NBA Flashback 2018-19 #60 : ce jour où Kawhi Leonard a fait comprendre définitivement aux Raptors qu’ils avaient gagné au Loto

Le 29 août 2019 à 07:28 par Julien Dubois

Kawhi Leonard MVP Finales
Source image : NBA League Pass

La saison 2018-19 est à peine écoulée qu’elle nous manque déjà. Comme chaque été, TrashTalk vous propose donc de revenir sur ces événements qui nous ont fait vibrer, sursauter, rire ou pleurer, histoire aussi de garder notre belle NBA en tête H24 et douze mois sur douze. Allez, coup d’œil dans le rétro histoire de se rapprocher tranquillement… de la reprise. Comment ça on se repose l’été ? Comment ça on est des geeks ?

Jean-Christophe Jenesséqui a gagné au Loto. Bravo à lui, il aurait pu se faire toucher par la foudre avec une probabilité plus faible, bref. En tous cas, on voit souvent le gain final sans pour autant ouvrir les yeux. Gagner le gros lot, c’est la communion entre un homme, son crayon au PMU du coin et la feuille de papier où toutes les cases rouges n’attendent qu’à être cochées. Cette feuille-là, peut-être a-t-elle été imprimée en 2012 puis stockée avec d’autres dans des hangars avant de se retrouver chez votre buraliste. Peut-être a t’elle été écornée ou déchirée et la Française des Jeux pensait que sa carrière était finie. Mais que nenni, dans un petit village perdu, un homme va parier sur cette feuille-là et se lancer. Stylo, il coche, one shot, victoire. Aujourd’hui, on parle de la fiche de Loto sur laquelle les Raptors ont écrit leur histoire, allez, flashback.

L’histoire, on la connaît, Kawhi est blessé, se sent mal du côté de San Antonio et demande son trade. De quoi exciter les sens de Masai Ujiri qui fait tout péter et prend le plus gros risque de l’histoire de la franchise de Toronto : DeMar DeRozan, meilleur marqueur all-time de la franchise, ça dégage, place à un mec qui… n’a pas joué de la saison. Quoi d’autre ? On l’associe à un nouveau coach, rookie, et c’est parti, le gars est en roue libre. Résultat, le gars revient, montre qu’il est toujours aussi chaud et fait ce que tout le monde a vu : dinguerie sur dinguerie… jusqu’au titre. Tout en douceur pendant la saison régulière, il va sélectionner un ses matchs, histoire de masquer qu’il est un cyborg. En effet, il ne jouera que soixante rencontres cette saison, de quoi bien se tourner les (grands) pouces et s’économiser pour les grandes occasions. Résultat, quand il faut accélérer il le fait, on pense notamment à sa grosse confrontation face à Durant fin novembre. Mine de rien, il finit sa saison régulière avec les statistiques suivantes :

26,6 points, 7,3 rebonds et 3,3 assists, à 49,6 % au tir

Déjà du bien costaud surtout qu’on connaît le gars : l’influence est aussi en défense et donc ne se voit seulement sur les statistiques. On a senti les Raptors solides mentalement cette saison et on peut se douter que Kawhi n’y est pas pour rien : discret vocalement, il ne fait aucun doute qu’il donne de la force mentale et un leadership particulier dont ont su tirer profit les hommes de Toronto. On peut clairement penser par exemple que Pascal Siakam a énormément profité de l’influence de l’ailier pour progresser, et on a vu ce que ça a donné. Bref saison régulière réussie, direction les Playoffs.

Et difficile de savoir par où commencer quand on voit la campagne de postseason du gars. 30,5 points et 9,1 rebonds avec un sang froid et une sérénité à couper le souffle. Une fois le traumatisme D.J. Augustin passé, le gars n’en ratera plus une pour montrer qu’il est le patron. On se rappelle évidemment du shoot incroyable qu’il a planté sur la tronche de Embiid mais clairement, dès que l’horloge indiquait moins de quatre minutes restantes, le gars était là. On pense par exemple au Game 5 des Finales dans lequel The Klaw va enchaîner dix points, sans pression, et faire penser à tous les fans de NBA que la saison est terminée. Sur la série contre Philadelphie, deux matchs seulement où il marque moins de 30 points (dont une fois à 29), le mec a littéralement marché sur des Sixers qui ont pourtant une défense plus que correcte. Face à Milwaukee rebelote, et deux petits matchs sans marquer 30 points : on a normalisé l’incroyable. Il est d’ailleurs le sixième joueur de l’histoire à planter quatorze fois plus de la trentaine, se retrouvant alors dans un petit club avec Jordan, Kobe, LeBron, Iverson et Olajuwon, pépouze. Avec le titre pour clôturer le tout, KL2 a mis le fromage à raclette sur une pomme de terre toute chaude et il a bouclé une saison de porc de la plus belle des manières. Quand on regardera en arrière, on risque d’avoir un sacré vertige en parlant de cet exercice 2018-19 de Kawhi, alors ouvrons déjà un peu les yeux aujourd’hui, histoire de ne pas voir flou dans dix ans.

Reprendre, après un an sans jouer, à son meilleur niveau ? Check. Dominer les Playoffs d’une manière all-time ? Check. Ramener une baguouze à une équipe qui n’en a jamais eu ? Check. Sourire ? Ah ça non, il ne faut pas trop en demander. Pour faire parler les gens qui auront eu le courage de lire jusqu’au bout, cette saison de Kawhi… elle est placée où dans l’histoire des saisons incroyables ? Vous avez 4h.