NBA Flashback 2018-19 #8 : ce jour où Derrick Rose a posé 50 pions face au Jazz, symbole de la revanche d’un sportif

Le 08 juil. 2019 à 09:40 par Arthur Baudin

Derrick Rose 1er novembre 2018
Source image : NBA League Pass

Détrompez-vous, le pire ennemi d’un sportif n’est ni la bière devant le multiplex Ligue 1, ni sa grand-mère et son frigo rempli de tarama. La blessure, voilà quelque chose qui tilte à l’oreille des basketteurs, footballeurs, rugbymans et poloïstes. À ne pas confondre avec le poignet strappé avant d’affronter Bécon-les-Granits. Non, nous parlons bel et bien du tendon d’Achille rompu ou des ligaments croisés, de véritables saloperies qui peuvent mettre en péril une partie de la carrière d’un sportif. Grant Hill, Zhou Qi Penny Hardaway et Brandon Roy… nombreux sont les joueurs NBA à n’avoir pu exploiter leur potentiel au maximum à cause de pépins physiques récurrents. Ainsi, l’histoire devient rapidement triste et les hommages croulent sur des noms pourtant destinés à la gloire des parquets. La plupart du temps, la bataille est remportée par le corps qui dit stop aux conneries, mettant fin à toutes les ambitions d’un homme qui comme nous tous, n’était au départ qu’un gamin. Les rêves s’effacent mais la personnalité demeure, et certains peuvent prétendre à prendre leur revanche contre l’injustice, à faire en sorte que le bocal ne demeure pas vide. Zoom sur un moment clé dans la vie de Derrick Rose.

Hop, come back to the début de saison 2018-19 pour se concentrer sur la rencontre du 31 octobre entre le Utah Jazz et les Minnesota Timberwolves. Un match clairement pas placé sous le signe du sex-appeal avec deux franchises qui ont pourtant comme objectif commun les Playoffs. Il n’empêche que pour Halloween, rien ne fait plus peur que de regarder Wiggins ouvert à trois points. Les Mormons sont en 4-2 tandis que les Loups espèrent aller chercher le 4-4. Wouhou, l’entre-deux est lancé dans le Target Center de Minneapolis. Derrick Rose active tout de suite le mode 2011 tandis que Taj Gibson et ses 9km/h préfèrent vivre l’instant présent. Le meneur se retrouve seul sur le parking et ne se fait pas prier avec un jumpshot aussi peu esthétique que TP sous le maillot des Hornets. L’ex-Taureau enchaîne avec des pénétrations électriques dont lui seul a le secret et c’est le Rudy national qui en fait les frais. Dès lors que le public sent la grinta du point guard, la salle se transforme en groupe de lycéennes devant les résultats du bac. Chaque point fait l’office d’une bronca qui descend des tribunes. Le MVP 2011 est bien trop rapide pour Ricky Rubio qui traîne toute la Sagrada Familia derrière lui. Caviars, rebonds hargneux et pénétrations incessantes… le natif de Chicago est incorrigible. Néanmoins, Donovan Mitchell et Rudy Gobert permettent au Jazz de garder contact avec les flemmards du Minnesota. Karl-Anthony Towns est également dans un bon soir et sort les poubelles pour son pote. Salt Lake City mène 122-121 à l’entame de la dernière minute et Derrick Rose va sortir le costume de super Tyler héros pour lâcher des moves dansants sur une mélodie de Django Reinhardt. C’est Rudy qui va prendre les claquettes en tournant son corps sur une feinte du meneur dans la raquette. Ainsi, Gobert se découvre une passion naissante pour le flamenco et les Loups reprennent l’avantage. La possession suivante, les deux équipes sont à égalité après un lancer-franc de l’intérieur français. Remise en jeu sur Towns qui lâche directement la gonfle pour son meneur. Derrick est à 46 points et s’en va lâcher un fadeaway/bras-roulé sur Dante Exum. Ce tir suffira pour clore les débats à 40 secondes du terme. HIS-TO-RI-QUE, Rose convertira ensuite deux autres lancers pour atteindre les 50 points et fracasser son record en carrière. 128-125 pour Minnesota, le guard fond en larmes.

50 points, 4 rebonds, 6 passes, 1 contre et 1 interception à 19/31 au tir dont 4/7 from nowhere

Pouah, dans le genre salée cette performance sort directement du ventre de la baleine (lol). Ainsi, Derrick Rose fait oublier ses 42 points sous le maillot des Bulls en sortant un match empli de symboles. D’abord, le sportif a vaincu son corps, rappelant qui était le seul et unique maître de sa carrière. Secundo, même si la saison dans son ensemble est moche pour les Wolves, c’est sans doute l’une des plus belles rencontres à laquelle nous ayons assisté cette année. Typiquement le genre de moment qui pourrait faire pleurer Bigard, Renaud et François Damiens dans la même soirée. Le pourcentage est énorme avec 61% au tir total dont 57% derrière l’arc. La distribution y est également avec 6 amitiés envoyées aux coéquipiers. Les 6 pertes de balle restent anecdotiques compte tenu du style de jeu très électron libre. Bref, une nuit parfaite qui a coûté cher en Lotus (ouais, Kleenex ne file jamais de chèques).

Forcément, tout le monde aurait préféré voir Derrick Rose balancer cette performance dans l’Illinois entouré d’un Jooks format DPOY. Il n’empêche que la nuit puait la magie et que même dans un contexte pourri, ce genre de perf’ restera gravée dans l’histoire. Respect petit bonhomme !


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