Le Jazz passe à dix victoires de suite face aux Brooklirving Nets : Uncle Drew en forme c’est bien, une pure équipe de basket c’est mieux
Le 15 janv. 2020 à 10:19 par Giovanni Marriette
Vous connaissiez le célèbre quatre à la suite de Julien Lepers, voici venir le dix à la suite version Salt Lake City. Et à la question “quelle est l’équipe la plus en forme de toute la Ligue en ce début 2020 ?” la réponse est toute trouvée, alors direction Salt Lake City pour faire le point rapidement sur ce qu’il se passe actuellement dans l’Utah, ainsi que sur les tenants et les aboutissants de cette belle forme. Ça commence comme un exposé ce papier, mais en même temps les mecs sont terriblement appliqués, comme de très bons élèves.
Dix à la suite donc. Dans le lot ? Oh, pas que des champions en herbe hein, mais quelques têtes couronnées tout de même. Hornets, Wizards, Knicks, Pelicans, Magic, Bulls et Pistons, ça c’est pour la partie CFA2, mais également les Blazers, les Nets hier et les Clippers à Los Angeles, histoire de montrer qu’on sait aussi jouer au basket quand ce sont de vrais basketteurs en face. Dix victoires donc, dix victoires qui permettent aujourd’hui aux joueurs de Quin Snyder de squatter la deuxième place à l’Ouest, derrière d’intouchables – pour le moment – Lakers, pour leur part détenteurs de la deuxième plus grosse série en cours avec neuf succès de rang. Dix de suite et un démarrage tardif finalement, après quelques premières semaines à se regarder dans le blanc des yeux, à se mettre en route, (Gobert, Mitchell, Ingles), à intégrer les nouveaux (Conley, Bogdanovic, Green), et un déclic il y a quelques semaines quand le board de Youtah a décidé de trancher dans le vif en coupant notamment Jeff Green pour faire venir le cas d’école Jordan Clarkson. Cas d’école ? Cas d’école. Kadékol car d’un joueur unidimensionnel jouant à contresens sur l’autoroute… le staff du Jazz a finalement réussi à faire du bien prénommé un joueur unidimensionnel mais qui roule à 160 et dans le bon sens sur l’autoroute. Arrivé il y a… dix matchs en ville, Jordan Klaxon affiche donc un magnifique 10/10 depuis son atterrissage, pouet-pouet. Ses quinze points par match sous le maillot du Jazz pourraient d’ailleurs faire de lui un honnête candidat dans la course au Sixth man Of the Year s’il avait débuté la saison avec le Jazz mais ne lui dîtes pas trop fort puisque d’un âne on ne fait pas un cheval de course et Jordanito serait capable de prendre autant de tirs que James Harden s’il savait qu’un trophée individuel est abordable.
Jordan Clarkson donc, mais pas que, car le jour où une franchise sera devenue forte uniquement grâce à lui il sera temps de se mettre définitivement au snooker. Les autres bienfaiteurs du moment à SLC ? Hum, un peu tout le monde en fait. En tête de liste, évidemment, le duo de franchise players Rudy Gobert et Donovan Mitchell, Donovan Franchise continuant son énorme saison 3 en s’inscrivant comme un réel candidat à son premier all-Star Game alors que Rudy Player commence à frapper très fort à la porte de Chicago. Un meneur explosif qui prend ses responsabilités, un pivot qui frôle le parfait huit fois sur dix, et tout autour de vrais joueurs de basket, davantage bercés à la dure qu’aux sessions 2K, on dit ça parce que… ça se voit. Poke Joe Ingles, poke Bojan Bogdanovic, poke le libéro Royce O’Neale, poke George Mamadou Niang, poke Tony Bradley (parfois), poke Manu Mudiay aussi. Et quand on arrive à ce point assez psychédélique auquel on se rend compte que Jordan Clarkson et Emmanuel Mudiay cartonnent dans la même équipe ? Disons qu’on n’a juste pas envoie d’attendre le mois de juin pour filer le trophée de Coach Of the Year à Quinny Snyder.
Un ensemble complet donc, qui marche à la même allure en défense et en attaque, et qui a sans trop de surprises finalement eu raison des Nets cette nuit au Barclays Center. Des Nets portés par la flamme Kyrie Irving, de retour depuis deux matchs et encore auteur cette nuit d’une presta plus que solide, mais des Nets à qui il manque ce petit quelque chose, ce petit schmilblick collectif qui faisait leur force la saison passée par exemple. Ce petit quelque chose ? Le Jazz l’a, force venant peut-être d’une équipe malicieusement construite, malicieusement coachée aussi, d’une équipe qui sait qu’elle ne fait pas partie des immenses favoris cette saison et qui peut donc avancer discrètement, à l’abri du bruit tapageur des mégalopoles new-yorkaises ou angelines.
Un début d’année civile magnifique pour le Jazz, qui possède en plus la chance d’avoir une marge de progression… intéressante, puisqu’on rappelle tout de même que Youtah évolue toujours sans Mike Conley, aka, quand même, le mec qui était censé être le patron de cette équipe. Vous la voyez la belle surprise au printemps ? Hop hop hop vous êtes tombés dans le piège. Parce qu’on est le janvier et di’ci-là de l’eau aura coulé sous les ponts mais une chose est sûre, l’eau qui coule sous les ponts en ce moment à Salt Lake City, elle est claire et elle est pure.