Rudy Gobert terrorise les Bulls dans sa raquette : victoire du Jazz à Chicago, le double-DPOY a fermé le rideau

Le 03 janv. 2020 à 05:36 par Bastien Fontanieu

Rudy Gobert 3 janvier 2020
Source image : NBA League Pass

Pour son premier match en déplacement dans le cadre d’un sacré roadtrip, le Jazz est sorti indemne de sa visite à Chicago, notamment grâce à un Rudy Gobert impérial sous les arceaux. Inscrit dans la tête de ses adversaires, Rudy a assuré la victoire pour Utah (102 – 98).

Typiquement le genre de match qui permet de faire la différence, notamment, entre les bonnes vieilles lectures de feuilles de stats et… le eye-test, ce fameux temps pris pour regarder un match de basket en entier. Il faut le faire, parfois, même si ça fait chier et qu’on s’endort à des heures impossibles, car c’est dans ces moments-là qu’on peut vivre des moments difficiles à recroiser dans un mode plus condensé. L’exemple de ce Bulls – Jazz va dans le sens du eye-test. Et pour cause, Rudy Gobert a eu un impact qui explose sa ligne statistique, bien plus que ce que ce correct mais non-exceptionnel 17 points – 12 rebonds – 3 contres laisse suggérer. Pour un garçon qui tourne à 15 points, 14 rebonds et 2 contres par match, pas de quoi en faire une tarte aux pommes, n’est-ce pas ? Et bien justement. Dans cette rencontre, assez bien abordée par Chicago, les hôtes prenaient Utah par surprise et l’avantage par la même occasion, forçant Quin Snyder et le Jazz à soupirer. Allez, c’est parti, premier match de 2020 en déplacement, premières emmerdes. Il va falloir trouver une solution, car Wendell Carter Jr et Lauri Markkanen nous canardent à côté de Zach LaVine, et la défense des Bulls notamment menée par Kris Dunn fait un sacré boulot pour ralentir Donovan Mitchell (encore une dédicace à notre team eye-test). Le Jazz est mené à la pause, mais le Jazz va se reprendre après la pause, sur un troisième quart-temps de grand garçon (29-19) en partie orchestré par le chantier défensif de Gobert. Georges Niang et Tony Bradley soutiennent Bojan Bogdanovic pour remettre Utah devant au score, le United Center de Chicago devient extrêmement silencieux malgré les shoots du milieu du terrain rentré par Benny la mascotte, et pourtant ce n’est pas cela qui va définitivement décourager les Bulls. La partie, serrée au finish, va se jouer dans le money-time et notamment l’exécution appliquée des deux équipes. Voir laquelle sortira de ce fight avec la victoire, sachant que n’importe qui peut prendre feu.

Dans ce contexte stressant, anxiogène, le Jazz va avoir droit aux derniers efforts d’un Gobert tentaculaire en défense, traumatisant les joueurs adverses sur la plupart de leurs tentatives offensives. Zach LaVine, comme un symbole, s’empale dans Rudy au moment où il y a la possibilité d’égaliser, à -2 et 22 secondes à jouer. L’arrière pensait bien faire ligne de fond, mais en créant le contact de plein fouet avec la muraille de Saint-Quentin, LaVine n’obtient pas de coup de sifflet. Logique, Gobzilla a les bras tendu comme des piquets, règle de verticalité, pas maintenant que tu vas scorer mon cher Zach. Rebond Utah, faute sur Donovan Mitchell, et deux lancers en plus pour l’arrière qui donne 4 points d’avance aux siens. Sur la feuille ? Pas de contre pour Gobert, mais une intimidation énorme, qui a déjà fait effet sur le moral des jeunes Bulls pendant le troisième quart-temps. Les commentateurs du Jazz son dithyrambiques, play of the game by Gobert, Rudy saves us once again, ça chante limite en français alors qu’on la mettait en veilleuse quand Markkanen montait au dunk sur RG27 en première période. On a donc 4 points d’avance, balle Chicago, tir de LaVine loupé à trois-points, rebond en haute-altitude pour…? Gobert, qui doit malheureusement concéder un entre-deux. L’intérieur accepte le challenge après avoir nettoyé son arceau, 10 secondes à jouer, LaVine n’a toujours pas compris sur qui monte-t-il et voit son lay-up prendre un cake à la française, balle qui revient dans les mains de Coby White et le rookie sert Wendell Carter Jr. Il faut que l’intérieur monte au panier, mais…? Forcément, Rudy est là. Feinte, feinte, pas de saut de la part de Gobert, paniqué Carter Jr force une passe déviée par Joe Ingles, fin des espoirs pour les Bulls. Même la remise en jeu est encore déviée par le Français. En tout et pour tout ? Difficile de compter, Rudy a peut-être influencé une douzaine de tirs voire une quinzaine en seconde période, rentrant dans la tête des joueurs de Chicago. Et par sa simple présence, Utah a remporté un match qui avait une sacré gueule de piège en déplacement.

Ce n’était pas son meilleur match de la saison numériquement parlant, mais ses coéquipiers ont confirmé que son impact était incalculable sur ce genre de rencontre. Georges Niang, poto du Jazz, le disait en sortie de victoire : désormais, Rudy fera un 2 avec ses doigts chaque fois que quelqu’un voudra lui monter vraiment dessus. Two times, comme le nombre de fois où il a été nommé Défenseur de l’année. Il va falloir aller chercher le trophée chez lui cette année.


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