Ricky Rubio devient le meilleur passeur de l’histoire de la Coupe du Monde : le Señor Précocité a encore frappé

Le 10 sept. 2019 à 19:33 par Benoît Carlier

Ricky Rubio
Source image : YouTube/FIBA

A l’occasion de la victoire de l’Espagne contre la Pologne en quart de finale de la Coupe du Monde, Ricky Rubio est devenu le meilleur passeur de l’histoire de la compétition. Encore un record pour le Señor Précocité de la Roja.

Il n’est plus un gamin, mais Ricky Rubio a encore de l’avance sur beaucoup de joueurs de sa génération. A 28 ans, il atteint seulement son prime et le meilleur reste à venir pour le nouveau meneur des Suns en NBA. Après de premières saisons laborieuses dans la Grande Ligue, il semble enfin atteindre tout le potentiel que les scouts voyaient en lui lors de sa Draft en cinquième position en 2009. Mais le barbu restera toujours lié à son pays de naissance où il a tout de suite été identifié comme un surdoué de son sport au point de participer à ses premiers matchs pro à 14 ans et 11 mois. A partir de là, on ne s’étonne plus de grand-chose venant du numéro 9 qui a dépassé Pablo Prigioni pour devenir le plus grand passeur de l’histoire de la Coupe du Monde depuis que les assists sont prises en compte dans les statistiques en 1994 avec 115 plateaux-repas en 22 matchs contre 106 caviars en 24 rencontres pour le retraité argentin. Déjà à égalité avec le nouvel assistant coach des Wolves avant d’affronter la Pologne, Ricky avait expliqué sa fierté d’apparaître dans un tel classement au micro d’EuroHoops.

“C’est un honneur de pouvoir être mentionné dans la même phrase que l’un de mes idoles. J’ai joué contre lui un paquet de fois et j’ai beaucoup appris de lui. Être nommé dans la même catégorie que lui est un immense honneur.”

Mais au-delà des records personnels, Rubio tentera d’aller chercher une première médaille en Coupe du Monde. Déjà double champion d’Europe et vice-champion olympique en 2008, le Catalan n’a toujours pas débloqué son compteur dans la plus grande compétition FIBA au monde. Cela semble plutôt bien parti puisque l’Espagne n’est plus qu’à une victoire de la médaille après le succès obtenu cet après-midi dans lequel le meneur a joué un grand rôle avec ses passes lasers et son adresse extérieure. Longtemps moqué pour ses briquasses derrière l’arc, il ne fait plus rire grand monde. Auteur d’un 2/22 dans ses deux premiers Mondiaux, il est à 10/21 du parking depuis une semaine et demie. Cela vient confirmer ses progrès observés depuis son fameux buzzer beater face au Thunder en 2016 qui avait surpris tout le monde à l’époque. Si ça peut aider sa sélection à monter sur le toit du monde, il n’hésitera pas à faire saigner les ficelles.

“Nous pouvons aller loin dans cette Coupe du Monde. D’abord, nous devons y croire et nous devons aussi améliorer notre défense et prendre du plaisir à jouer. Dans la vie, il y a des moments durs et des moments de joie. Un jour, quelqu’un de qui j’ai beaucoup appris m’a dit : ‘jamais trop haut, jamais trop bas.’ C’est une philosophie de vie qui me convient bien. […] Nous voulons aller loin. On va regarder les quarts des finale restants demain. On pourra les observer d’une manière différente en sachant qu’on sera en demi.”

Pour son entraîneur, Sergio Scariolo, c’est un régal de pouvoir compter sur un tel joueur à chaque fois qu’il vient donner un coup de main à la sélection, c’est-à-dire quasiment tout les étés. Pau Gasol a pris sa retraite internationale à l’instar de Juan Carlos Navarro et le Barcelonais devient un visage emblématique de cette sélection même si le coach qui supervise l’équipe espagnole depuis 2009 avec une pause entre 2012 et 2015 n’a pas attendu de le voir vieillir pour lui donner des responsabilités. A en croire l’assistant de Nick Nurse aux Raptors, Phoenix a peut-être réalisé un plus beau coup que ça en a l’air en le signant pour 51 millions de dollars sur trois ans cet été.

“Avant de venir ici, j’ai regardé à une photo du podium quand nous avons gagné l’EuroBasket en 2009. Je regardais les visages des joueurs et il y avait Ricky avec sa tête de bébé. C’était il y a dix ans, il avait 18 piges mais quand j’ai repris la sélection j’ai décidé que ce serait mon meneur titulaire tant que je coacherai cette équipe parce qu’il est spécial. Il peut faire plein de choses, c’est un grand passeur, un joueur intelligent qui sait aussi défendre. Il est en train de trouver l’équilibre entre la gestion et le scoring. Il est toujours en plein apprentissage et je pense qu’il continue de s’améliorer. Il se rapproche de sa pleine maturité et les meilleures années sont encore devant lui.”

Le palmarès international de Ricky Rubio est déjà impressionnant pour son âge mais il n’a toujours pas réussi à complètement s’imposer en NBA. C’est un bon meneur mais à part une sélection dans la All-Rookie Team en 2012 le double R n’a pas prouvé grand-chose sur le plan individuel. Peut-être va-t-il franchir un cap cette saison en arrivant dans une équipe jeune et ambitieuse à Phoenix.

Source texte : EuroHoops


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