Davis

Impossible également de ne pas mentionner AD dans les meilleurs défenseurs de la Ligue, cette saison encore. Évidemment ses performances offensives lui offrent plus de shine, c’est de bonne guerre, mais aoors pour ceux qui font l’effort de regarder un peu les matchs la nuit et pas seulement les boxscores… pfiou. Car Tonio forme cette année avec JaVale McGee et Dwight Howard l’un des murs les plus immenses de toute la NBA (le match de début janvier face à Detroit, qui s’en souvient ?..) et si les deux ahuris n’ont rien à se reprocher c’est évidemment l’ami AD qui cristallise une bonne partie de l’attention. Gigantesque lorsqu’il déploie ses ailes d’ancien pélican, présent sur les lignes de passe, patron parmi les patrons au rebond, AD est énorme en attaque mais définitivement phénoménal en défense quand il l’a décidé, et cette année encore il faudra compter avec lui dans la course au trohée de DPOY.

#5 Gary Harris

Le prototype même du joueur dont personne ne parle mais responsable en grande partie de la grosse saison de son équipe. Absent une bonne partie du mois de janvier, l’arrière titulaire des Nuggets n’en reste pas moins l’une des grosses satisfactions de la saison à Denver. Les moyennes en attaque ont pris un peu de plomb dans l’aile mais alors en défense… Jerami Grant ou Torrey Craig sont des chiens de garde parfaits ? Stop, car le patron de la bande s’appelle bien Gary, et la quasi-totalité des superstars de la Ligue acquiesceront sans doute. Intraitable sur l’homme et première lame d’un ensemble bien compliqué à contourner, Harris a su cette saison prendre un peu de recul dans la hiérarchie offensive pour se livrer pleinement à sa plus grande passion, à savoir sauter à la gorge de sa ou ses match-ups. Et si vous voyez dans la presse que Nikola Jokic enchaine les triples-doubles, on vous suggère aussi d’aller visiter de temps à autres l’usine à scalp de son collègue des lignes arrières. Beaucoup moins clinquant mais au moins aussi important.

#4 Bam Adebayo

On arrive tranquillement vers le haut du panier, et comment ne pas citer le pivot du Heat parmi les défenseurs les plus féroces de toute la Ligue… Clairement la plus belle surprise côté Miami cette saison et parmi les plus belles surprises de toute la Ligue, Bam Adebayo se retrouve donc 1) étonnant troisième à l’Est avec Mayami, 2) All-Star pour la première fois, 3) candidat au trophée de MIP et donc 4) candidat à celui de DPOY. Pourquoi ? Tout simplement car il est le phare imposant de l’une des défenses les plus solides de NBA. Élément central en attaque mais donc en défense également, où son sens du placement et son corps de baobab font des malheurs alors même que personne d’entre nous ne connaissait son nom il y a un peu moins de trois ans. Présent aux contres, aux interceptions, à la dissuasion et dans tous ces domaines que l’on ne retrouve pas forcément sur une ligne de stats, Bam est le joueur parfait dans le système Spoelstra, à moins que le système Spoelstra ne soit le système parfait pour le joueur, à moins que ce ne soit un peu des deux.

#3 Ben Simmons

On continue la tournée des Sixers avec cette fois-ci un big-up au meneur géant de Philly, première lame évidente de l’énorme défense parfois proposée par l’armada de Pennsylvanie. Joel Embiid absent une partie du mois, c’est donc Benny qui récupère le spot ce mois-ci, mais ça défend tellement dur à Philly que des mecs comme Jojo donc, voire Al Horford, Josh Richardson ou surtout l’immense Matisse Thybulle auraient très bien pu s’incruster dans notre classement. On reste malgré tout cette fois-ci encore sur de la bonne came australienne, et on rend donc hommage aux mensurations immenses d’un meneur capable à la fois de défendre sur cinq postes mais également de donner le ton à son équipe toute entière sur un match. Quand Simmons, Richardson, Thybulle, Horford et Embiid sont sur le terrain ? C’est simple, on a l’impression que les mecs sont capables de ne prendre aucun panier jusqu’à leur mort. Et le boss de cette équipe de badass, c’est Monsieur Ben Simmons.

#2 Giannis Antetokounmpo

Une marche de plus dans notre classement du mois et… oh tiens, le meilleur joueur de la Ligue. Parce qu’on a beau s’extasier chaque matin devant les performances du MVP en titre et favori à sa propre succession, il ne faudrait juste pas oublier que si les Bucks sont la meilleure défense de la Ligue au Defensive Rating (et la… meilleure attaque), c’est peut-être bien – c’est même sûr – grâce à cette liane de 2m50 de haut et quatre de large les bras écartés qui empêche le ballon de s’approcher de son cercle. L’expression “sur les cannes” n’a pas de secret pour lui, l’expression “sans les mains”… il ne connait pas, et résultat des courses… une bonne partie de ses highlights est finalement consécutive à un contre, une interception dans les mains ou une grosse dissuasion défensive. Là aussi les stats sont une chose, là aussi l’impression laissée en est une autre, et quand Giannis se met en mode verrou c’est carrément la Faucheuse qui se présente aux attaquants. Et si ce n’est peut-être pas cette année encore que Giannis ajoutera un trophée de plus à sa collection (on s’est compris), c’est bien ce côté all-around qui pourrait lui offrir un deuxième MVP consécutif.

#1 Rudy Gobert

Il est de retour ! Mois de décembre énorme pour Rudy et mois de janvier… phénoménal pour lui et toute son équipe, qui a marqué le coup depuis une petite semaine mais qui globalement a cassé des seufs du 1er au 28 janvier. La conclusion de ca magnifique run ? Deux sélections pour le All-Star Game pour Donovan Mitchell et Rudy Gobert, cocorico, belle reconnaissance pour deux mecs pas loin de mériter l’invitation en 2019 aussi. Pour Rudy ? On parlait il y a deux mois d’une quête quasi-impossible de three-peat mais aujourd’hui la Tour Eiffel de Saint-Quentin a refait son retard et pointe même en tête de notre ranking défensif. Logique quand on est le meilleur défenseur de l’une des défenses les plus solides de NBA, logique quand on balaie plus de deux tirs par match dans les tribunes, logique quand on voit à quel point Rudy a fait des progrès sur sa lecture des déplacements et même sur sa capacité à tenir sur les switchs. Allez, encore deux vrais mois de basket, si possible un Jazz qui continue de gagner deux tiers de ses matchs, et on pourrait donc avoir un Français… meilleur défenseur de NBA… pour la troisième fois… consécutive. répétez-vous ça deux ou trois fois dans la tête, et réfléchissez-y.

Giannis, Benny, AD, Bam,… Rudy… Faîtes-nous signe si vous apercevez des mecs au corps humain normalement constitué, merci. Et pour vous tiens, qui est LE mec qui sur-domine en défense cette saison ? Qui mérite les lauriers ? Section commentaires, première à gauche et au feu à droite après la fromagerie, vous connaissez le chemin.