Preview des Chicago Bulls 2019-20 : un groupe excitant, un coach bizarre, des jeunes qui montent… ça va où tout ça ?

Le 30 sept. 2019 à 13:09 par Giovanni Marriette

Jim Boylen
Source image : NBA League Pass

Nouvelle saison de reconstruction dans l’Illinois, ça commence à faire beaucoup, mais cette fois-ci… pourquoi pas ? Sans s’enjailler plus que de raison hein, mais cette saison le jeune roster du vieux Boylen pourrait bien en étonner plus d’un. Ça c’est la théorie, mais qu’en dit la pratique ? Allez, preview.

A lire aussi :

Résumé des transferts de l’été :

  • Ils arrivent : Tomas Satoransky, Coby White (draft), Daniel Gafford (draft), Thaddeus Young et Luke Kornet
  • Ils prolongent : Ryan Arcidiacono et Shaquille Harrison
  • Ils sont partis : Robin Lopez, Timothé Luwawu-Cabarrot et Walter Lemon Jr

Pas de révolution cet été à Chicago, prime à la continuité après deux saisons à fabriquer de potentielles futures stars. Des ajouts malins (Thad et Sato), deux rookies intrigants et excitants (Daniel et Coby), deux petits re-signés avec le sang Arcidiacono et le bien prénommé Harrison, ça c’est pour les arrivées intelligentes. Pas de grosse catastrophe au rayon des départs car la fuite de Robin Lopez coïncide avec le retour de Wendell Carter Jr. et car les départs de TLC et WLJ ne causeront pas de gros dégâts dans le roster. Continuité donc, car les progrès éventuels du groupe de Jim Boylen ne passeront pas uniquement par le bonus du aux arrivées mais aussi et surtout par l’évolution des “cadres”.

Effectif pour la saison 2019-20 :

  • Meneurs : Coby White, Kris Dunn, Shaquille Harrison, Ryan Arcidiacono
  • Arrières : Zach LaVine, Tomas Satoranski et Denzel Valentine
  • Ailiers : Otto Porter Jr. et Chandler Hutchison
  • Ailiers-forts : Lauri Markkanen, Thaddeus Young et Luke Kornet
  • Pivots : Wendell Carter Jr., Daniel Gafford et Cristiano Felicio

Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.

Un cinq de départ qui pourrait évoluer au fil de la saison. On pense évidemment à Coby White qui aura à cœur de mettre tout le monde d’accord au poste de meneur, là où Kris Dunn peine à enflammer les foules (voir plus bas). On parle également de la rotation intérieure, là où un duo Markkanen / Carter Jr. fait sens mais là où – également – un Thaddeus Young pourrait s’insérer malicieusement, là où un – soyons fou- Daniel Gafford peut aussi venir toquer à la porte en cours de saison. L’ensemble reste complémentaire, avec pas moins de sept mecs capables de tenir la gonfle, et tout un tas de mini-leaders qui devront faire leurs preuves et trouver leur rôle (voir dossier ci-dessus). Une place reste à offrir dans les quinze, pourquoi pas un poste 3 qui défend, l’un des manques évidents sur le roster en place.

Question de la saison : y a t-il un franchise player pour piloter l’avion ?

On l’a un peu abordé dans notre dossier du jour, le talent est là mais on cherche encore à savoir qui à Chicago aura les épaules pour driver le projet. Zach LaVine ? Peut-être un peu trop fou, beaucoup trop porté sur l’attaque et donc… on s’est compris, et encore bien inconstant. Parfait lieutenant pourquoi pas, mais franchise player oui mais non. Wendell Carter Jr., lui aussi se dirige plutôt vers un rôle de lieutenant de luxe, jamais exceptionnel mais toujours costaud, et il en faut des mecs comme ça, qui ferment leur gueule et qui mettent leurs points. Otto Porter Jr. ? Le salaire dit oui, le background se marre. La réponse à la question, finalement, nous renvoie vers deux noms, dont l’un nous offre déjà quelques certitudes. Lauri Markkanen pour ne pas le citer, qui aura cette saison l’occasion et le devoir de s’imposer comme le leader de ces jeunes Bulls. Grand, costaud, adroit, solide, en apparence doté d’un vrai QI Basket, Lauri a absolument tout ce qu’il faut pour faire de la NBA sa meilleure amie… et sera peut-être accompagné en tant que leader, à plus ou moins moyen terme, par… Coby White. Grosse hype (mais patience évidemment avec un meneur rookie) du côté du nouveau point guard des Bull, qui pourrait très vite devenir l’une des coqueluches de Chicago mais également l’un des ses héros. Markkanen tout de suite, Coby White demain, on signe où ?

Candidat sérieux au transfert : Kris Dunn

Kris Dunn

Une première saison difficile car lâché dans une meute où se faire une place n’était pas un cadeau, puis deux autres à Chicago où les déceptions furent plus nombreuses que les promesses, imaginez un peu. Vrai meneur tanké, rapide, puissant et plein de bonne volonté mais… peut-être vu trop beau et trop vite, Kris Dunn se retrouve aujourd’hui dans une situation où l’on ne parle quasiment plus de starting fove, où l’on commence même à se demander quelle serait sa place dans la rotation d’une équipe qui jouer l’Intertoto à l’Est. Trop blessé, trop inconstant, Krissou n’est plus un gosse malgré ses 25 ans et le temps presse. Clairement ? L’arrivée de Tomas Satoranski et l’avènement espéré de Coby White ne sent pas la rose pour le pick 5 de la Draft 2016, et c’est peut-être même dès cette saison qu’on lui demandera gentiment d’aller faire décoller sa carrière ailleurs qu’à Chicago. On ne parle pas non plus d’un gâchis all-time hein, mais ça ressemble de plus en plus à l’une des plus grosses déceptions de ces dix dernières années.

Candidat sérieux pour la surprise : Daniel Gafford

Daniel gafford

Bonjour, je change les ampoules de votre salon sans sauter, j’ai un regard de loup mais je préfère les Taureaux et vous allez apprendre très vite à me connaitre. Ah oui au fait, je débarque à Chicago et je n’ai pas prévu de me faire piquer mes minutes par un intérieur à la dégaine de troisième frère Gallagher, ni par le sosie brésilien de Junior Kyle. Véritable sur-athlète et potentielle machine à highlights, Dani pourrait très vite s’insérer de force dans la rotation intérieure de Boylen, dans laquelle seuls Lauri Markkanen, WCJ et Thaddeus Young ont un siège locked. On sait que les Bulls sont encore à l’état de projet, on sait aussi que Boylen est du genre à mettre les minutes comme carotte pour ses soldats les plus valeureux, et c’est dans ce cadre-là qu’on imagine très bien l’ancien d’Arkansas se faire une petite gâche plus tôt que prévu dans la rotation. Première étape les Top 10, et on attend déjà avec impatience la seconde…

Meilleur et pire scénario possible :

  • On avait vu juste, cette jeune bande de taurillons joue décomplexée et ça se ressent sur le terrain et sur le bilan. Dans le positif jusqu’en décembre, pourquoi pas, et si on sent que tout ça est un peu juste pour que les Bulls soient considérés comme une vraie menace à l’Est, dans l’Illinois on commence à rêver à un retour en Playoffs. Lauri Markkanen tourne à 23 points de moyenne et file vers son premier All-Star Game, Zach LaVine tourne à 26 points de moyenne mais ne file pas vers son premier All-Star Game car il tourne à 2,4 passes et 32% au tir, Jim Boylen s’est déjà fait sortir quatre fois mais le groupe vit bien, bref… voir les Bulls jouer nous procure du plaisir, mais quelle drôle de phrase. Rapidement distancés dans la course à la huitième place, faut pas pousser, les Taureaux termineront l’année en donnant les clefs du camion à un Coby White croqueur mais avide d’expérience, et c’est en fait un coup parfait que réaliseront Boylen et ses troupes en terminant la saison avec seulement 27 victoires, bian synonyme de quatrième pire pourcentage de la Ligue. On a vu le potentiel, les jeunes ont mangé à la table des vieux, personne ne s’est blessé et avec un peu de chance ça choisira haut à la Draft, que demande le peuple.
  • Ce que l’on redoutait le plus arrive très vite pour les Bulls : le manque de leadership est criant et personne n’est capable de pousser la gueulante à -15. Résultat ça finit bien assez souvent à -30 et Jim Boylen est même le premier coach… à dégager en cours de saison. Avant Frank Vogel. Vogel qui remplacera d’ailleurs Boylen en janvier après avoir lui-même été dégagé du banc des Lakers au profit de qui(d) vous savez, et juste avant le All-Star Game surgit le deuxième coup dur de la saison : Zach LaVine réclame publiquement… le poste 1. Seul mec capable de porter le ballon dans les moments chauds, ce sont ses mots, magnifique déclaration d’amour pour ses coéquipiers. Bizarrement Zach ne finira pas la saison pour une obscure raison de blessure dont on ne sait rien, et plus encore que le bilan de 26 victoires c’est la manière qui inquiète car les jeunes ont clairement perdu un an et car Thaddeus Young et Tomas Satoranski ont préféré se mettre en retrait d’un groupe pourri de l’intérieur, ce sont leurs mots. Et nous ? On attend toujours que Coby et Lauri se transforment en Kyrie et Dirk.

Pronostic de la rédaction :

Globalement la rédac part sur une saison meilleure que la dernière mais pas encore suffisamment bonne pour espérer jouer quoique ce soit au mois d’avril. Patience, patience, et au pire des cas ce sera… une belle surprise.

Rédacteur

Bilan

Alexandre M.36-46
Alexandre T.33-49
Bastien35-47
Benoît30-52
David30-42
Giovanni33-49
Nicolas29-53

Un projet excitant mais peu de garanties ? Disons qu’il n’y a que peu de garanties mais que le projet sera au moins un peu excitant. Pour la faire courte ? On n’est sûrs de rien mais on sent qu’il peut se passer quelque chose, on a pas mal de doutes mais au moins… le doute est permis. Festival de répétitions c’est vrai mais il fallait que ça rentre, comme ce foutu ballon dans ce foutu panier. Oh et puis merde, depuis quand c’est dans une conclusion que l’on trouve le plus d’infos.