Profil Draft 2019 : Goga Bitadze, un big man made in Europe bien à l’ancienne
Le 29 mai 2019 à 09:14 par Nathan Grenouilleau
L’heure de la Draft NBA approche à grand pas, on continue donc notre série de profils détaillés des différents prospects. Au menu du jour, Goga Bitadze, un gros nounours aux bonnes mains qui travaille ses gammes en Ligue Adriatique. Allez, profil.
PROFIL
# Âge : 20 ans. Le bel âge.
# Position : Pivot. Et pivot seulement.
# Équipe : KK Mega Leks (en prêt à Budocnost). On apprend un peu sa géographie comme ça.
# Taille : 211 centimètres. OK.
# Poids : 114 kilos. Ça mange bien à la cantine.
# Envergure : 218 centimètres. Ça peut aider.
# Statistiques 2018 : 12,1 points à 57,5% au tir, 6,4 rebonds, 1,2 passe et 2,3 blocks, le tout en 23 minutes de jeu.
# Comparaison : entre Jusuf Nurkic et Enes Kanter.
# Prévision TrashTalk : entre 15 et 20.
QUALITÉS PRINCIPALES
- Présence au poste
- Ne s’enfuit pas dès qu’on parle de tir à mi-distance
- Verrouillage de la peinture
Gogo Bitadze n’a sans doute pas encore la silhouette du poste 5 moderne désiré par toutes les équipes de la Grande Ligue, mais son talent est indéniable et son évolution montre qu’il va dans le bon sens. Oui, le bonhomme est encore un peu lourd mais il s’est déjà affiné un peu lors de ces dernières années pour se préparer au rythme NBA. Des progrès peuvent encore être faits mais son poids ne l’empêche pas d’avoir de bons appuis pour nous faire danser avec lui, notamment au poste. Près du cercle, il peut être dangereux des deux côtés grâce à une vraie papatte gauche qui lui permet de surprendre son adversaire avec des moves fiables déclenchés avec sa main faible. De plus, si on devrait tout de même le voir pas mal camper dans la peinture, Goga a aussi un petit tir correct à 4-5 mètres du panier toujours utile dans la Grande Ligue comme ailleurs. Ne manque finalement que de la répétition pour devenir un sniper aussi fiable que Brook Lopez dans quelques années. Si même Andre Drummond balance des stepbacks du parking, on ne voit pas ce qui empêcherait Bitadze de le faire aussi. Enfin, c’est tout de même dans la protection de son cercle qu’il sera le plus utilisé par la première franchise à lui faire confiance, au moins au début. Gros contreur en championnat cette saison (2,3 crêpes par match), il excelle aussi dans l’art du box-out pour prendre du rebond à la pelle en mode éboueur.
DÉFAUTS MAJEURS
- Manque de mobilité
- On est loin du profil Licorne
- Les fautes sont ses meilleurs ennemies
Problème numéro un lié à son physique, sa faible mobilité façon Dirk Nowitzki en fin de carrière ne lui permet pas de jouer à chat avec son adversaire lorsqu’il s’éloigne trop de la raquette. Dans une Ligue où de plus en plus de pivots s’écartent pour tenter leur chance from downtown, il va falloir être sacrément efficace sur les switchs pour ne pas se retrouver systématiquement visé afin de créer des mismatchs. De fait, à l’heure où le jeu s’accélère de plus en plus, autant rester dans sa propre moitié de terrain lorsqu’une contre-attaque est lancée car il n’arrivera pas de l’autre côté à temps pour donner de l’aide. De plus, même s’il peut faire mal à mi-distance, ses grandes mains vont être un frein lorsqu’il s’agira de tirer avec efficacité de loin. Une évolution à la Brook Lopez cité plus haut ou bien façon Joel Embiid ou Kristaps Porzingis parait de fait compliquée. Enfin, le Géorgien va devoir bosser sur le côté mental avec de nombreuses fautes bêtes obtenues lorsqu’il est un peu pris de vitesse. Il est encore jeune et va apprendre à éviter les rookie calls, mais cela prendra du temps. Sans parler de sa passion qui se ressent énormément sur le terrain et qui pourrait lui jouer des tours avec une résistance mentale mise à rude épreuve durant le marathon de la saison régulière. Autant qu’il se prépare tout de suite à perdre des matchs, car c’est le lot de nombreux rookies repêchés assez hauts à la Draft lors de leurs premières saisons NBA.
Goga Bitadze a un profil assez atypique pour la NBA actuelle mais loin d’être inintéressant pour autant. Peu mobile, il se rattrape par sa science du jeu et de bonnes mains pour un joueur de son gabarit. En milieu de premier tour, c’est un beau pari à tenter le soir de la Draft, sauf pour Mike D’Antoni donc.
Sources : DraftExpress / ESPN / EnvergurePod